Du Psychedelic Doom de Portland, Oregon, voilà une affaire qui sent bon. Toujours attiré par les nouveautés locales, j’ai donc fait fi de mes appréhensions quant à un style qui a tendance à se répéter depuis ses débuts (qui ne datent pas d’hier), pour apprécier un album qui pallie son manque d’originalité par un investissement total. Fondé il y a quelques années, VOID REALM propose aujourd’hui son premier longue-durée, caché sous une pochette sentant bon l’Héroïc-fantasy cult et pulp des seventies, celle qu’on dévorait de façon horrifique dans de petites parutions pas chères, mais savoureuses en fantasmes. Mais ne vous y trompez pas, les intentions du groupe ne sont pas de vous allécher avec un peu de chair fraîche. En effet, les deux meneuses du groupes luttent contre la société patriarcale, et souhaite éveiller nos consciences à grands coups de sorts bénéfiques et autres astuces plus ou moins occultes. On retrouve donc à la barre de ce quatuor deux musiciennes, Erin Aquarian au chant et Caitlin Love à la batterie (aussi membre de TIME RIFT), accompagnées de deux hommes, WeskeJohnChap à la guitare, et Marios von Kerpen à la basse. Du formalisme donc, mais aussi une identité assez personnelle, qui s’éloigne des impératifs les plus convenus du genre, proposant une musique hypnotique, mais suffisamment riche pour ne pas se contenter de longues litanies répétitives et ennuyeuses. Proposant des hymnes émanant d’abysses primales manifestant pour une réalité plus libre, VOID REALM joue donc son Heavy tel qu’on le pratiquait dans les années 70, avec une petite touche de modernisme enfouie dans une production énorme. Utilisant un maximum d’effets pour créer l’atmosphère souhaitée, les américains enrichissent donc le bréviaire de base, et profitent d’un son élaboré par trois intervenants. Enregistré par un certain Foster, bien connu à Portland, aux Start/Stop studios, mixé par Brandon Eggleston au Pet Cemetery, puis masterisé par Ed Brooks au Resonant Mastering, Psyche's Omen est donc une enivrante malédiction musicale, qui si elle n’a pas oublié les foudres du SAB, s’en éloigne suffisamment pour se montrer efficace.
Couplant compositions élaborées et épaisseur du décorum, ce premier album est d’une maturité assez bluffante. On est immédiatement pris à la gorge par ce son si épais et cosmique, nous éloignant de la réalité pour nous entraîner dans l’aventure. Claviers sentencieux, lourdeur de circonstance, instruments au spectre élargi, « Holy Lie » ne ménage pas ses efforts en développant une longue intro spatiale juxtaposant le synthé et la voix désincarnée d’Erin Aquarian. A la limite de l’Ambient, cette entame s’étalant sur plus de deux minutes prépare le terrain pour la mise en place progressive, évoquant HAWKWIND et TANGERINE DREAM, avant de sombrer dans les affres d’un énorme Heavy lourd et emphatique. Pourtant, rien d’indigeste dans cette optique, puisque les mélodies allègent la pression d’une guitare pas si grave qu’à l’ordinaire. Bien sûr, le groupe possède une facette très classique, qui se manifeste dès que le rythme se stabilise et que le thème se régularise, mais même dans ces moments plus traditionnels, la magie opère, en grande partie grâce au chant exceptionnel d’Erin. Ne cherchant pas délibérément des tempi lents systématiques, le quatuor ose des percussions plus tribales, et « Knife in the Dark » de nous happer dans un vortex seventies particulièrement délicieux. On apprécie dès le départ cette façon de broder sur des structures connues, et de développer des titres aux identités assez prononcées. Renonçant à la linéarité du style, les américains signent parfois de petites tranches de Rock psychédélique, à l’image sonore du très catchy et efficace « No Fate ». Refusant les trop longues répétitions qui ne fonctionnent plus comme des mantras mais comme du babillage de vieille grand-mère limite sénile, VOID REALM prend la peine de travailler les arrangements de chaque titre pour leur conférer une aura particulière. On a même parfois le sentiment d’avoir affaire à un pendant féminin de TYPE O NEGATIVE, lorsque la gravité de « 4 of Swords » résonne dans le lointain. Et cette sensation est très agréable.
Sept morceaux seulement, c’est largement suffisant pour entrevoir le fantastique potentiel de la formation, qui de temps à autres retrouve les impulsions du Doom le plus formel via « Ropes of Death ». TROUBLE, ST VITUS évidemment, mais plus en clin d’œil qu’en obédience absolue. Prenant en sandwich cinq morceaux de durées raisonnables entre deux beaucoup plus conséquents, Psyche's Omen est donc une première œuvre très réfléchie, au cheminement logique et à la perception sur plusieurs niveaux. L’album agit même comme un miroir, « Silent Vow » reprenant le principe de l’ouverture « Holy Lie » avec la même longue intro mystique, avant de lâcher la puissance au détour d’un énorme riff distordu. Très inventif rythmiquement, grâce à l’approche viscérale de Caitlin Love, percussionniste très capable, Psyche's Omen en appelle donc aux fondamentaux du Rock des années 70 passé au prisme d’un Heavy contemporain, certes vintage, mais totalement au fait des techniques de production actuelles. En osmose, les musiciens développent donc un univers très particulier, sorte d’union entre la Hammer anglaise et l’industrie gothique italienne des années 60/70, et signent une sorte de giallo gothique musical qui entre deux reflets trompeur montre le vrai visage d’une imagination poétique. Impeccablement restitué, superbement chanté, ce premier tome est une véritable surprise qui risque de faire plaisir aux fans d’un genre qui ne supporte que très peu les variations. Mais en osant se montrer juste assez culotté, tout en respectant les dogmes les plus importants, VOID REALM remplit le vide existentiel actuel d’une foule d’images, de sons, de sensations, le tout en moins de quarante minutes, ce qui n’est pas le moindre des exploits.
Titres de l’album :
01. Holy Lie
02. Knife in the Dark
03. Lost Night
04. No Fate
05. 4 of Swords
06. Ropes of Death
07. Silent Vow
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55