BRAT c’est un morveux, une peste. Le genre de drôle mal élevé qu’on a envie de claquer une fois que ses parents ont le dos tourné. Une tronche à bouffes, un nuisible à éradiquer. Plus tendrement, c’est aussi une gamine au comportement très libre et haut en couleurs. D’ailleurs, si ma mémoire est bonne, The Brat était le titre d’un film sorti en 1986 avec la superbe Jamie Summers, dont l’affiche ne cachait rien de son postérieur, alors que l’actrice portait une sorte de barboteuse pour adultes très rosée.
Le rose, BRAT en a fait sa couleur, alors que la majorité des groupes de Grind et de Powerviolence optent plus volontiers pour le noir. Mais ce quatuor de Louisiane ne fait pas les choses comme tout le monde, et si son parcours mentionne des concerts en compagnie de la crème de la NOLA locale, cela ne change en rien son optique plutôt gaie, avec rubans dans les cheveux, et queue de cheval tirée pour bien agacer.
Social Grace est donc le premier album de cette équipe bigarrée. Et il est à l’image de sa pochette, mi noir et blanc, mi rose, avec cette tronche de cake vicieuse qui semble singer les pires expressions de Nellie Oleson. Un concentré de haine pure, de tics condamnables, d’attitudes regrettables, et de tournée de baffes qui se perdent. Mené de voix de fer par Liz Selfish, poupée Barbie californienne au timbre bien rauque, BRAT laisse quand même de la place aux hommes, avec Brenner Moate (guitare/chœurs), Ian Hennessy (basse) et Dustin Eagan (batterie). Le mélange est donc détonnant, et si une seule femme vient troubler la virilité du line-up, ses revendications en font un porte-parole très crédible et très…convaincant.
Réduire le groupe à un gimmick serait une erreur facile. Look improbable, concept fluo, signature sur un indépendant très respecté, tout ça sent l’enfumage en règle, mais n’est pourtant pas la dernière escroquerie à la mode, ni une dérivation sur les thèmes de POPPY et ENNARIA. Pas de Crossover borderline et schizophrénique, mais bien du gros Hardcore joué très violemment, et assaisonné de Grind pour faire bonne mesure. D’ailleurs, les musiciens ont une formule pour labéliser leur barouf. Et elle n’est pas piquée des vers :
Put Bimboviolence and Barbiegrind on the map.
Tout ça laisse songeur, jusqu’à ce que la musique infuse sa bestialité ludique dans vos veines. Les quatre compères ont beau être obsédés par les poupées mannequin, les couleurs entre pétunia et fuchsia, et une certaine vision des relations humaines, ils n’en demeurent pas moins de redoutables musiciens et compositeurs, qui parviennent sans peine à combiner barbarie, froideur, et efficacité. Chaque titre possède un lick catchy, un riff mémorisable, un arrangement traditionnel, et même quelques allusions old-school bien senties. Le morceau cristallisant justement tous ces éléments reste « Social Grace », le final en gros bonbon épicé qui fond dans la bouche, et donne de jolis aphtes roses.
Inutile donc de craindre le coup de pub pas cher, et d’ailleurs, si Prosthetic Records a pris des parts dans l’affaire, c’est qu’elle en vaut la peine. BRAT ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur sa maison de disques qu’il juge essentielle pour l’underground de ces vingt-cinq dernières années, mais il n’est guère étonnant de constater l’intérêt porté par le label au regard d’un premier album malin, fourbe, légèrement grognon, et totalement irrespectueux.
Les codes du Hardcore extrême sont quant à eux scrupuleusement respectés. La peste a donc ses limites, et donne à ses fans de quoi se ravitailler en urgence et en démence pour quelques semaines. Avec un cumul de forces en présence intégrant la lourdeur du Sludge à la NOLA et la rapidité fulgurante du Core de Boston ou Portland, Social Grace se montre intéressant à plusieurs niveaux, et laisse une impression favorable et très durable.
Il est même conseillé d’imaginer nos quatre compères déguisés en mode Mattel pour une véritable célébration de l’esprit mercantile. Le leur s’arrête là où les watts ne sont plus comptabilisés, et où les décibels sortent du champ d’investigation. La puissance phénoménale de la production permet au groupe de jouer avec toutes les limites, mais sans sombrer dans le boucan mal géré.
BRAT mérite donc son nom, quelque part, mais ce morveux est terriblement attachant, non-binaire, polysexuel, mais plus volontiers porté sur les farces les plus cruelles et les phases de séduction létales que sur le sexe rapide et brutal.
Une bonne fessée et tout devrait rentrer dans l’ordre. Mais attention, les lascars risquent d’aimer ça.
Titres de l’album:
01. Ego Death
02. Hesitation Wound
03. Slow Heat
04. Truncheon
05. Human Offense
06. Rope Drag
07. Blood Diamond
08. Snifter
09. Sugar Bastard
10. Social Grace
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31