Parlons peu, mais parlons bien. Souvenez-vous de cette époque étrange durant laquelle des groupes non moins bizarres émergeaient des Etats-Unis, le seul pays capable d’accepter telle engeance avec fierté. Alors que la guerre entre Glam et Thrash fait rage, tandis que le Heavy Metal se réinvente pour rester à flots, des musiciens surgissent non de la chaleur de l’enfer, mais de la blancheur immaculée du paradis. Ces guerriers en croisade contre la diabolisation de la musique en ont fait rire quelques-uns, estimant peut-être avec raison que les bondieuseries n’avaient pas leur place dans le monde dépravé du Heavy Metal. Et alors que les intellectuels de W.A.S.P balançaient à leur public des morceaux de bidoche crue, STRYPER distribuait des bibles pour convertir les âmes perdues.
Mais depuis ce temps, les choses ont bien changé, et le Metal chrétien est devenu un Metal comme les autres, focalisé sur les textes sacrés et autres prières formulées pour demander le pardon. Et si STRYPER se baignait généreusement dans la guimauve évangélique dans les années 90, il est aujourd’hui devenu une véritable institution, et pas seulement auprès des passeurs de panière pour la quête.
FLAMES OF FIRE ne fait pas grand mystère de sa foi, et ce, depuis sa descente des cieux il y a deux ans. Et en deux ans, le nouvel ange au glaive affuté a eu le temps de publier deux psaumes en longue-durée, dont un éponyme et tonitruant début l’année dernière. Il convenait donc de lui offrir une suite à la hauteur des attentes, chose faite avec ce second album, qui reprend les choses peu ou prou là où les soldats de Dieu les avaient laissées.
FLAMES OF FIRE est un groupe que l’on aurait pu retrouver au catalogue Frontiers, Escape Music, AOR Heaven ou autre label spécialisé dans le mélodique puissant. Et le parallèle avec STRYPER n’est pas si anodin que ça, puisque les deux groupes partagent cette vision agressive et emphatique de la conversion des masses, via un Heavy noble, classieux, mais aussi méchant qu’un diablotin en quête de victime.
Les réfractaires au prosélytisme religieux feront l’impasse sur les textes chantés à la gloire du divin, et se concentreront sur une musique riche, ample, ambitieuse et majestueuse. Le White Metal a abandonné depuis longtemps son costume le plus niais pour adopter des postures plus classiques, quelque part entre SAVATAGE, STRYPER, et même SAXON, pour le côté épique de certaines compositions.
Christian Liljegren (NARNIA, THE WAYMAKER, AUDIOVISION), Mats-Åke Andersson (ZARAGON), Jani Stefanovic (THE WAYMAKER, SOLUTION.45 et MISERATION), Per Schelander (HOUSE OF SHAKIRA, ASTRAKHAN, ex-ROYAL HUNT et PAIN OF SALVATION), Stephen Carlson (BROTTHOGG, PETER CARLSOHN’S THE RISE, TALES, VIVA) et Alfred Fridhagen (ex-GOLDEN RESURRECTION) se replongent donc dans leur missel pour en sortir des hymnes imposants, lyriques, et plutôt musclés aux entournures. Loin du gras du bide qui suinte le péché ou de l’allégé qui laisse affamé après la messe, Our Blessed Hope est une formidable démonstration de Metal dur mais mélodique, convaincant, séduisant, et ce, sans avoir à coincer son pied dans la porte.
Partagé entre la Suède, la Norvège et la Finlande, FLAMES OF FIRE est l’archétype du savoir-faire nordique. Our Blessed Hope, malgré ses clichés parfois embarrassants (le texte de « This Is The One » ferait passer Michael Sweet pour Clive Barker), et ses accès de tendresse qui louchent du côté de l’Allemagne de SCORPIONS (« Rest In Me », mielleux, mais plaisir coupable en petit gâteau de Noël à l’eau bénite), parvient à se dégager des obligations contractuelles du Metal chrétien pour oser des dérapages sinon osés, du moins méchamment corsés et chaloupés (« The King Will Return »).
En découle une écoute passionnée, et une adhésion immédiate au culte, quel qu’il soit. On tente la génuflexion et la prière maison pour voir si la mansuétude divine est plus chaleureuse que les chatouilles sataniques, et cette flopée de mélodies pures et sincères finit par nous convaincre du bienfondé de la démarche de ces dévots. Pour le blasphème on repassera, mais en termes de qualité, Our Blessed Hope est aussi immaculé que l’aube d’un premier petit communiant.
Plus proche de l’église de campagne que du télévangéliste urbain et cupide, FLAMES OF FIRE prêche la bonne parole, et nous convainc de son niveau technique largement au-dessus de la moyenne, et de ses facilités de composition assez bluffantes.
« Battlefield Of Souls », « The King Will Return », « Prayer Warriors » sont autant de déclarations d’allégeance à un Dieu qui a fort à faire en ce moment, et dont le nom est souvent invoqué pour justifier des exactions les moins excusables sur le terrain.
Entrez donc dans l’église du nord, et asseyez-vous sur ses bancs accueillants. FLAMES OF FIRE est un prêtre qui connaît ses sermons par cœur, et qui sait les faire rimer avec bonheur. Un Metal puissant pour un message lissant, les deux n’étant pas incompatibles.
Titres de l’album:
01. Second Advent Of Jesus Christ
02. This Is The One
03. Battlefield Of Souls
04. Prayer Warriors
05. In Dark Times – Shelter Me
06. Alpha And Omega
07. Rest In Me
08. The King Will Return
09. Our Blessed Hope
10. Vila I Mig
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54