La coalition des forces mondiales du Black Metal n’est pas peu fière de vous présenter le premier album d’ENTITÄT, deux ans à peine après sa création. ENTITÄT est un groupe aux origines multiples, se partageant d’abord entre les USA et Malte, puis entre les USA, Malte et Mexico. De quoi se tisser un bon réseau de relations, et sortir son premier long sur un label mexicain. Et ce premier album, étrange, atmosphérique, vilain et oppressant nous permet de nous démarquer du tout-venant du Metal noir le plus convenu.
Avec un line-up pour le moins énigmatique (Marton Saliba - guitare, E - batterie et V - casse/chant et claviers), ENTITÄT épaissit cette aura de mystère qui nimbe son existence, et nous livre avec cet éponyme une version d’un Metal extrême qui l’est vraiment, mais qui sait travailler ses ambiances pour ne pas avoir à se reposer sur des structures et des gimmicks trop éprouvés. Certes, les figures imposées sont là : la force de frappe, l’hystérie d’un chant soulignant le caractère antifasciste des textes, les riffs tournoyant, tout est en place, mais utilisé différemment, sans sombrer dans les affres d’un Black Metal atmosphérique ou symphonique. Ici, la violence est crue dans le propos, et le fond de l’air est véritablement une fournaise. Entre bestialité crue et technicité affirmée, les ENTITÄT ont trouvé un compromis qui se développe tout au long de ces huit morceaux, oserais-je dire, rafraichissants.
On accepte dès lors volontiers cette alternance de rythmiques, entre course folle et quasi surplace inquiétant. Avec une basse ronde et épaisse, une guitare qui emprunte aux Doom quelques accents funèbres, et de nombreux passages instrumentaux, Entität propose un voyage au Purgatoire de Dante, avant de descendre plus loin dans les enfers. Ces enfers, connus et rebattus, trouvent ici un nouvel écho, plus cryptique, plus dense, et se montrent plus effrayants de froideur que d’ordinaire. Assez proche de ce que l’on peut trouver dans les haras de Sentient Ruin ou Chaos Records, ENTITÄT est un monolithe glacé, soufflant le froid et le gelé, et nous entraînant dans sa chute mortelle, à grands coups de plans qui s’entrechoquent avec fluidité.
Là est donc le point fort de ce trio cosmopolite. Savoir passer d’une idée à une autre en tenant fermement le fil rouge, tout en donnant le sentiment de broder sur le même thème avec beaucoup d’intelligence. Ajoutez à ceci un chant sous-mixé et altéré au maximum, comme une menace en filigrane, et vous obtenez un album poisseux, étrange, hypnotique et addictif, chaque titre étant une pierre de plus posée sur le mur de la misanthropie.
Oh évidemment, rien de véritablement troublant ou encore moins novateur, mais une envie de faire du Black Metal un vecteur vicieux, et non plus un simple cri de rage sur fond de blasts incessants. On pourrait d’ailleurs mettre en avant à ce sujet les formidables ambitions développées sur « Beware », situé entre le MAYHEM de Wolf’s Lair Abyss et le DEATHSPELL OMEGA le plus abordable, ou le déroulé macabre de « The Devourer », entre mélodie de comptine pour enfants possédés et massacre organisé de tous les nouveaux nés pour laisser place à l’antéchrist.
Mais on peut aussi souligner le caractère probant et conquérant de quelques riffs plus catchy que la moyenne (« The Fire Rises », ou comment accommoder les restes du BATHORY d’Under The Sign of the Black Mark en les sauçant d’une épaisse couche d’EMPEROR), et un final en triptyque majestueux, sommet de violence sourde et froide, mais aussi de séduction vénéneuse via quelques harmonies plus acides que le cœur d’un homme. Bien que très formel encore, comme un potentiel en gestation presque à terme, Entität reste un album très, très méchant, animé de mauvaises intentions, mais propageant un message sain et important. Un message parfois passé en mode circulaire de bureau (« Towards the Black Altar », qui virevolte de sa mélodie simple et de son attaque classique), mais qui frappe les consciences, et qui fait de ce premier album une sacrée réussite brutale mais intelligente.
ENTITÄT est donc l’entité diabolique que nous avions discernée avant même d’écouter son discours, et ce premier album laisse augurer de lendemains encore plus sombres. La bande-son d’une époque d’agonie, et de quoi attendre la fin des temps tels que nous les avons connus la conscience tranquille et le péché assumé.
Titres de l’album :
01. The Fire Rises
02. Faceless
03. Crimson
04. Beware
05. The Devourer
06. Treasures of Eternal Chaos (Album Version)
07. Abomination (Album Version)
08. Towards the Black Altar (Album Version)
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