Frontiers : 250
Other labels : 10
Ce bon vieux Serafino a trouvé le tube de l’été en passant ses vacances en Suède. Pas question ici de succédané d’ABBA, ou de démarquage plus ou moins habile d’ACE OF BASE, mais bien de Hard-Rock mélodique à la scandinave, de celui qui vous fait bronzer les oreilles de l’intérieur et qui rend votre sourire encore plus blanc que les fesses d’un comptable en hiver. Un Hard-Rock de saison, chanté par un habitué du regard des filles, capable de pousser dans les aigus en multipliant les clins d’œil aux plagistes féminines en bikini rose fluo. En sortant Tropical Thunder, les suédois de CRUZH savaient pertinemment ce qu’ils faisaient, et l’admettent même volontiers dans leurs déclarations :
« Nous voulions plus d’attitude, et plus simplement, plus de Rock que sur notre premier album. Les chansons de Tropical Thunder donnent une image beaucoup plus fidèle de CRUZH. Nous avions tout le temps de revenir à nos racines, et l’enregistrement s’est déroulé sans encombre, même si j’étais sceptique par rapport aux mesures sanitaires dues au COVID. Et mis à part Alex qui vit dans la même ville que notre producteur, nous devions tous envoyer nos mix et nos commentaires. Mais malgré tout ça, le résultat est incroyable. »
Pourtant, Dieu sait si les fans de Hard Rock mélodique et d’AOR avaient apprécié le premier album de la bande, formée sur les cendres de TRASHQUEEN. Cet éponyme avait évidemment tous les ingrédients d’un grand album de Rock harmonique à la suédoise, avec refrains évidemment fédérateurs, couplets ultrabrite, chœurs à la DEF LEP et attitude générale hédoniste et euphorique. Et sans vouloir vraiment abonder dans le sens du guitariste de la bande, autant admettre que ce Tropical Thunder est une amélioration nette d’une recette déjà difficilement perfectible, et certainement l’un des plus grands albums de l’année dans le style.
Intronisant pour la première fois en studio le nouveau chanteur Alex Waghorn, présenté aux fans en 2019 via l’acoustique reprise de « Aim For The Head », Tropical Thunder déborde de joie de vivre, et semble concentrer toutes les qualités d’un album impeccable aux arrangements bien repassés. Rien ne dépasse, aucune branche de thym ne reste accrochée aux dents, le déo fresh sent à dix mètres à la ronde, et la bonne humeur règne, comme la sensibilité romantique d’un amour d’été au couchant.
Je ne vais donc pas y aller par quatre chemins qui de toute façon mènent tous à Stockholm, et j’affirme haut et fort que ce nouvel album du quatuor renouvelé (Alex Waghorn: chant, Anton Joensson: guitare, Dennis Butabi Borg: basse et chœurs, Matt Silver: batterie et chœurs, avec le soutien aux claviers d’Erik Wiss) n’est rien de moins qu’un soir d’août californien, au couchant, le feu de bois grillant la guimauve et les surfeurs rangeant leur matos le cheveu encore délicatement mouillé. En onze morceaux, les suédois nous donnent une leçon de composition à rendre verts de jalousie les cadors Glam des eighties, ceux-là même qui en ont défini les canons en piochant dans le répertoire AOR de leur propre pays.
CRUZH a même la délicatesse de nous offrir un hymne aux amours de supermarché, avec le superbe « Cady », pour lequel vous n’avez pas besoin de jeton. Rare instant de tendresse dans un océan d’énergie, cette ballade romantique prouve que le groupe tire toutes les ficelles de la marionnette mélodique, et qu’ils sont capables de varier le ton pour ne pas laisser les burners piétiner le terrain de la séduction. Mais ne soyons pas dupe, avec un tube brûleur de bitume comme « Tropical Thunder » en intro, la donne est claire et le jeu bien en main : on est là pour s’agiter, secouer notre chevelure, et se souvenir de la magie des H.E.A.T et autres chantres de la domination harmonique énergique.
Alignant les hits comme TIGERTAILZ les bombes de laque vides, CRUZH se prend parfois pour TYKETTO (« Turn Back Time »), parfois pour un mix improbable entre DEF LEP et ROXETTE (« We Go Together »), parfois pour un BON JOVI plus vrai et bouclé que nature (« Are You Ready »), mais affirme son identité par sa constance dans la qualité. Car si souvent, les tubes calibrés sonnent préfabriqués, ils gardent ici leur sincérité et leur naïveté, bien que le produit fini soit professionnel de bout en bout. Mais on sent l’enthousiasme, le plaisir de jouer, et la cohésion, en sus du métier qui est bien rentré depuis la cohabitation de Dennis Butabi Borg et Anton Joensson au sein de TRASHQUEEN.
Alors, on savoure ces allusions au patrimoine radiophonique US passé au prisme du savoir-faire incomparable suédois via l’extraordinaire « New York Nights », qui nous rappelle que les allemands de BONFIRE savaient aussi imiter à merveille les concurrents d’outre-Atlantique. On déguste la légèreté du cocktail estival « All You Need », avec son tiers de KISS, son tiers de DEF LEP et son tiers de SLAUGHTER, on se souvient des maîtres du Soft Rock en nous sevrant de la souplesse de « Line in the Sand », mais on fait déraper le quad dans le sable lorsque le moteur surchauffe boogie sur « Moonshine Bayou ». Parfaitement intégré, Alex Waghorn livre une prestation impeccable, et donne un aperçu de ses futures qualités live, en évitant les aigus et en restant médium. Pas question ici de retape cheap, mais bien de nostalgie crédible, et en écoutant Tropical Thunder, on oublie l’arthrose, l’arthrite, les cheveux qui tombent et l’âge qui avance dangereusement. Plus efficace que le botox pour rester jeune, CRUZH est une cure de jouvence bonne pour la santé morale et physique, et indéniablement la meilleure sortie Frontiers de cet été 2021.
Et peut-être même de l’année d’ailleurs.
Titres de l’album:
01. Tropical Thunder
02. We Go Together
03. Turn Back Time
04. Are You Ready
05. Cady
06. New York Nights
07. All You Need
08. Line in the Sand
09. Moonshine Bayou
10. Paralyzed
11. N.R.J.C
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31