Rip & Tear

X.i.l

25/02/2022

Confused Records

Ok, alors, Robb Flynn avec la Lucille de Negan dans des tons bleutés et rosés, pour un premier album qui nous guiderait presque sur la piste d’une Synth-Pop nostalgique des années 80 et de ses néons fluo. Sauf qu’il ne s’agit pas de Robb Flynn et encore moins de Synth-Pop, mais bien d’un Speed/Thrash fameux, corsé, et remonté comme un taureau agacé par cette stupide cape rouge. D’ailleurs, pour l’amour de la langue de Molière, je me suis permis de traduire le concept de ce premier album, pour une meilleure compréhension et appréhension :

Nous sommes en 202X. Dans une dimension parallèle qui se situe entre le temps et l’espace, cette zone éthérée bousculée par des entités venues du chaos répandent la peste et la guerre éternelle. Des ténèbres émerge un jeune groupe, guerriers aux forces démoniaques, les Speedemons, exilés d’une terre inter dimensionnelle, par l’alchimie sonore du Breakneck Rock n’Roll. Enchaînés à l’apocalypse, les guerriers errent dans les rues de la terre, avec une mission précise : que leur monde sous-terrain se mélange au notre connu comme étant l’Equinox. Rien n’arrête ces démons exilés qui déchirent le tissu de la réalité et qui cherchent un moyen universel de posséder l’âme humaine. 

 

Tout ça n’est pas très clair, et pourtant, le message l’est : les X.I.L sont des gros bandits venus d’une autre dimension pour nous asservir de leur Speed/Thrash teigneux et contagieux. Et pour être contagieux, il l’est. Ce virus létal avait déjà été exposé à la face du monde dans une version béta (Massacre, EP, 2018), mais a muri en laboratoire pour prendre aujourd’hui sa forme définitive. Très dangereux, ce virus touche toutes les personnes fricotant de près ou de loin avec le Speed âpre des années 80, et cible donc les fans d’ABATTOIR, AGENT STEEL, EXCITER, et autres cellules souches toujours aussi dangereuses.

Pochette superbe, et musique passionnée, qui roule sa basse entre deux coups de caisse claire, histoire d’accompagner dignement des riffs classiques et performants. Des chœurs saupoudrés sur la légende permettent de l’asseoir dans la conscience collective, et si cette odyssée mi-spatiale mi-terrestre est d’un caractère assez convenu, son énergie est incroyable et pourrait suffire à alimenter en électricité un état comme le Texas.

S’inscrivant de plein dans la mouvance nostalgique, X.I.L propose un packaging complet, et des chansons ambitieuses malgré leur caractère formaliste. Et croyez-moi, quand on pond un hit intergalactique de la fougue de « Speedemons », on peut voir venir avec beaucoup de tranquillité. Mais la tranquillité n’est pas le moteur de ces américains (dans la langue de Shakespeare cette fois-ci, juste pour le plaisir : Jordan L. Hoffart: Sync-keeper of ravenous MotörBeats / keys, Austin James: Four stringed black thunder / lead vocal destruction, 'Big Joe' Aguilar: Hellish blues disturbance / secondary overkill throat), qui sont plutôt portés sur la vitesse et la traversée de galaxie à fond les ballons.

Un peu sci-fi branque sur les bords, un peu Space Teen Movie pour les oreilles les plus abimées mais passionnées, Rip & Tear déchire et découpe les tympans et les enceintes, et joue avec un tempo échevelé pour faire passer son message et sa mythologie. Et ça fonctionne, à plusieurs niveaux puisque la première moitié de l’album, plus concise, offre un équilibre parfait à une seconde partie plus ambitieuse, et des titres à la durée déraisonnable pour un combo de cette catégorie.

La fin de l’album propose ainsi un triptyque de proportions énormes, avec comme entame un bel hommage au MOTORHEAD de légende via le riff très Fast Eddie Clarke de « Gone Again ». Entre sauvagerie disciplinée et fougue contrôlée, ce premier album est un véritable cas d’école Speed/Thrash de première catégorie, un peu fou, entier, sincère et débridé. Mais derrière ces instincts épidermiques se cachent des sentiments plus nuancés, que présente le long et évolutif « Moonlight Mass », messe de minuit sous une lune blafarde qui glisse le long d’un riff BLACK SAB pour nous entraîner dans une nuit sans fin. On peut donc juger du potentiel de ce trio atomique qui nous rappelle les WARFARE et autre AT WAR, et qui s’inscrit dans un esprit old-school prévisible, mais craquant.

Ces jeunes texans en ont donc sous le coude, et signent un premier longue-durée presque parfait. On peut arguer du caractère similaire de quelques riffs, ce qui n’est pas chose étonnante en matière de Speed, mais on ne peut renier cet enthousiasme débordant qui finalement, nous fait adhérer à sa cause.

En résultent huit morceaux qui se dégustent comme on encaisse quatre ou cinq G au démarrage la tête dans les étoiles, et l’épée prête à en découdre avec le monde des ténèbres. Un disque rafraîchissant, culotté parfois, qui tranche avec le reste de la production old-school, trop scolaire et prévisible. Et rien ne vous interdit d’imaginer Robb Flynn en version Negan Metal, la batte à la main, et prêt à fracasser ses ennemis au son d’un Speed/Thrash de circonstance.

 

        

Titres de l’album :

01. Rip And Tear

02. Speedemons

03. Learn To Bleed

04. Breakneck

05. Motorcharge

06. Gone Again

07. Moonlight Mass

08. Equinox


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par mortne2001 le 27/03/2023 à 16:40
80 %    77

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