Our Blessed Hope

Flames Of Fire

01/12/2023

Melodic Passion Records

Parlons peu, mais parlons bien. Souvenez-vous de cette époque étrange durant laquelle des groupes non moins bizarres émergeaient des Etats-Unis, le seul pays capable d’accepter telle engeance avec fierté. Alors que la guerre entre Glam et Thrash fait rage, tandis que le Heavy Metal se réinvente pour rester à flots, des musiciens surgissent non de la chaleur de l’enfer, mais de la blancheur immaculée du paradis. Ces guerriers en croisade contre la diabolisation de la musique en ont fait rire quelques-uns, estimant peut-être avec raison que les bondieuseries n’avaient pas leur place dans le monde dépravé du Heavy Metal. Et alors que les intellectuels de W.A.S.P balançaient à leur public des morceaux de bidoche crue, STRYPER distribuait des bibles pour convertir les âmes perdues.

Mais depuis ce temps, les choses ont bien changé, et le Metal chrétien est devenu un Metal comme les autres, focalisé sur les textes sacrés et autres prières formulées pour demander le pardon. Et si STRYPER se baignait généreusement dans la guimauve évangélique dans les années 90, il est aujourd’hui devenu une véritable institution, et pas seulement auprès des passeurs de panière pour la quête.

FLAMES OF FIRE ne fait pas grand mystère de sa foi, et ce, depuis sa descente des cieux il y a deux ans. Et en deux ans, le nouvel ange au glaive affuté a eu le temps de publier deux psaumes en longue-durée, dont un éponyme et tonitruant début l’année dernière. Il convenait donc de lui offrir une suite à la hauteur des attentes, chose faite avec ce second album, qui reprend les choses peu ou prou là où les soldats de Dieu les avaient laissées.

FLAMES OF FIRE est un groupe que l’on aurait pu retrouver au catalogue Frontiers, Escape Music, AOR Heaven ou autre label spécialisé dans le mélodique puissant. Et le parallèle avec STRYPER n’est pas si anodin que ça, puisque les deux groupes partagent cette vision agressive et emphatique de la conversion des masses, via un Heavy noble, classieux, mais aussi méchant qu’un diablotin en quête de victime.

Les réfractaires au prosélytisme religieux feront l’impasse sur les textes chantés à la gloire du divin, et se concentreront sur une musique riche, ample, ambitieuse et majestueuse. Le White Metal a abandonné depuis longtemps son costume le plus niais pour adopter des postures plus classiques, quelque part entre SAVATAGE, STRYPER, et même SAXON, pour le côté épique de certaines compositions.    

Christian Liljegren (NARNIA, THE WAYMAKER, AUDIOVISION), Mats-Åke Andersson (ZARAGON), Jani Stefanovic (THE WAYMAKER, SOLUTION.45 et MISERATION), Per Schelander (HOUSE OF SHAKIRA, ASTRAKHAN, ex-ROYAL HUNT et PAIN OF SALVATION), Stephen Carlson (BROTTHOGG, PETER CARLSOHN’S THE RISE, TALES, VIVA) et Alfred Fridhagen (ex-GOLDEN RESURRECTION) se replongent donc dans leur missel pour en sortir des hymnes imposants, lyriques, et plutôt musclés aux entournures. Loin du gras du bide qui suinte le péché ou de l’allégé qui laisse affamé après la messe, Our Blessed Hope est une formidable démonstration de Metal dur mais mélodique, convaincant, séduisant, et ce, sans avoir à coincer son pied dans la porte.

Partagé entre la Suède, la Norvège et la Finlande, FLAMES OF FIRE est l’archétype du savoir-faire nordique. Our Blessed Hope, malgré ses clichés parfois embarrassants (le texte de « This Is The One » ferait passer Michael  Sweet pour Clive Barker), et ses accès de tendresse qui louchent du côté de l’Allemagne de SCORPIONS (« Rest In Me », mielleux, mais plaisir coupable en petit gâteau de Noël à l’eau bénite), parvient à se dégager des obligations contractuelles du Metal chrétien pour oser des dérapages sinon osés, du moins méchamment corsés et chaloupés (« The King Will Return »).

En découle une écoute passionnée, et une adhésion immédiate au culte, quel qu’il soit. On tente la génuflexion et la prière maison pour voir si la mansuétude divine est plus chaleureuse que les chatouilles sataniques, et cette flopée de mélodies pures et sincères finit par nous convaincre du bienfondé de la démarche de ces dévots. Pour le blasphème on repassera, mais en termes de qualité, Our Blessed Hope est aussi immaculé que l’aube d’un premier petit communiant.

Plus proche de l’église de campagne que du télévangéliste urbain et cupide, FLAMES OF FIRE prêche la bonne parole, et nous convainc de son niveau technique largement au-dessus de la moyenne, et de ses facilités de composition assez bluffantes.

« Battlefield Of Souls », « The King Will Return », « Prayer Warriors » sont autant de déclarations d’allégeance à un Dieu qui a fort à faire en ce moment, et dont le nom est souvent invoqué pour justifier des exactions les moins excusables sur le terrain.

Entrez donc dans l’église du nord, et asseyez-vous sur ses bancs accueillants. FLAMES OF FIRE est un prêtre qui connaît ses sermons par cœur, et qui sait les faire rimer avec bonheur. Un Metal puissant pour un message lissant, les deux n’étant pas incompatibles.          

             

  

Titres de l’album:

01. Second Advent Of Jesus Christ

02. This Is The One

03. Battlefield Of Souls

04. Prayer Warriors

05. In Dark Times – Shelter Me

06. Alpha And Omega

07. Rest In Me

08. The King Will Return

09. Our Blessed Hope

10. Vila I Mig


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par mortne2001 le 27/01/2024 à 16:06
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