Techniques de production et d’enregistrement modernes, et maintenant l’intelligence artificielle qui peut pondre des articles, des livres, des chansons et même des albums entiers. Largement de quoi se prétendre artiste alors qu’on bidouille deux ou trois scripts dans son coin. Mais ne vous inquiétez pas : le Rock humain et analogique a encore de belles années devant lui, les vinyles n’ayant jamais été aussi cotés et les musiciens avides de naturel aussi nombreux. Et dans cette droite lignée se situe le trio PHIL X & THE DRILLS, mené de guitare de fer par son leader naturel Phil X. Devenu guitariste soliste de BON JOVI suite au départ de Sambora en 2016, Phil n’en a pas pour autant renoncé à ses plaisirs solitaires qu’il mène de front depuis les années 2000. Avec un vecteur d’expression aussi libre et solide que ce contexte en trio, le guitariste chanteur peut pleinement s’exprimer, au-delà des limites de style de son groupe principal.
PHIL X & THE DRILLS poursuit donc sa quête d’authenticité avec un bel acharnement. Et son leader en dit suffisamment sur cet album, que nombre de fans attendaient de pied ferme :
POW! Right in the Kisser représente dix bonnes années de travail. «You Sunk My Battleship » a été enregistré en 2014. J'ai continué à écrire et nous avons enregistré, puis nous avons utilisé un batteur différent pour chaque chanson. C'est devenu un ensemble très particulier de titres et d'ambiances. C'est très excitant pour moi de partager quelque chose comme ça avec nos fans.
Une liste de batteurs ? Oui, et pas de seconds couteaux. On retrouve au casting des percussions des noms aussi fameux que ceux de Tommy Lee (MÖTLEY CRÜE), de Ray Luzier (KORN) ou de Tico Torres (BON JOVI). Largement de quoi attirer le chaland et les curieux, et de conserver leur attention en leur offrant un panel de chansons toutes aussi enthousiasmantes les unes que les autres. Phil n’a rien perdu de sa verve musicale, et se place en convergence de la folie d’un Ron THAL et de l’efficacité brute d’un Jeff Beck, le tout secoué comme un prunier Classic Rock avide de syncopes légèrement funky sur les bords. On pense aussi à un Conny Bloom plus sage que d’ordinaire, et en tout cas, à cette élite musicale que Frontiers incarne de tout son drapeau.
Mélodies directes, souplesse rythmique, et évidemment, combinaison de voix partagée entre le leadership de Phil et le complément de Daniel Spree, à la basse coulée très en phase avec ses amours avouées. Mais pour mériter un titre aussi direct que en plein dans la g*eule, encore faut-il y mettre suffisamment d’énergie et de poigne. On peut faire confiance à PHIL X & THE DRILLS pour rester en phase avec ses convictions, même si son Hard-Rock in your face sait se teinter de mélodies Pop à la MISTER BIG (« Moving to California »).
Le meilleur des trois mondes donc, entre Hard, Rock et Classic, pour mieux suggérer quelques pistes psychédéliques héritées des seventies. Donnant parfois le sentiment d’un croisement entre ENUFF Z’NUFF et CORROSION OF CONFORMITY (« You Sunk My Battleship »), POW! Right in the Kisser privilégie certes les gros riffs, mais sait aussi moduler son envie pour séduire les amateurs d’harmonies.
Avec pour seul leitmotiv de faire danser un auditoire hypnotisé, le trio affiche une belle joie de vivre, qui se traduit en un up tempo démoniaque, mais pas paranoïaque. « Seemed Like a Good Idea » ose même le côté Punk alternatif d’un MÖTLEY période Generation Swine, alors que « Broken Arrow » appuie sur la lourdeur pour mériter l’affiliation avec un LED ZEP alourdi d’une bonne dose du Birmingham du SAB’.
Alors, on envoie valser les schémas trop complexes, les idées préconçues, les velléités d’originalité, et on se contente de signer les chansons les plus addictives possibles. A la manière des inimitables BACKYARD BABIES, PHIL X & THE DRILLS perce le mur et joue le Meta avec le public, multipliant les clins d’œil qui laissent présager d’une campagne live enflammée (« I Love You on Her Lips »).
Avec un peu de partialité, on pourrait même envisager « Feel Better » comme l’aveu central d’une conviction fondamentale. Si les feel-good movies nous évadent d’une réalité trop pesante et anxiogène, la musique peut elle aussi se teinter de bonheur et de plaisir, et taquiner le binaire définitif d’un Hard-Rock sans frou-frou mais avec des bleus aux genoux.
On ressort de l’écoute de ce nouvel album galvanisé au maximum et prêt à affronter les vicissitudes d’une existence de plus en plus stressante. Et « Way Gone (Beam Me Up, Scotty) » de nous laisser sur une note euphorique, simple, magique, et chaloupée comme les courbes d’une blonde enflammée.
PHIL X & THE DRILLS est la quintessence même du concept de power-trio. Et même avec une liste impressionnante de percussionnistes, le projet reste celui de Phil et Daniel, qui manient comme personne l’art consommé du refrain qui sonne. Tout ça nous change des produits interchangeables de l’écurie Frontiers, qui depuis quelques années nous enfoncent la gaieté à grands coups de supergroupes éventés.
Mais laissons la médisance de côté. Apprécions simplement un disque charmant, entraînant, contagieux et élogieux. Et moins dangereux qu’un antidépresseur chimique qui travestit le réel en torpeur rassurante, mais aliénante à long terme.
Titres de l’album:
01. Don't Wake Up Dead
02. Fake the Day Away
03. Heal
04. Find a Way
05. Moving to California
06. You Sunk My Battleship
07. Seemed Like a Good Idea
08. Broken Arrow
09. I Love You on Her Lips
10. Feel Better
11. Way Gone (Beam Me Up, Scotty)
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19