Finalement, l’histoire des RIVERDOGS est assez amusante. Un petit groupe de presque inconnus qui demandent à Vivian Campbell, alors ex WHITESNAKE, DIO, SWEET SAVAGE de produire leur démo, et qui se retrouvent en studio à ses côtés, en tant que musicien, pour enregistrer un premier album éponyme…Le genre de truc qui n’arrive quand même pas tous les jours….
Depuis, ils ont tous fait de la route, beaucoup même, puisque vingt-sept ans séparent l’éponymie de la Californie, un peu plus d’un quart de siècle, qui aura permis à Vivian de trouver son groupe d’adoption en DEF LEPPARD, et qui aura offert une jolie carrière de de producteur à Nick Brophy.
Alors, de quoi se plaindre finalement ? Que cet album d’origine n’ait pas marché, se heurtant à la sale image Hair Metal de l’époque, image qui collait à la peau du groupe alors même que leur musique en était aussi éloignée que Lemmy d’un tube de rouge à lèvres ?
Je ne pense pas que qui que ce soit regrette quoi que ce soit. Certes, l’échec était sans doute dur à avaler à l’époque, mais tout le monde a fini par trouver sa voie, et en définitive, les RIVERDOGS sont toujours là en 2017, à jouer ensemble dans une quasi configuration d’origine, pour un quatrième album studio (plus deux live).
On retrouve donc aux commandes de ce nouvel atterrissage Vivian Campbell évidemment, mais aussi Nick Brophy (basse, chœurs), Rob Lamothe (chant, guitare) et Marc Danzeisen (batterie), six ans après leur dernier passage sur le tarmac de nos vies avec World Gone Mad.
Depuis, le monde est vraiment devenu fou, mais ils ont visiblement su garder la tête froide…
RIVERDOGS n’a jamais vraiment déçu, il convient de mettre les choses au point. Pour plusieurs raisons, toutes valables et patentes, dont la qualité de leurs compositions n’est pas la moindre.
Mais ce « petit » groupe a intelligemment su le rester, comme s’il n’était qu’un éternel side-project pour ses membres (ce qu’il est d’ailleurs sans doute), et a su rester dans nos cœurs comme une jolie anecdote qu’on aime à se remémorer de temps en temps, un passage du temps qui caresse le cœur comme une carte postale reçue sans s’y attendre.
Et la carte que le quatuor nous envoie de California est agréable à lire, jolie à regarder, mais surtout, superbe et un poil nostalgique à écouter. Le style n’a pas changé, toujours à cheval entre le Hard-Rock, le Blues, le Grunge et l’Alternatif, et le talent des musiciens est intact. Mieux, il s’est bonifié avec le temps, et la voix de Rob a même gagné en maturité ce qu’elle a perdu en illusions.
Ce mélange de genres, d’hommes, d’influences et d’horizons aboutit peut-être au meilleur carnet de voyage de la carrière des RIVERDOGS, qui sans tomber dans le piège du rétroviseur qu’on regarde un peu trop, font un bilan de leur passé tout en se tournant vers un avenir toujours aussi imprévisible.
Une route, une voiture, les cheveux dans le vent, et encore pas mal d’années à jouer…Un programme qui vous plait non ?
Inutile de chercher à comparer, puisque tous les albums de la formation sont reliés par un fil rouge qui garde une cordée un peu lâche pour ne pas casser. Les allusions à World Gone Mad sont évidentes, malgré les six années qui séparent les deux LP, et on peut même en étant attentif retrouver le souffle de liberté qui aérait Riverdogs en 1990, avant que la vague MTV/Seattle n’emporte tout sur son passage.
La guitare de Vivian, moins bridée et standardisée que dans DEF LEPPARD s’enflamme, et fait feu de tout bois, taquinant le Blues et l’incrustant dans le Rock, tandis que la voix si veloutée de Rob survole les accords et les rythmiques avec un subtil mélange de douceur et d’apprêté. Mariage magique qui unit dans une étreinte unique ce que le Rock peut nous offrir de plus sincère, California est une nuit de noces qui voit les corps se coller pour sentir leur peau se fondre, dans un élan sensuel que « The Heart Is A Mindless Bird » honore de ses fulgurances bluesy.
Rien de foncièrement différent, pas grand-chose d’original, mais une unité entre quatre musiciens qui fait plaisir à entendre et qui nous rappelle que le Hard est avant tout Rock, et qu’il peut aussi se vouloir alternatif sans trahir une cause qui de toute façon, n’existe pas vraiment.
Saluons de fait cette sublime production qui laisse les instruments respirer, et qui braque les projecteurs sur cette fameuse guitare sans laisser la rythmique dans l’ombre. Vivian n’a jamais joué aussi libre, et multiplie les approches, tentant même le coup d’un énorme mouvement de bassin grungy sur « Searching For A Signal », que Rob atténue de ses volutes vocales nuancées.
Du beau travail, mais avant tout énormément de sincérité, qui pourrait même nous faire oublier que la fin des années 80 c’était il y a…fort longtemps. Nous y replonger ?
Une idée qui semble la bonne…et partagée par sir Campbell lui-même.
« Je pense que nous avons réussi à faire un album qui a les mêmes repères, l’intégrité et la force émotionnelle de nos débuts. Le fait que nous soyons restés de si bons amis pendant toutes ces années n’a fait qu’ajouter du bonheur à cette expérience que fut l’enregistrement de ce disque ».
Alors, cette California, se souvient-elle de sa période bénie ? Oui, mais pas celle à laquelle vous pensez, même si « American Dream » y fait largement allusion de son riff joyeux et de sa rythmique up. Cette Californie est moins tape à l’œil, et plus bluesy, attendant patiemment le coucher du soleil sur ses rues en deuil des fêtes d’antan (« The Revolution Starts Tonight »). Le trottoir du Roxy n’est plus aussi encombré, et les cordes vibrent plus roots que sleaze, se remémorant même le passé SNAKE de leur héros frisé (« Something Inside »). On pourra l’accuser d’être encore un peu trop Rock dans une époque qui se veut lissée et policée, mais finalement, les soli jusqu’au bout de la nuit sont toujours aussi hurlant qu’avant, simplement plus humains que starisés (« You’re Too Rock’n’Roll »).
Il pourrait même y avoir dix-mille raisons de l’aimer encore, ne serait-ce que parce qu’elle est encore capable d’oublier qu’elle a été une industrie comme une autre (« Ten Thousand Reasons »), ou de ranimer la flamme de ses origines hispaniques chaloupées (« Catalina », subtile mélange de chaleur mexicaine et d’AOR de la West-coast).
Mais s’il ne restait qu’une seule option pour se jeter dans ses bras, ce sera celle-là, cet album des RIVERDOGS, qui en décidant de rester eux-mêmes, et humbles, viennent de signer leur meilleur album depuis leurs débuts, et peuvent enfin regarder le destin en face. Ce destin capricieux qui les a autrefois rejetés, et qui aujourd’hui en a fait des héros discrets.
Alors, on vous attend, là-bas, sous le soleil. Car à force de ne vouloir être que ce qu’on est, on finit par devenir plus que ce qu’on aurait espéré.
Titres de l'album:
Superbe ce papier avec un chroniqueur qui, ça se sent, a vécu l'époque Roadrunner et sa superbe compilation (a la non moins superbe pochette) Stars on Thrash.Achat obligatoire.P.S : Euh moi une ex m'appelle pour prendre de mes nouvelles et me proposer (...)
19/03/2024, 12:13
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39