Les nordiques sont des sales roublards finalement, de gros escrocs qu’on adore, mais qui nous flouent quand même à longueur d’année. Des musiciens capables de nous faire avaler des boas en guise de couleuvres, qui prennent notre lessive pour des antennes, qui nous enivrent de nostalgie au point de nous faire oublier notre identité…Et si d’aventure, leur talent avait explosé dans les années 80, les puristes alors encore plus vigilants qu’aujourd’hui leur auraient volé dans les plumes, les alignant devant le peloton d’exécution pour haute trahison au Hard-Rock. Pensez-donc, les suédois, norvégiens, finlandais, danois, islandais sont devenus si forts qu’ils arrivent à nous vendre du Rock synthétique comme étant du Hard-Rock, et toisent le reste de la production mondiale de leur morgue insupportable…Avec ce petit laïus d’intro, on pourrait croire que je les hais, mais bien au contraire, je suis comme vous, je les aime du plus profond de mon être et de ma culture Pop, eux qui parviennent à recycler avec flair, à faire les fonds de poubelle en nous laissant miroiter des merveilles de brocante pro. Mais soyons honnête un peu, et même en tapant dans les meilleurs, ne me faites pas croire que vous estimez encore que GHOST, ROYAL REPUBLIC ou encore THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA font partie de la galaxie Hard-Rock telle que nous l’explorons depuis l’orée des seventies…Non, ces guitares policées, ces rythmiques dansantes, ce groove hypnotique, cet abus de sonorités synthétiques, cette assise vocale soft et smooth, nous prouvent à chaque mesure que nous évoluons en terrain Pop, certes habilement travesti en montagne Rock, mais aux reliefs et contours un peu trop ronds pour s’accrocher à d’éventuelles aspérités. Dès lors, quelle attitude adopter ? Le rejet sous prétexte que le fond est hors-sujet, nous condamnant à apprécier cette musique presque de façon clandestine sans l’évoquer dans les colonnes de nos webzines ? Ou jouer le jeu, eu égard à la qualité des produits, au risque de se compromettre et de devoir considérer notre musique préférée sous un angle pour le moins…contradictoire ?
Autant l’avouer, il est impossible de tourner le dos à ces groupes, en dépit de la hype qu’ils provoquent en dehors de nos cercles d’initiés. Et c’est en jouant sur la même corde sensible que les AKTOR développent leur art depuis leur naissance, nous offrant aujourd’hui un second album qui s’inscrit parfaitement dans cette problématique. Ne bénéficiant pas pour l’instant du rayonnement des instances précitées, les américano-finlandais (Pori et Chicago) sont pour l’instant confinés à une gloire assez modeste, mais ne devraient pas tarder à exploser sur le marché, si j’en juge par l’opportunisme de leurs ambitions. Fondé en 2013, le concept aura patienté deux ans avant de proposer son premier LP, subtilement intitulé Paranoïa, celle qu’ils n’ont pas manqué de déclencher chez des admirateurs un peu perdus dans le labyrinthe des genres. A l’image de GHOST et THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, AKTOR ne joue pas vraiment du Hard-Rock stricto-sensu, mais a le mérite de le reconnaître dans sa bio. Se considérant comme un groupe de Heavy du Top 40 avec un léger parfum psychédélique, le trio (Tomi Leppänen/Jussi Lehtisalo/Professor Black) se veut laboratoire d’expériences assez ludiques, se reposant sur une expérience riche de dizaines de combos actuels ou antérieurs. On retrouve donc ces mystérieux musiciens au casting d’ensembles comme CIRCLE, PHARAOH OVERLORD, MOTORSPANDEX, AAVIKKO, ALPO JA TOMI, FALCON, K-X-P, KIRVASTO, LEPPÄSTICK, MULTI DISKO SYSTEM, SAKSET, SUNBURNED CIRCLE, ARKHAMIN KIRJASTO, KRYPT AXERIPPER, BENSIINI, DOKTOR KETTU, EKTROVERDE, FALCON (FIN), JUSSI LEHTISALO, LEPPÄSTICK, LUSIFERIININ ARMOSTA, MERCEDES HELL, RÄTTÖ JA LEHTISALO, SAKSET, SLUSSENANALYS, SPLIT CRANIUM, SUSI-UNTO, TELEVISIO, HIGH SPIRITS, METALUSAFER, PHARAOH, PROFESSOR BLACK, SUPERCHRIST, DAWNBRINGER, PROFESSOR BLACK & GEZOL, NACHTMYSTIUM, SCULPTURED, SPIRAL WHEEL, ou FINAL PRAYER, liste bien évidemment majoritairement minoritaire en termes de succès et de connaissance, mais qui en dit long sur l’habileté des musiciens à changer de peau et de décorum. Mais tous ces noms ne voudraient pas dire grand-chose si la musique proposée par Placebo était malheureusement à la hauteur de son nom. Mais sans affirmer que les compositions du trio valent tous les remèdes homologués du monde, elles agissent en tout cas de façon bénéfique sur l’organisme, nous donnant le sourire et la pêche pour le reste de la journée. Ou de la semaine.
En substance, ce second long se veut illustration d’un certain Rock classique joué pour des adultes, l’équivalent de l’AOR des années 80 revu et corrigé par des musiciens ne cédant pas à la facilité de la nostalgie west-coast. Plus prosaïquement, AKTOR, c’est un peu le pendant finlandais des THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, qui reprendraient à leur compte les recettes brillantes du BLUE OYSTER CULT des années 70, traduit dans un langage synthétique que les SPACE auraient pu envisager avec quelques années d’avance. Un Rock soft, qui ne fait de mal à personne, poli par une production gommant toutes les scories et aspérités, pour ne pas heurter la sensibilité des oreilles. Du Hard-Rock quelque part, mais bien caché, modifié, altéré, atténué, pour produire un son proche du Punk parfois, mais un Punk pasteurisé, bouilli avant d’être servi, délicieux en bouche, et garanti sans microbes. C’est ce qu’on comprend en écoutant « Bad Mirror » qui évoque THE JAM et DR FEELGOOD en version génération synthé, phrasé heurté, rythmique souple, up tempo soutenu, et trois minutes de charge en Pop survitaminée. C’est évidemment irrésistible, typiquement suédois ou finlandais, mais on avale ça d’un trait comme un hit underground oublié dans les arcanes MTV. Roublards et futés, les trois lascars savent comme personne comment citer les influences sans les nommer, et s’amusent de la fluidité du CULT et du LIZZY pour en proposer une alternative groovy et jumpy (« Washed Away »), ou jouer le Rock de façon dilettante mais intelligente, en superposant une guitare facile sur un synthé cocasse (« Save You From Me », le meilleur du Hard Rock classique des années 80 revu et corrigé au prisme du vingt-et-unième siècle nordique). Evidemment, tout ça laisse place à l’interrogation, au doute, à l’hésitation. On se demande ce qu’on écoute vraiment, spécialement lorsque le tempo accélère et nous livre un space-opera sous acides déjanté, mais hypnotique (« Astronaut », du Power Metal d’une autre galaxie).
Se jouant des codes en jouant le Heavy façon DEF LEPPARD moins obsédé par les Etats-Unis («You and Me »), ridiculisant le respect des barrières en adoucissant le Rock au maximum (« Get Me Outta Here »), adaptant les ballades traditionnelles à leur humeur particulière (« Seeing Rocks in the Sky »), Placebo se rapproche tout autant d’un Hard seventies transformé pour séduire les effrayés que d’une New-Wave Rock des années 70/80 refusant le schéma des sacro-saintes trois minutes et trente secondes ( DEVO, TALKING HEADS, FLYING LIZARDS) pour déconstruire avant de mieux reconstruire. Alors, en définitive, et au même titre que GHOST, ROYAL REPUBLIC ou encore THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, AKTOR provoquera le schisme, divisera les pros et les antis, mais incarnera une certaine vision d’un Hard-Rock qui n’en est pas un. Et est-ce vraiment si important finalement ?
Titres de l’album :
01. Bad Mirror
02. Washed Away
03. Save You From Me
04. Astronaut
05. You and Me
06. The Ghost of Time
07. Get Me Outta Here
08. Seeing Rocks in the Sky
09. Clean Machine
Spoiler il y aura un nouvel album de Slayer à un moment ou un autre et ce sera de la merde. Vivement que cette génération 80's crève franchement.
13/07/2025, 01:09
Le dernier Celestia est cool aussi. Je veux dire ça se plaint de moi parce que je pense beaucoup de bien de Chat Pile, vous voulez quoi ? une putain de liste ? foutez-vous la dans le cul et faites l'effort d'avoir la votre ou allez écouter ac/dc ou je sais pas quel autre g(...)
13/07/2025, 01:07
J'aime bien le dernier Cénotaphe et celui de Kaevum (parce que je suis un nazi), bon je pense que vous êtes au lit. J'arrête le spam.
12/07/2025, 23:01
Au passage je pourrais placer du black assez UG qui est mon genre principal j'avoue que c'est pour vous faire chier, mais je le pense vraiment.
12/07/2025, 22:08
C'est quoi la suite ? on va prétendre que Kiss est autre chose qu'une opération commerciale, bien les vieux ? i was made for loving youuuu baby, wow, quel chef d'oeuvre.
12/07/2025, 22:07
Je ne suis en aucun cas un troll, je pense absolument ce que je dis. Désolé de boulverser votre branlette collective, mais entre Black Sabbath et Deafheaven c'est Deafheaven sans hésitation. Sunbather est un album culte, bien plus que tout ce qu'a pondu Black Sabbat(...)
12/07/2025, 22:00
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09