Troisième album « solo » pour la belle Janet GARDNER, et le premier sous le nom de sa collaboration maritale avec Justin James, alors que ce dernier a aussi participé à l’enregistrement des deux premiers, dont j’avais dit le plus grand bien entre 2017 et aujourd’hui. Pourquoi ce changement de nom soudain ? Sans doute pour mettre en lumière l’importance de ce compagnon/partenaire, qui en son temps travailla avec des pointures comme STAIND, COLLECTIVE SOUL ou TYKETTO. Troisième album et donc virage à négocier, ce que l’association des deux noms peut aider à appréhender, et Janet se retrouve donc moins seule au générique pour nous présenter ce Synergy qui célèbre la fusion artistique de deux musiciens qui se complètent et se comprennent parfaitement avec le temps. Les néophytes croiront pourtant à l’émergence d’un nouveau groupe ou du moins duo, mais autant être franc et préciser que ce troisième chapitre se situe dans la droite lignée des deux premiers, avec ce Hard Rock si typiquement eighties remis au goût d’un jour du nouveau siècle qui réclame des productions moins stéréotypées et des chansons un peu plus musclées. Mais pas de doute à avoir, la patte de Janet et James est exactement la même, et les morceaux proposés ici auraient pu figurer sur les deux premiers LPs, Janet Gardner et Your Place in the Sun. Pour cause de COVID, et comme leurs contemporains, les deux américains ont dû ronger leur frein, et en ont profité pour fixer sur bande numérique ce troisième LP qui fait la part belle à un présent ne niant pas le passé, et si la musique de Janet n’a plus grand-chose à voir avec celle de VIXEN, on retrouve quand même quelques réflexes du temps de notre quatuor féminin préféré, spécialement lorsque le tempo décélère ou que l’émotion s’invite au banquet, et une poignée de chansons auraient parfaitement pu être signées par Richard Marx à l’époque, et devenir des hits de la trempe de « Edge of a Broken Heart » ou « Cryin’ ».
Avant d’aborder les nombreuses qualités de ce troisième album, évoquons son principal défaut, à savoir cette production étouffée, aux dynamiques complètement bouffées, et qui sonne trop compressé pour être vraiment apprécié à sa juste valeur. Les titres les plus soft comme « Say You Will » s’en sortent mieux que les morceaux puissants comme « Wounded », qui souffre beaucoup de cette guitare qui a du mal à se faire une vraie place au centre des débats, sans oublier de parler de cette rythmique aux graves fluctuants qui plane comme un oscilloscope au-dessus des tympans sans vraiment donner le beat. D’ailleurs, la voix de Janet est la première à souffrir de ce parti pris un peu étrange, comme un problème de mixage mal réglé qui laisse les chœurs sonner comme des transcriptions numériques de véritables voix féminines sortant d’une cour d’école du voisinage. Problème de taille donc, qui gâche un peu le plaisir, et réduit les morceaux les plus costauds à l’état de démos réclamant un peu plus d’attention. Mais en dehors de cette considération technique, les chansons en elles-mêmes ne souffrent d’aucun défaut majeur, l’attention ayant d’ailleurs été portée sur des refrains franchement fédérateurs, et des couplets méchamment racés, dont l’enchaînement permet des soli assez précis et débridés, qui rattachent encore plus le projet à cette union entre Hard-Rock des eighties et Metal d’aujourd’hui, sans jouer l’opportunisme d’un nom connu par les fans comme le loup blond. La paire n’a donc pas bâclé le travail pour meubler les longs silences du confinement, et nous livre un disque qui rivalise sans peine avec les deux premiers, même s’il a parfois un peu de mal à se hisser à la hauteur de l’initial Janet Gardner.
Mais avec l’aide d’un burner explosif de la trempe de « You Can Kiss This », Synergy passe aisément la barre, et retrouve l’énergie juvénile des RUNUWAYS ainsi que celle plus mature du VIXEN des nineties, celui de Tangerine, sans les réflexes maladroits d’un Grunge peu à propos. « Rise Up » confirme que l’emphase a été mise sur la puissance d’un Hard-Rock toujours aussi probant et mélodique, et son riff redondant constellé de sifflantes nous prend au cœur d’autant que le phrasé de la belle Janet adopte des postures félines qui nous rappellent les BADLANDS et KINGDOM COME, sans pour autant aller plagier les maîtres de LED ZEP. Une fois encore, le refrain fait admirablement le job, avec ces nappes de voix qui s’enroulent comme autour d’une alliance entre deux musiciens qui se connaissent par cœur. « Running to Her » d’un autre côté s’accommode parfaitement d’une ambiance Pop Rock à la Benatar, et livre un hit sur un plateau, avec encore une fois un refrain central qui nous ramène au meilleur des années 80, alors que Janet était pile sous les feux des projecteurs. Très intelligemment varié, Synergy joue la diversité, aborde les accents orientaux des nineties (« Lonely We Fight »), se montre allusif aux trois décades qu’a traversé la chanteuse/guitariste, sans s’arrêter sur une case particulière en en synthétisant son parcours avec beaucoup de flair. Bien évidemment, l’album risque de se noyer dans l’océan de la production actuelle et n’être remarqué que par un bateau de fans indécrottables, mais il reste un vrai plaisir pas seulement passéiste ou rétrograde, et qui ne table pas sur une gloire passée.
Un album qui n’hésite pas à survoler les différents genres qui ont constitué le répertoire de la belle chanteuse depuis son émergence dans les eighties, qui adoucit le propos sans s’engluer dans la mélasse (« I Promise »), et qui surtout, respire la joie de vivre et la complémentarité entre deux artistes qui travaillent ensemble en parfaite…synergie. Alors, libre à vous de négliger le travail accompli sous prétexte qu’il n’apporte rien au schmilblick, mais il serait vraiment dommage de passer à côté de ces chansons finement ciselées, qui nous replongent sous les night lights des eighties, lorsque le Rock mélodique était le roi des charts (« On a Wire »), et libre à vous de rester indifférent à la voix superbe de Janet qui gagne en gravité avec les années, sans renoncer à cette légèreté mutine sur les passages les plus séduisants de Pop. Pas grand-chose à jeter en toute objectivité, du Roc classique qui trépide (« Gone »), à la ballade en demie teinte qui nous enivre de ses caresses (« Flying on Faith », qui ressemble à s’y méprendre à du DEF LEPPARD contemporain reprenant du WINGER), et un résultat une fois de plus satisfaisant, assez en tout cas pour oublier nos petits tracas quotidiens.
Titres de l’album:
01. Wounded
02. You Can Kiss This
03. Rise Up
04. Running to Her
05. Lonely We Fight
06. Say You Will
07. I Promise
08. On a Wire
09. Gone
10. Flying on Faith
11. Talk to Myself
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