Inutile de se voiler la face, dans le monde, c’est le bordel. Mais le bordel à la Francis Ford Coppola meets Michael Bay, version XXL, avec effets spéciaux et musique des DOORS qui accompagne un hélicoptère survolant une zone désolée. Le genre de situation qui empire de jour en jour, qui nous désespère quant à un avenir qui se dessinait déjà façon Druillet, mais qui aujourd’hui prend la forme d’une sale créature de Giger errant dans les décombres la bave aux lèvres. On ne va pas recenser les éléments du bordel, mais le chaos est à nos portes, et il est inutile de les fermer : elles s’ouvriront sous les coups de boutoirs d’une armée, d’une catastrophe écologique, ou d’un bataillon de rats cherchant refuge alors que le bateau de l’humanité percute l’iceberg de sa propre suffisance. Alors, autant partir avec les honneurs durant les horreurs, et choisir le clan des chaotiques superbes qui acceptent leur destin.
Direction les USA pour rencontrer les architectes de cette apocalypse sonore, now, et autant dire que les DEPLETED URANIUM nous proposent aujourd’hui une fidèle retranscription des abominations de l’histoire, alors que ce cher Vladimir laisse ses troupes écraser l’Ukraine de ses chenilles puissantes.
Fondé il y a quinze ans ou plus, ce quatuor pas vraiment pressé (Andrew Murray - guitare/chant, Nick Misasi - batterie, Babak Kazemzadeh - chant et Corey Stinson - basse) a patiemment attendu son jour, publiant des démos éparses en 2006 et 2008, avant de se taire pendant une longue décennie. Drôle de tactique, mais en 2018, lorsque les musiciens se sont décidés à revenir sur le devant de la scène, c’était avec un EP éponyme qui en disait long sur leurs intentions bordéliques. Et quatre ans plus tard, toujours aussi nonchalant, DEPLETED URANIUM nous propose un longue-durée en parfaite adéquation avec son époque de violence, de doutes, de brutalité gratuite et de…enfin bref, vous avez compris.
Origins, les origines, mais de quoi au juste ? D’un Mathcore roublard, toujours à la frontière du Grind et du Noise dissonant, qui accepte des influences sans vraiment les revendiquer. Un genre de melting-pot acide, dangereux pour les oreilles sensibles, que l’agence de promotion résume en quelques noms faisant figure de références incontournables.
DILLINGER ESCAPE PLAN, CONVERGE, CHARLES BRONSON, ORCHID, SPAZZ
Ceci étant posé, on pourrait évidemment en ajouter quelques-unes, mais à quoi bon, puisqu’il vaut mieux accepter les américains pour ce qu’ils sont : de parfaits défenseurs de la cause Hardcore, ne crachant pas sur un brin de Metal extrême à la NAPALM DEATH. Dix morceaux pour à peine le double de minutes, en sachant toutefois que le dixième morceau - qui est aussi le plus long et de loin - est réservé à la version CD du bouzin. Soit une version digitale d’un gros quart d’heure, pour une agression de toutes les secondes, et un jeu équilibriste mode corde tendue entre deux buildings un jour de grand vent.
Il n’y a rien sur cet album que l’on n’ait pas déjà entendu de nombreuses fois avant. Mais il s’en dégage une énergie incroyable, à l’image de ce foutoir « The Tear and the Flood », sorte de défouloir pour frustrés de l’espoir qui réalisent enfin que tout est foutu. Dans la tradition Mathcore, l’originalité n’est plus de mise depuis que CONVERGE et DEP ont tout dit, dès leurs premiers albums, avant de dévier vers quelque chose de plus musical. Seule l’efficacité compte, et celle proposée par Origins est digne d’intérêt, spécialement pour ceux qui aiment les basses omniprésentes et rondes, en déliés, les lignes vocales exhortées comme des conseils de dernière minute, et les ruptures rythmiques abruptes comme des crevasses qui explosent sous les roues.
Avertissement, conseil d’ami, ce premier véritable album de DEPLETED URANIUM est une chape de plomb qui vous écrase la tronche mais vous réveille d’un rêve impossible. NON, l’humanité ne redressera pas la barre et l’heure n’est plus à l’espoir, mais au constat lucide.
C’est le bordel.
Titres de l’album:
01. Depleted Uranium
02. The Tear and the Flood
03. Alpha Particles
04. Van Halen Radiation Belt
05. Beta Particles
06. Counter Balance
07. Deficiencies
08. Small Odds
09. Open Wound Diaries
10. Percentages
Voyage au centre de la scène : interview de Jasper Ruijtenbeek (The Ritual Productions)
Jus de cadavre 07/05/2023
@Pustule, j'imagine un "il va y avoir du sport", scandé par une foule en claquettes-chaussettes et déguisement de licorne... Le purgatoire.
02/06/2023, 08:25
Eths, dont personne n'en a rien carré, remplacé par Silmarils, dont plus personne ne se souvient.Quelle époque!
01/06/2023, 14:37
Tout le monde s'en tape d'Eths. Déjà que lorsque ça tournait, c'était pas ouf.
01/06/2023, 06:10
IRON FLESH VOORHEESMORTUARY MERCYLESS MORGUE RITUALIZATION VENEFIXION C'est pas les groupes de Death français de grande qualité qui manquent...
31/05/2023, 19:14
Oui Hierophant c'est cool. Jamais vu sur scène pour ma part en plus. Benediction aussi, ce sera encore un bon moment. Reste à trouver un (très) bon remplaçant pour Suffo...
31/05/2023, 18:34
Dommage pour suffo et Exodus, mais Bendiction / Hierophant / Grave pleasure ! Ces changements sont les bienvenue.
31/05/2023, 18:32
Candice, la chanteuse de ETHS a posté le message suivant pour expliquer l'annulation du groupe sur cette édition du Hellfest !"Bonjour à toutes et à tous, un message chargé d’émotion pour vo(...)
31/05/2023, 18:08
Élue pochette de l'année. Et musicalement c'est pas dégueu. Faut que j'écoute ça attentivement.
29/05/2023, 16:54
Ça sentirait pas un peu la pochette faite par IA ça ?. Midjourney sera bientôt le "cover artist" le plus productif sur Metal archives...
26/05/2023, 20:56
Le premier album a énormément tourné chez moi, gros Hardcore à bagarre avec riffs à la Slayer mais toujours avec une ambiance... jouasse ! Genre, du HxC en chemise Hawaïenne.Mais là je dois dire que le titre Good Good Things m'a fait dr&o(...)
25/05/2023, 18:25
RIPC'est quand même le second du line originel qui passe l'arme à gauche....
25/05/2023, 15:17