Actif depuis 2002, le collectif ibère MASS BURIAL nous offre aujourd’hui le quatrième chapitre longue-durée de sa carrière, quatre ans après son dernier témoignage Breeding Plagues. Suffisamment connus dans leur pays pour se voir signés par la référence underground Pathologically Explicit Recordings (deux centaines de groupes tous plus vilains et méchants les uns que les autres), les originaires de Burgos ont donc tablé sur leur capital confiance intérieur pour continuer leur route coûte que coûte, et continuer de mettre en pratique leur philosophie somme toute assez simple : être espagnols et jouer un Death Metal nordique, d’obédience finlandaise et suédoise comme l’indique sans détour leur Bandcamp. Et ce nouvel album vent à point nommé rappeler la capacité du groupe à se fondre dans un décor beaucoup plus froid que celui de son pays d’origine.
Ne tournons pas autour du pot, les quatre musiciens (Oscar - basse, Jorge Azofra - batterie, Angel Chicote - guitare et Raúl Weaver - guitare/chant) se contentent en effet de reprendre les recettes nordiques pour les accommoder à leur sauce, qui ressemble diablement à celle d’époque. En admettant pour influences les plus cadavériques des représentants morbides de l’époque au nord de l’Europe (GRAVE, NIHILIST, CARNAGE), les MASS BURIAL se plantent donc de plein pied en terre old-school, et nous délivrent le dixième exercice de style du mois, celui qui consiste à singer les cadors pour se faire une place sous la lune.
Avec près de vingt ans de carrière au compteur, les MASS BURIAL peuvent donc s’appuyer sur une solide expérience du patrimoine pour construire une œuvre cohérente qui tient le test du temps. Encore plus facilement puisque le temps pris en compte est passé depuis longtemps, mais en écoutant ce Soulless Legions, on ne peut s’empêcher de penser aux débuts des suédois d’ENTOMBED, alors qu’ils s’appelaient encore NIHILIST, juste avant de se scinder en deux factions. Le son est aussi glacial, les compositions lapidaires, et même les mélodies semblent émaner d’une vieille grotte perdue quelque part dans la campagne suédoise enneigée. J’en veux pour preuve le très crédible « Post Mortem Decapitation », qu’on aurait pu retrouver sur les premières maquettes de Lars Goran et compagnie, et qui de sa vitesse d’exécution matinée de breaks harmoniques hivernaux nous ramène à la glorieuse époque de la domination nordique sur le Metal extrême. Domination qui continue encore aujourd’hui d’ailleurs.
Ce qu’on aime particulièrement sur cet album, c’est sa patine analogique qui fait tout pour jouer la carte de « l’avant », et qui maltraite la batterie au point de la faire sonner comme un tambour Thrashcore. Loin des productions calibrées de son époque, Soulless Legions sonne comme une démo pro des années 90, et nous réserve en sus quelques surprises non négligeables. Par exemple, le déhanché très CARCASS de « Twenty-Six Bodies » qui nous éloigne du modèle suédois, et se montre terriblement catchy dans ses syncopes. D’ailleurs, la seconde partie de l’album intensifie légèrement les débats, accélérant le rythme pour atteindre des sommets de violence (« Sodom's Fall »), histoire de ne pas rester bloqué les lèvres sur des congères. Classique, pour le moins, ce quatrième volet de la saga MASS BURIAL a donc de fausses allures du faux classique qu’il est, et si vous parvenez à passer outre le mimétisme, et la voix quelque peu particulière de Raúl Weaver, vous aurez de grandes chances de découvrir un album non culotté ou audacieux, mais suffisamment méchant et frigide pour satisfaire vos instincts les plus primaires et sauvages. Un hit en passant (« The Grey Man », efficace comme un démembrement en dansant), un final rythmé et sauvage (« Impaled with a Stake »), emballé c’est pesé, et Soulless Legions vient s’intégrer au top des albums de Death old-school, méritants, mais pas inoubliables pour autant.
Titres de l’album:
01. Soulless Legions
02. At the Devil's Path
03. Yersinia Pestis
04. A Room with a View... to the Cemetery
05. Misery of War
06. Post Mortem Decapitation
07. Twenty-Six Bodies
08. Sodom's Fall
09. The Grey Man
10. Impaled with a Stake
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31