Planet of Graves

Victim

12/12/2022

Autoproduction

Après quasiment seize ans d’existence, une démo, trois EP’s et un live, il était temps pour les allemands de VICTIM de passer à la vitesse supérieure en enregistrant un full-lenght, chose faite depuis le mois de décembre dernier. Originaire de Weimar, ce power-trio (Glimmi - batterie, Hanny - chant/guitare et M.P - basse) a donc largement eu le temps de peaufiner son approche, il est donc tentant de croire que ce Planet of Graves ne souffre d’aucun défaut, ce qui est vrai d’une certaine manière.

Musicalement, le trio évolue dans une sorte d’entre deux, modérant son Thrash de nombreuses cassures Heavy, et accélérant son Heavy d’une poignée d’envolées Thrash, mais autant dire que la moyenne des titres préfère la sécurité d’une musicalité prédominante que le chaos d’une colère débridée.

Assez proche d’un habile compromis trouvé entre METALLICA, EXODUS et TESTAMENT, VICTIM n’en est pas une, et se montre assez costaud au moment de gonfler ses biceps pour le bras de fer. Evidemment coincé dans la mouvance old-school qui regroupe quatre-vingt-quinze pour cent des groupes actuels, Planet of Graves est d’une moyenne positive, mais profite d’une technique affutée et d’une production précise. C’est ce que l’on comprend dès l’écoute de « Die Alone », entrée en matière agressive parfaitement imposée par un frontman à la guitare assurée. Mixé et masterisé par Patrick W. Engel au Temple Of Disharmony, Planet of Graves aurait pu être baptisé Planet of Groove, tant ses syncopes et autres accroches insufflent un rythme très haché, parfois soutenu dans les moments les plus puissants, mais quand même loin d’un vulgaire Groove Metal des années 90/2000.

Non, la nostalgie des allemands va plus loin, et vise évidemment la transition entre le règne des eighties et la bataille permanente des nineties. A la manière d’un HEATHEN des grands jours, Planet of Graves ose des choses plus évolutives et progressives, notamment sur ses titres les plus longs, dont « Temple of Tikal » est l’exemple le plus probant. Longue entrée en matière, chant ferme, riffs variés, cohérence soulignée, pour une attaque finale et frontale laissant des traces sur les tympans.

Musiciens très capables, compositeurs honnêtes, les VICTIM assument leur statut de jeune outsider, non sans faire preuve d’une certaine fantaisie personnelle. Ainsi, Glimmi se permet un numéro de funambule percussif sur l’explosif « Cthulhu », l’un des meilleurs titres du lot. On passera sous silence l’utilisation systématique de riffs en mi, figure sacro-sainte du genre depuis le premier METALLICA, et on se concentrera sur cette puissance soufflante, et ce professionnalisme évident. Et l’honnêteté en matière de nostalgie est une qualité à ne pas négliger, la plupart des groupes du cru osant parfois clamer leur innocence quant à l’emprunt un peu trop évident de plans de grandes références.    

J’oserai dire que sous la surface commune, se cachent des trésors d’arrangements et d’idées permettant de rebondir. Ainsi, « Die Alone » ose les arpèges magnifiques et cristallins avant de nous tabasser sévère, tandis que le title-track « Planet of Graves » martèle Heavy comme un damné, en s’appuyant encore une fois sur la complémentarité d’un guitariste/chanteur et d’un batteur qui se connaissent par cœur.

En description, cet album ne justifie pas d‘un vocabulaire particulier. En effet, ce premier LP reste entre des balises de sécurité, et préfère rassurer que se vautrer en essayant d’étonner. Ce qui peut frustrer, spécialement les passionnés qui en ont parfois marre des resucées, mais qui peut aussi contenter ceux n’attendant d’un album qu’une efficacité probante et une violence maîtrisée.

Alors, de temps à autres, le trio se fait plaisir en nous donnant un bon coup de coude, à l’occasion du lapidaire « Urge to Kill ». Quant à l’épilogue « Cut », il est une conclusion logique qui résume quarante et quelques minutes de Metal incendiaire, peut-être un peu trop poli, mais efficace comme une cure de vitamine C. On prend un réel plaisir à suivre ces aventures certes classiques, fondamentalement traditionalistes, et fières de l’être. Après tout, il n’y a aucun mal à réconcilier l’Amérique et l’Allemagne en un seul album, et à ce petit jeu, les VICTIM sortent grands vainqueurs des négociations.

Un disque carré, juste assez énervé, et tout à fait dans son époque.    

   


Titres de l’album :

01. Die Alone

02. Planet of Graves  

03. Soul Arise

04. Temple of Tikal   

05. Cthulhu    

06. Resurrection of Medusa  

07. Urge to Kill         

08. Cut


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par mortne2001 le 15/01/2023 à 18:42
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