Vous souvenez-vous de cette époque bénie, située entre 1987 et 1990 où chaque semaine, les bacs de nos disquaires étaient envahis par deux ou trois sorties Thrash internationales ? Il semblerait que cette période a trouvé un indéniable écho dans notre présent depuis 2010, puisque les sorties du cru s’amoncèlent sur les bureaux de nos rédactions virtuelles qui se retrouvent noyées sous une crue ininterrompue d’albums dédiés à la gloire d’un Metal violent et incisif, tel que nous avons pu le connaître il y a presque trente ans…
Mais qui s’en plaindrait alors même que la plupart d’entre nous avouent une passion sans bornes pour cette forme de musique si typique d’un esprit rebelle adolescent en mal de sensations fortes ? Personne, j’en conviens, et surtout pas moi, puisque je m’y suis plongé depuis une poignée d’années déjà, relayant de ma plume la quête personnelle de musiciens nostalgiques qui parviennent régulièrement à se hisser à la hauteur de leurs idoles.
La nouveauté du jour nous vient d’Italie, de Verone plus exactement, s’appelle ADVERSOR, et se présente sous la forme d’un quatuor (Dado – chant et guitare, Jacopo Cardi – batterie, Aurora Merci – guitare lead et Emanuele Alimonti – basse)
Rise To Survive est donc leur premier longue durée et fait suite à Beware of Soothsayer, une démo parue en cette même année 2016, décidément fertile pour ce jeune combo aux doigts agiles.
Si leur page Facebook avoue des accointances et des rapprochements évidents avec les éternels SODOM, KREATOR, CORONER, SLAYER, EVILDEAD et autres MEGADETH, SEPULTURA et DEMOLITION HAMMER, c’est bien du côté de ces derniers qu’il faut chercher leur inspiration, non que l’exemple soit symptomatique, mais plutôt exhumé d’un underground Thrash du passé qui semble plus les inspirer que les cadors en vogue en cette ère chérie.
DEMOLITION HAMMER donc, mais aussi VIKING, EXUMER, ANGEL DUST, GRINDER, et même les MORBID SAINT pourquoi pas pour cette approche farouche et débordant d’excès rythmiques, qui de temps à autres cèdent la place à une certaine modération de ton, qui n’est pas moins efficace.
Thrash de série B donc, mais fameux, puisque pendant la petite demi-heure impartie à ces neuf morceaux, les ADVERSOR font preuve de beaucoup de lucidité dans le radicalisme, et expurgent leur brutalité de toute scorie encombrante. Et même lorsque le tempo joue les valseuses et adopte une démarche Heavy bien poussée, la machine tourne à plein régime et vous enflamme les oreilles de ses riffs précis et néanmoins touffus («Abandoned in Hell...Farewell!! »).
Classique dans la forme, extrême dans le fond, ce premier album des Italiens peut se poser en modèle du genre, celui d’un underground des années 80 qui n’avait de cesse de copier les grands modèles pour parvenir à trouver son identité…ou pas.
Celle du quatuor est affirmée, même si encore un peu trop sous influence (le riff d’intro de « Beware of Soothsayer », qu’on trouvait déjà sur leur démo aurait pu être composé par King/Hanneman ou Durkin/Meyer, et le reste du morceau ressemble d’ailleurs pas mal à une jonction entre SLAYER et DARK ANGEL, avec une jolie touche médiane MEGADETH version décoiffée), et certains segments prouvent que les originaires de Vérone ont bien retenu la leçon Thrash pour la réciter à leur manière.
Cette manière est pleine de panache, et juxtapose donc des tempi très rapides et des accalmies bien Heavy, et lorsque la recette est élaborée avec précision et débauche de son, on atteint les mêmes sommets que les réalisations bien brutales du passé (« Envenomed », dont les EXUMER auraient volontiers fait leur petit-déjeuner). Mais lorsque la pseudo modération veut se faire une place en dehors de sa prison, ça nous donne aussi quelques saillies bien crues et épicées, comme ce « Abhor War Crimes », qui marie avec énergie la fougue d’un FORBIDDEN et la folie instrumentale d’un SACRIFICE, avec en prime, de réguliers instants de puissance en up tempo.
Du très bon boulot donc, et surtout, beaucoup d’intelligence dans la concision, et dans ce refus de laisser traîner les choses trop longtemps. Inutile de chercher l’accumulation gratuite, ça n’est pas le genre de la maison, qui préfère exprimer ses idées via des slogans percutants plutôt qu’au travers de longs discours lénifiants de redondance.
Niveau technique tout à fait honorable, production casher qui sonne comme un LP de l’enfer paru il y a trente ans ou presque, soli incendiaires et véloces, astuces rythmiques ludiques et basse en avant, Rise To Survive est un très joli exercice de style Crossover qui manie le Thrash brutal et le Heavy fatal avec un indéniable brio, avec une subtile approche légèrement Punk les rendant encore plus méchants que la moyenne.
Mais les bougres ne crachent pas sur un brin de mélodie comme le démontre l’entame « Echoes from the Uprising », qui propose une progression hautement mélodique tournant vite au massacre sur sa suite « The Triumph of Terror » à la lisière d’un Thrashcore sans concessions à la CRYPTIC SLAUGHTER/VIKING de Do or Die.
Cette dualité intéressante, renforcée par la concision d’un disque qui refuse tout superflu transforme ce premier essai en quasi coup de maître, puisque rien n’est à jeter.
On retrouve cette approche nucléaire sur le lapidaire « Final Call » qui ne ménage ni les BPM ni les riffs embrasés, et si « Event Horizon » offre une conclusion plus modérée et patiente, l’emphase de ses guitares et le mordant de ce chant décidemment très convaincant laissent un goût très épais dans la bouche qui nous oblige consciemment à retenir le nom des ADVERSOR, pour se le remémorer dans un avenir qu’on imagine très proche.
Inventivité, sauvagerie, appétit vintage prononcé, mais modernisme assumé, ce premier album du quatuor Italien aurait fait un malheur dans les bacs à l’époque, et peut encore se targuer aujourd’hui de faire partie du sommet de la vague revival qui nous engloutit semaine après semaine.
Un bel hommage rendu aux groupes sous-marins qui traçaient leur route au sonar dans les années 80, et qui savaient combiner avec panache des influences respectables et « grand public » et une volonté farouche de sonner plus extrême que la moyenne.
En gros, une rencontre pas si fortuite que ça entre la référence SLAYER et la cadence d’abattage d’un GAMMACIDE sevré de violence KREATOR.
Un petit flashback fait toujours du bien, surtout lorsqu’il est évoqué avec autant de férocité et de passion sincère enflammée.
Titres de l'album:
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50