LALU c’est un nom, mais d’abord un nom de famille, un vrai. Celui de Vivien Lalu, musicien expérimenté, fils de musiciens expérimentés de la scène Progressive française des années 70. Mais on peut être « un fils » de sans avoir « le talent de », et il convient de toujours faire ses preuves pour laisser le soleil illuminer l’ombre d’une filiation trop ombrageuse. Depuis 2004, Vivien n’a eu aucun mal à faire oublier la réputation de ses parents pour que le public se concentre sur la sienne, puisque Paint the Sky est son troisième album sous son nom, et le premier en partenariat avec le célèbre label italien Frontiers. Et pour une fois, Serafino s’éloigne un peu de ses automatismes Rock et Metal mélodique pour laisser la place à un Hard Rock progressif de haute volée, velouté, précis, et ciselé dans les moindres détails.
Le parcours de Vivien n’est pas uniquement lié au concept qui porte son seul nom de famille. Le musicien a multiplié les collaborations après la sortie de son premier album Oniric Metal, dont les qualités furent louées à l‘époque par Rock Hard Magazine, qui l’avait d’ailleurs désigné comme le meilleur disque du mois. Il a travaillé avec SHADOW GALLERY, signé la bande son de Seuls-Two, avant de se pencher de nouveau sur son propre parcours, avec Digital Ghost, second tome de la saga LALU.
Paint The Sky est donc le tant craint troisième album pour Vivien, mais avec l’expérience accumulée à travers les années, il était évident que le musicien n’allait pas se laisser impressionner par un simple cap à passer. Et plus que de Metal progressif, il conviendrait de parler ici de Rock progressif, parfois durci pour nous concerner, mais toujours fluide, mélodique, précieux, et qui n’est pas sans évoquer quelques références très précises du genre, comme Neal Morse, le YES des eighties, mais aussi cette petite touche bucolique que les représentants français les plus évolutifs des seventies aimaient à placer dans un contexte de recherche musicale poussée.
Evidemment, même si l’ambiance de ce ciel peint est pastorale harmoniquement, elle ne s’en tourne pas pour autant vers des astuces de terroir pour dépeindre un paysage éclairé. Pas question de tomber dans les travers des légendes locales et autres personnages de ferme hauts en couleurs, mais bien de proposer une vision du Progressif classique adaptée au modernisme de son époque.
« Reset To Preset » tient d’ailleurs à mettre les choses au point et situer les débats, en proposant une prise de contact ferme et une poignée de main musicale ne l’étant pas moins. Les guitares, légèrement en retrait luttent contre les claviers pour gagner leur place, et la production étonne immédiatement de sa clarté. Le son clair est cristallin, la basse gironde mais pas aguicheuse, et le spectre d’IQ et des FLOWER KINGS plane bas au-dessus des intentions de Vivien qui connaît très bien son monde, mais désire quand même en explorer d’autres espaces. Un jeu de batterie digne des plus grands frappeurs évolutifs, des roulements si fluides qu’on en perdrait son latin Jazz, et un soli de toute beauté, voilà pour premiers arguments, probants, et qui donnent évidemment envie d’en savoir beaucoup plus.
Et si près de dix ans se sont écoulés entre les deux derniers albums de LALU, on a le sentiment que le temps s‘est arrêté, et que ce vieil ami vient juste de franchir le pas de notre porte. Fidèle à sa recette, Vivien accorde un soin très particulier à ses mélodies, qu’il bichonne et peaufine dans le moindre demi-ton, et si les claviers sont parfois légèrement en surcharge, la guitare ne se laisse pas enterrer pour autant, ce que démontre avec beaucoup d’énergie « Won’t Rest Until The Heat Of The Earth Burns The Soles Of Our Feet Down To The Bone » et son titre interminable. L’atmosphère est électrique, mais l’orage est modéré, ce qui nous permet de rester dans le giron d’un album qui fonctionne comme une cage de Faraday.
Evidemment, lorsqu’on parle de Progressif, la première notion qui vient à l’esprit est la longueur des morceaux. Le style est connu pour être bavard et laisser parfois place à des digressions en solo peu goûteuses, mais comptez sur Vivien pour rendre ces moments épiques vraiment épiques. Ainsi, le très nerveux et presque Heavy Metal « Paint The Sky » cavale d’un beat vraiment échevelé, et nous retrouvons en guest la légende Steve Walsh, venu apporter sa caution Rock.
Les moments de gloire ne manquent donc pas sur ce troisième album, qui symbolise une sorte d’achèvement pur nous, mais juste une étape pour son auteur et concepteur. Il est évident que Vivien à les capacités via LALU de transcender ses influences et de dépasser le cadre trop strict du Rock progressif. D’ailleurs, son Rock sait se teinter d’intimisme, d’acoustique, de Pop, de Jazz (« Standing At The Gates Of Hell »), d’influences ibères, orientales, pour se présenter comme une pièce de musique sans frontières de genre ni d’origine géographique.
Notre Neal Morse à nous ?
Non, Vivien est LALU, et il est inutile de le comparer à des icônes pour le faire mousser. D’ailleurs, il n’a cure des compliments surfaits, et préfère se concentrer sur son art, qui atteint une forme d’apogée via « The Chosen Ones », petit monstre de construction équilibriste, avec une fois encore des harmonies à se pâmer d’émotion. Une telle qualité d’écriture sublimée d’une interprétation qui sait se monter humaine sous une épaisse couche de technique est chose rare, et une véritable déclaration d‘amour de Vivien à ses fans.
« We Are Strong » déclare-t-il. Et grâce à sa musique, nous le sommes, effectivement.
Titres de l’album:
01. Reset To Preset
02. Won’t Rest Until The Heat Of The Earth Burns The Soles Of Our Feet Down To The Bone
03. Emotionalised
04. Paint The Sky (Feat. Steve Walsh)
05. Witness To The World
06. Lost In Conversation
07. Standing At The Gates Of Hell
08. The Chosen Ones
09. Sweet Asylum
10. We Are Strong
11. All Of The Lights
12. Paint The Sky (Feat. Simon Phillips)
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