Abandonnons un instant les clichés je vous prie, laissons les kangourous et les kiwis tranquilles, et cessons immédiatement tous les clichés inhérents à la vision exotique que nous avons de l’Australie et de ses animaux et insectes géants. Concentrons-nous sur ses forces brutales vives, et accueillons un nouveau venu de la scène australe, HEAD IN A JAR. Enfin, le terme de « nouveau-venu » ne s’applique pas vraiment, même si je pense que la majorité d’entre vous n’ont pas forcément entendu parler de ce quatuor bon enfant et assez précipité dans les intentions.
HEAD IN A JAR est né à Sydney il y a une décennie, comme pratiquement tous les groupes du cru, mais a déjà accroché fermement à son palmarès deux longue-durée, Downtown Meltdown, publié en 2013 et Free from the Fridge, lâché l’année dernière. En sus de ces deux productions ambitieuses, le groupe s’est aussi permis des choses plus modestes, sous la forme de deux EP’s, Atomic Circus et Take it too Far, auxquels vient s’ajouter ce dernier et petit né, Suburban Witchcraft. De la sorcellerie de banlieue, voici un concept intéressant, légèrement développé par une pochette absolument magique, qui ne cache en rien l’optique choisie par le combo. Du Thrash solide et féroce, mais rigolard, qui ne crache pas sur une bonne boutade pour nous faire sourire et headbanguer en même temps.
Pour avoir une petite idée en amont de ce qui vous attend sur ces quatre morceaux, je pourrais vous renvoyer aux deux albums des marsouins, mais j’ai trouvé la formule idoine qui vous fera gagner un temps fou : imaginez un AIRBOURNE en baskets qui reprendrait à son compte la folie des allemands d’ASSASSIN à la sauce calembour TOXIC HOLOCAUST. Ne croyez pas à la formule à l’emporte-pièce pour gagner du clic, puisque cette comparaison est vraiment basée sur un ressenti personnel. En jouant le jeu d’un crossover global, les australiens de HEAD IN A JAR sortent non une tête du bocal mais bien un lapin enragé de leur chapeau, et nous bluffent de leur énergie.
Pro, carré, ce nouvel EP démontre l’aisance du quatuor (Marcus "Sexual Eclipse" Alvarez - batterie, Nick Coady et Gordon Whyte - guitare/chant, et Adrian Suljanovic - basse et dernier arrivé en 2017) a mélanger les courants pour produire une musique salement euphorique et galvanisante. Après avoir écouté ces quatre titres, j’ai soudainement eu envie de courir après la camionnette de la factrice pour bouffer ses pneus, tout en lâchant un beau colombin dans le jardin des voisins. Véritable hymne au bordel foutu dans un quartier de la banlieue de Sydney, avec force formules magiques et autres sorts de crapauds, Suburban Witchcraft est un concentré de violence jubilatoire qui n’a pas grand-chose à envier aux cousins irlandais de GAMA BOMB.
On retrouve cet esprit tongue in cheek doublé d’une instrumentation solide, et cette envie d’appuyer sur les aspects les plus euphoriques du Thrash de papa. Mais aussi cette maîtrise instrumentale à grande vitesse sur la conclusion totalement hystérique de « Suburban Witchcraft », qui suggère un coït furtif entre le D.R.I de légende et WEHRMACHT, et cet esprit bon enfant basé sur des riffs supersoniques et une rythmique bombant les futs. Ainsi, l’ouverture « Fatal Error » vous prouve qu’une sorcière peut effectivement faire planter votre ordinateur à distance, mais aussi foutre le bordel dans votre joli jardin. Impossible de ne pas penser aux trublions germains les plus débridés des années 80, mais aussi aux délinquants de la rythmique old-school du meilleur cru.
L’enthousiasme est donc de mise, et la fête est folle, et sans alcool. Pas besoin de booze quand on met un gros pétard dans une bouse pour faire rigoler les potes au son d’un Thrash vraiment persuasif (« Self-Care Despair », méchant comme du KREATOR, mais potache comme du TOXIC HOLOCAUST). Habiles compositeurs, les HEAD IN A JAR se concentrent sur l’essentiel, les riffs, les mélodies, un chant évidemment hystérique et suraigu à la Robert Gonnella, et des chœurs parfaitement Mosh pour lier la sauce Crossover.
Une petite tranche de bonne humeur, et un barbecue de banlieue qui tourne mal pour le voisinage, soudainement pris de convulsions et parlant en langues. La mixture concoctée par les australiens de HEAD IN A JAR est relevée, et colle une bonne chiasse Thrash, de celles qui fertilisent les rosiers pour une année entière. Fun, efficace, bourrin comme un troisième joint, mais fluide et drôle. Préparez la bidoche et les chips, les sorcières de Sydney arrivent pour mettre une ambiance du tonnerre. Vivement le troisième album !
Titres de l’album:
01. Fatal Error
02. Self-Care Despair
03. Algorithm and Blues
04. Suburban Witchcraft
Superbe ce papier avec un chroniqueur qui, ça se sent, a vécu l'époque Roadrunner et sa superbe compilation (a la non moins superbe pochette) Stars on Thrash.Achat obligatoire.P.S : Euh moi une ex m'appelle pour prendre de mes nouvelles et me proposer (...)
19/03/2024, 12:13
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39