Attention : grandiloquence, flamboyance, violence et démence vous attendent, dans la plus pure tradition française d’un Black Metal d’élite. Les plus fidèles connaissent déjà les énormes capacités de DIABLATION, qui en 2021 nous demandait de prêter Allégeance, choix facile pour un groupe de proportions dantesques et d’un rendu optimal. Et deux ans plus tard, la recette n‘a pas changé, et a même été perfectionnée pour atteindre de nouveaux sommets…ou profondeurs selon le point de vue.
Par Le Feu immole, détruit, carbonise et réduit en cendres, quel que soit le versant par lequel vous l’abordez. Sorte de lance-flammes géant, ce deuxième longue-durée distribué par Osmose est d’une perfection rare dans le domaine, le style ne supportant ni les approximations, ni les emprunts trop flagrants. Mais le quatuor est allé puiser au fin fond des enfers son inspiration, revenant des Hadès des idées malsaines plein les poches, et des intentions macabres noircissant l’âme de ses fans.
Hyde (basse/chant clean), VNA (batterie), V. Orias A. (guitare/claviers), et Vicomte Vampyr Arkames (chant) se proposent donc de défier quelques cadors internationaux sur leur propre terrain, proposant parfois une réplique assez fidèle des sculptures de lave d’EMPEROR, chauffées à blanc par le legs d’ANOREXIA NERVOSA et autres MARDUK.
Du classicisme donc dans la démesure, mais surtout, un sens de la composition très affuté. En sept compositions, dont un long final épique, DIABLATION va encore plus loin, et incarne parfois le chaos sous-terrain d’une inhumanité attendant son heure, et bavant d’impatience en se délectant de pistes de claviers opératiques.
Si les cinq premiers titres de l’album reprennent les recettes d’Allégeance en accentuant le caractère larger than life de l’édifice, « Mort, Marche avec Moi » reste évidemment l’acmé d’un album monstrueux, cathédrale sonore défroquée et impie, qui cache en son sein les démons les plus néfastes et violents de la création. Ce titre évolutif empreint de violence crue et de sophistication dans l’agonie est un véritable modèle du genre, et un petit chef d’œuvre à lui tout seul. Non que le reste de l’album soit anecdotique, loin de là, mais autant avouer que ces treize minutes se montrent passionnantes, excitantes et galvanisantes dans l’horreur.
DIABLATION a donc décidé de passer à la vitesse supérieure alors que celle de croisière était déjà élevée depuis deux ans. Si la scène BM française a toujours fait partie des plus fertiles, elle prouve s’il en était besoin que son statut est tout sauf usurpé, et continue d’expérimenter les sons, les imbrications, les enchaînements et les arrangements. Ceux proposés par Par Le Feu sont loin d’être génériques, et collent à merveille avec les trames instrumentales, toujours dominées par la cadence d’abattage d’une batterie qui ne connaît toujours pas le sens du mot « accalmie ».
Difficile de taper dans le mille de la perfection avec seulement quarante minutes au compteur lorsqu’on évolue dans le créneau du Black symphonique, genre qui exige de longs développements et des chassés/croisés permanents. C’est pourtant la gageure relevée par DIABLATION, rehaussé des participations de légendes de la scène, dont Hreidmarr (GLACIATION, ex-ANOREXIA NERVOSA), Maximilien B. (BA'A) et X, gageure qui nous mène directement à l’étape de l’achèvement ultime, Par Le Feu se montrant totalement imperfectible et inflexible.
La source de toute cette violence est évidemment à aller chercher du côté des sombres nineties, décennie durant laquelle le genre a non seulement explosé, mais a commencé à salement muter, au point de devenir une hydre à quinze têtes. Je parlais d’EMPEROR, puisque les éléments à charge sont évidents, mais j’aurais tout aussi bien pu citer SETH, je me contenterai donc de souligner le caractère d’hommage de ce second long qui honore ses icones de la plus belle des façons : en reprenant leurs avancées de façon contemporaine, sans en dénaturer le propos.
J’avoue ne pas m’être encore remis de la déflagration monumentale de « Mort, Marche avec Moi ». Certainement l’un des plus grands morceaux qui souligne le caractère inflexible et avant-gardiste du BM, il se pose en conclusion d’un album allant crescendo, jusqu’à cette épiphanie finale, sans galette, mais avec couronne.
Néanmoins, il serait injuste de passer sous silence le reste du tracklisting. En réelle ouverture après l’intro « Inferi Ostium », « Vox Diaboli » pose les bases de la destruction, tandis que « Crépuscule Doré » impose un riff redondant pour évoquer une marche en avant ininterrompue, avant de cavaler sur un tapis de BPM en fusion.
Sans provoquer l’hagiographie musicale qui desservirait le groupe, j’affirme que Par Le Feu est le premier grand album de Black symphonique de cette année 2023. Et au vu de ses qualités et de sa puissance, le défier sera difficile et presque inutile.
Titres de l’album:
01. Inferi Ostium
02. Vox Diaboli
03. L'Unique Merveille
04. Au Bord du Gouffre
05. Crépuscule Doré
06. Testament de l'Humanité
07. Mort, Marche avec Moi
Méphistophélique album - Rien à dire, du bel ouvrage-
Brutal Death Night 6 : Mental Vortex / Atrocia / Cryogenical Excision / Darkall Slaves
Jus de cadavre 30/11/2023
Voyage au centre de la scène : chronique KARPATHIAN RELICT / MORRATH
Jus de cadavre 12/11/2023
Si la sphère Maiden élargie savait gérer les vfx et les artworks 3d ça ce saurait @Tourista !
02/12/2023, 11:22
Oh my gaufre ! j'aime beaucoup le bonhomme mais là c'est douloureux et ridicule (le son, l'image).J'espère que le reste redressera le niveau.
02/12/2023, 10:45
Faiblarde l affiche.A titre perso ormis sacramentum et Didier y a rien qui me vas. (Des vieux trucs d il y a 20 ans)Je passe cette année
01/12/2023, 21:18
Y'a pas l'Elysée ? déçu...J'espère une première partie Squeezy, et toujours des chansons avec des camions, des bidets et du caca.
01/12/2023, 10:33
@Orphan, tu avais rectifié de toi même. Je voulais bien sûr parlé de la Temple ( où tu seras) et non la Valley.
30/11/2023, 13:10
@Buck Dancer : OK avec toi.Voila pourquoi, on va camper entre Altar / Temple / VIP ce jour la.(petit détour par SCOWL quand même, j'aime bien ce truc).
30/11/2023, 10:23
Le dimanche, si on enlève l'Altar et la Valley, on est quand même pas loin d'une affiche de Rock en Seine. Heureusement quelques groupes viennent sauver l'affiche.
29/11/2023, 18:53
Quand je pense que les gens achètent leur place sans connaitre l'affiche. Il doit y avoir un paquet de reventes...
29/11/2023, 13:06
Honnêtement ca fait biiiennn longtemps que je n'ai pas vu une affiche globalement aussi bonne pour un fest de cet envergure.Le problème au Hellfest c'est le public. Ca ca bougera pas, faut faire abstraction, mais sur papier ca régale.Et un gr(...)
29/11/2023, 09:46
Ouaip... ... ...J'm'attendais à une affiche bien plus pourrie que ça en fait...Cela aurait pu être mieux, mais cela aurait surtout pu être bien pire.
28/11/2023, 17:04
Bah je trouve qu'il y a de quoi se faire un beau festival quand même et ça évite de faire trop de choix cornélien, en élargissant ainsi l'offre. Ca ne me parait pas si catastrophique que ça, en dehors du tarif bien entendu...
28/11/2023, 11:20
Cool, y'a Green Lung, donc j'espère qu'ils feront une ou deux autres dates à côté afin d'aller les voir (je reitère, leur dernier album est excellent). Je regarde surtout la liste dans cette optique hehe. j'ai levé un sourcil pour (...)
28/11/2023, 10:03
c est la deuxième Ep voir https://open.spotify.com/intl-fr/artist/2QuRcZhlvqqPp07kC9GcWI
27/11/2023, 19:11
Ah non ! Cela faisait quelque temps qu'aucun décès de musicien ne m'avait pas touché mais alors là... Quel immense guitariste ! Il s'était imposé dans tous les genres que KJ a parcouru au long d'une carrière incomparable. Reste (...)
27/11/2023, 00:50