The Beast Awakens

Durbin

12/02/2021

Frontiers Records

Petite résumé offert par Wikipedia pour placer le contexte :

« James Durbin, né le 6 janvier 1989 à Santa Cruz, Californie, aux États-Unis, est un chanteur américain, issu de la dixième saison du télé-crochet American Idol où il finit quatrième. En mars 2017 il devient le nouveau chanteur de QUIET RIOT »

Ainsi, le décor est planté, et je ne suis pas obligé de trouver une formule toute faite pour introduire cette chronique. Frontiers nous propose donc sa nouvelle signature, avec DURBIN, dont ce premier album risque de résonner dans la mémoire des amateurs de Heavy Metal. En se rodant sur scène à la télévision, le petit James a donc fait ses armes, et à taillé le duel avec certains des plus grands représentants de la scène Metal mondiale. On l’a retrouvé battant le micro aux côtés de stars internationales comme Stevie Wonder, Don WAS, Zakk WYLDE, Sheryl CROW, Tom JONES, Mick Mars de MÖTLEY CRÜE, Bob Babbitt des THE FUNK BROTHERS, et STEEL PANTHER, mais aussi défiant le Metal God sur son propre terrain, s’accaparant « Livin’ After Midnight » et « Breaking the Law » du PRIEST avec en guest de luxe le cuirisé Rob Halford, à qui on avait déjà fait le coup quelques années avant en le remplaçant par le fan Tim Owens. C’est donc à une jolie entreprise de recyclage à laquelle nous confie le label de ce bon vieux tonton Serafino, et si le replacement de produit est assez habile, le résultat artistique est à la hauteur du talent vocal de ce jeune et fougueux chanteur.

Même si James a déjà sorti des albums sous son propre nom, The Beast Awakens est sa première déclaration d’intention en tant que concept. James devient donc DURBIN, un sorte de proto-groupe en solitaire décoré de jolies participations, et surtout, un aveu d’allégeance au Metal le plus traditionnel qui soit, celui né dans les années 80, et puissant comme un panzer. Quiconque a vu évoluer le candidat lors de la dixième édition d’American Idol sait que le jeunot peut tout chanter, mais qu’il n’est jamais aussi à l’aise que dans un registre Metal. C’est ce que prouve à posteriori ce premier album, qui voit la bête se déchaîner pour nous prouver qu’elle a sa place dans la grande famille du Heavy Metal. Je le disais plus en amont, si James est la star incontestée de ce longue-durée, il n’en a pas pour autant travaillé seul, et l’album a employé des valeurs sûres du marché que l’on retrouve dans une liste de guests assez conséquente. Outre le chant, James a aussi pris en charge certaines parties de guitares, mais l’instrument noble s’est aussi vu manié par des gâchettes fines, dont Phil Demmel, Jon Yadon Jr, Marc Putnam, Dylan Rose & Nick Gallant. Outre ces intervenants le temps d’un solo, la section rythmique a été prise en charge par le bassiste Barry Sparks et le batteur Mike Vanderhule, les synthés par Earl Salindo, alors que Eyan Heggum, Ellison & Jeremy Locke ont taquiné le manche sur certains morceaux.

Immédiatement, Frontiers joue la carte du traditionalisme, en adressant cet album aux fans de DIO, de BLACK SABBATH, de JUDAS PRIEST, mais aussi à ceux que le Heavy Metal américain a marqué pour la vie. Résolument nostalgique, The Beast Awakens se voit rangé aux côtés des groupes recycleurs les plus révérés de la scène US, et les noms de HAUNT, ETERNAL CHAMPION, SUMERLANDS, et ENFORCER sont cités pour baliser le parcours. Mais si ces noms sont employés avec un certain enthousiasme, DURBIN ne ressemble à aucun d’entre eux, du moins de près, de loin l’illusion pouvant encore fonctionner. Mais réduire James a un entrepreneur de pompes funèbres old-school serait d’une injustice rare, tant la voix du musicien est exceptionnelle, de celles qu’on rencontre parfois dans les couleurs du Heavy Metal de la nouvelle génération. Avec son timbre en union fatale entre Rob Halford, Sebastian Bach et Michael Kiske, James fait évidemment des merveilles, et parvient sans peine à transcender des thématiques simples piochant dans le répertoire le plus historique de notre musique favorite.

Entre Metal de tradition, emphatique comme le mariage de DIO avec un dragon (« Riders On The Wind », « The Sacred Mountain », qui semblent tous deux issus des séances de Holy Diver), des allusions plus que poussées aux syncopes de la NWOBHM (« The Prince Of Metal »), et des brulots à rendre fous les afficionados de SKIDROW (« Kings Before You » en compagnie de Chris Jericho & Phil Demmel), The Beast Awakens se présente sous la forme d’un hommage complet à la scène Heavy de ces quarante dernières années, comme un best-of déguisé, ou un cover-band s’étant approprié des hits éternels pour les arranger à sa sauce.

Le terme n’est pas péjoratif, et l’ambiance crédible et bouillante. Si les morceaux ne font preuve d’aucun culot et aucune imagination, ils n’en recyclent pas moins avec flair des riffs traditionnels, se rapprochant même parfois de la vague nineties et de son amertume de violence savoureuse (« The Beast Awakens »). Les clichés sont utilisés à plein régime, mais ne tombent pas dans la pochade maladroite, grâce au talent d’un vocaliste qui croit vraiment en ce qu’il chante, sans être dupe de ce décorum un peu trop classique. On le retrouve à plein régime pendant près d’une heure, comme s’il défendait ses chances sur la scène du fameux télé-crochet, pour décrocher le précieux sésame qui lui a échappé la première fois.  

J’admettrai par contre volontiers que le métrage de ce premier film pour les oreilles de DURBIN aurait pu proposer un cut plus concis. Car même si les chansons sont bonnes et crédibles, leur accumulation d’idées passéistes finit par marquer le pas, même si la composition a eu l’intelligence d’aménager des espaces plus aérés en fin de parcours (« Battle Cry »). On finit parfois par tomber dans la parodie pure et dure (« By The Horns »), d’autant que l’épilogue de cette aventure ne lésine pas sur la puissance et la longueur. Mais heureusement, « Rise To Valhalla » est le feu d’artifices auquel nous avions droit, avec son Heavy joué façon Power qui aurait pu incarner la chanson de la victoire pour James.

Alors, belle aventure d’un soir, ou histoire d’amour sur le tard ? L’avenir nous dira si le public suit James sur le long terme pour en faire un officiel ou le garder sous le coude comme amant de passage. Mais la lune de miel est belle en tout cas.     

        

                                                                                              

Titres de l’album:

01. The Prince Of Metal

02. Kings Before You (Ft. Chris Jericho & Phil Demmel)

03. Into The Flames

04. The Sacred Mountain

05. The Beast Awakens

06. Evil Eye

07. Necromancer

08. Riders On The Wind

09. Calling Out For Midnight

10. Battle Cry

11. By The Horns

12. Rise To Valhalla


Facebook officiel


par mortne2001 le 24/02/2021 à 14:23
82 %    865
Derniers articles

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report

Star Rider/Blaze Bayley

mortne2001 24/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
metalrunner

Les chutes de Symbolic

05/07/2025, 08:26

DPD

Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.

05/07/2025, 06:51

DPD

Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)

05/07/2025, 06:47

DL100

Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)

04/07/2025, 07:16

Ivan Grozny

Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !

03/07/2025, 16:57

Ivan Grozny

Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour,  mais pour le moment bof.

03/07/2025, 16:47

Jus de cadavre

Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)

03/07/2025, 12:55

Buck Dancer

Toujours aussi léger !!! 

03/07/2025, 03:25

Simony

Clairement ! Trop de blabla et de remplissage.

02/07/2025, 18:56

Jeff48

Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché,  pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot

02/07/2025, 16:01

Jourdain R.

Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)

02/07/2025, 15:38

vomi d\'anus

@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.

02/07/2025, 12:25

Benstard

La blague. 

02/07/2025, 10:20

Arioch91

@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)

02/07/2025, 08:50

Ultra Pute

@senior boomerdo : va changer ta couche, grand-père

01/07/2025, 20:38

Ultra Pute

ok boomer

01/07/2025, 20:36

LeMoustre

Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu 

01/07/2025, 15:38

senior canardo

ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer   

01/07/2025, 14:19

Buck Dancer

Prost. Celtic Prost.

01/07/2025, 03:16

Gargan

Quand tes parents écoutaient Bal Sagoth et Demilich   

30/06/2025, 20:17