Je suis capricorne. Oui, l’astrologie et le Metal ne font généralement pas bon ménage, mais dans la cadre de cette chronique, la science des astres à son importance. Car les capricornes sont connus pour être légèrement moody sur les bords, et ce ne sont pas mes connaissances qui vont me contredire. Mais « Capricorn », c’est aussi le titre d’un morceau de MOTORHEAD, et l’assurance quelque part, de relier tout ça au Rock n’Roll. C’est en tout cas ce qu’ont dû se dire les suédois de CAPRICORN au moment d’opter pour ce baptême, eux qui justement prônent un énième retour aux sources des vannes de notre musique préférée. Pas grand-chose à raconter à propos de leur histoire, puisque ce Soul Engine semble être leur première œuvre sortie à compte d’auteur sur un label créé pour l’occasion, mais la musique qui anime les pistes de ce premier jet à elle la qualité des approches scandinaves du genre, alternant avec bonheur les influences seventies et les références eighties, enrobant le tout dans une production qui fait la jonction entre les deux décennies. Présenté comme une rock n' roll extravaganza, Soul Engine se plaît donc à imaginer un terrain d’entente entre l’Amérique grandiose des seventies et la Suède en folie du nouveau siècle, se permettant même des détours réguliers vers la case référentielle anglaise de toutes les modes, pour agrémenter son Hard Rock teigneux d’une touche de classe et de classicisme le rendant parfaitement irrésistible. Etant parfaitement conscients de leur statut d’icônes modernes venant d’un pays qui accouche de superstars au même rythme que la perfide Albion des sixties, les CAPRICORN ne perdent pas de temps à tourner autour du pot, et lâchent les guitares dès l’entame de ce premier album, histoire de bien poser le contexte. Lequel ? Celui d’un Hard Rock formel, aux contours Classic Rock, devant tout autant aux THIN LIZZY qu’aux plus grands explorateurs scandinaves de ces quinze dernières années.
Rien de surprenant dans les faits, mais du très efficace dans le fond. Un son rond qui permet d’apprécier à plein volume sans risquer la surdité, des musiciens agiles et démonstratifs, et surtout, des ambiances multiples passant du multicolore en bulle de savon à de l’intimiste de fin de saison. On pense à un mélange entre les BLACK CROWES, PRISTINE et les ROYAL REPUBLIC, lorsque l’euphorie prend le dessus, bien que les suédois ne se laissent jamais aller au petit jeu du mixage putassier entre Pop, Disco et Rock. Pour eux, c’est bien ce dernier qui leur a servi de mètre étalon, que l’énergie nous décolle le front (« Wild Heart Angels »), ou qu’elle nous love au creux de l’épaule d’une bien-aimé qui en a assez de traîner à côté du tour bus (« Solid Ground », un peu GRAVEYARD, un peu STONES, un peu southern, mais complètement irrésistible). Rien qui ne remette en cause la hiérarchie du Hard mondial, mais de quoi passer un excellent moment en compagnie de musiciens qui connaissent leur taf, et qui parviennent toujours par je-ne-sais-quel miracle à trouver le riff accrocheur qui vous enthousiasmera à toute heure. Allant pour la plupart du temps à l’essentiel d’une rythmique binaire qui soutient d’un tempo de fer des guitares bonnes à tout faire, Soul Engine se veut symptomatique de cet art scandinave pour transformer en or tout le plomb qu’il peut trouver, nous fédérant d’un refrain complètement addictif avant de nous ruiner d’un lick gluant et rassérénant. Chaque titre étant un hit en puissance, chacun fera son marché selon son humeur du moment, mais en toute objectivité, difficile de résister à des trucs aussi immédiats et efficaces que « (Fight) Another Day » ou « She Loves the Thunder », qui trouve le juste milieu entre les BACKYARD BABIES, KISS et THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA.
Ça déroule, ça roule et ça n’amasse pas mousse, puisque tout passe dans un souffle épique semblant sortir de cet ampli vintage oublié dans un champ. Les soli, propres mais authentiques, qui se rendent la politesse comme à la grande époque des duellistes sudistes ou nordiques (THIN LIZZY, encore) agrémentent des titres à la simplicité exemplaire d’une petite touche de folie de l’enfer, et si certains regretteront la production un peu propre mais terriblement nationale (c’est vraiment la trademark de ce pays d’assouplir les fréquences et le grain pour que les tympans soient encore en bon usage le lendemain), d’autres y verront au contraire une facilité déconcertante pour incruster le passé dans le présent sans perdre en crédibilité. Parfois un peu punky Glam (« This Time »), mais Rock jusqu’au bout du médiator, les CAPRICORN ne font pas durer le plaisir pour rien, et savent s’arrêter lorsque le jus peine à couler. Et pour une fois qu’un combo obsédé par le passé ne se contente pas de piller le ZEP ou le SAB, nul ne va chialer, d’autant plus que ces binaires bondissants ont de quoi satisfaire même les plus exigeants (« All or Nothing »). Alternant avec bonheur les assauts de bonne humeur et les modulations plus fouillés, les suédois varient leur approche et avancent sans reproche, nous cueillant au détour d’un petit matin un peu cotonneux (« Wildfire », qui sent bon aussi le feu de bois sur la plage, avec son refrain un peu passé), ou twistant le Blues pour le rendre moins bleu et plus boogie (« Misfit Kid », une délinquance juvénile pleine de morgue et de provocation), Soul Engine joue l’âme sur du velours, et nous soigne le cœur de ses envies d’authenticité.
Sans craindre la redite, ce premier album ose un final en mode émotion, avec un « Desolation Times » qui s’il n’est pas le « Desolation Row » de Dylan partage la même tendresse pour les expressions sincères, et nous laisse sur une note un peu douce-amère. Dommage par contre que le manque d’infos empêche d’en savoir un peu plus sur ce groupe attachant, mais faites-moi confiance. Malgré mon caractère ombrageux de capricorne ascendant capricorne (oui, j’insiste en plus), si je me suis laissé amadouer par cette façon de rester positif tout en acceptant la mélancolie, vous pouvez le faire aussi. CAPRICORN, un groupe né sous une bonne étoile et qui aime dormir dessous. L’essence même d’une vie de bohème et d’une passion pour le Rock n’Roll non ?
Titres de l’album :
1 Wild Heart Angels
2 (Fight) Another Day
3 She Loves the Thunder
4 This Time
5 Solid Ground
6 All or Nothing
7 Wildfire
8 Misfit Kid
9 Desolation Times
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
09/07/2025, 18:22
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44