Pourquoi, un jour, a-t-on décidé que le Rock serait la bande originale de notre vie ? Quels facteurs ont déclenché cette passion indéfectible qui aujourd’hui encore nous guide parfois, à travers nos choix, et pas seulement musicaux ?
La puissance des rythmiques ? Ces soli flamboyants ? Ces chanteurs à la voix d’airain qui semblaient vouloir mettre le monde à genoux de leurs envolées lyriques ? Le volume sonore bien au-delà du seuil de tolérance du commun des mortels ?
L’imagerie rebelle ? Le look qui ne faisait pas dans la dentelle (enfin pour certains, si…) ?
Un peu tout ça je pense, et nous avons tous commencé par des références, quelles qu’elles soient. Pour moi, SAXON, AC/DC, IRON MAIDEN et METALLICA ont joué le rôle de guides spirituels, pour nos grands frères ce furent KISS, DEEP PURPLE, LED ZEPPELIN, BLACK SABBATH, et pour nos neveux, NIRVANA, KORN, STONE TEMPLE PILOTS ont éclairé la route, que l’on a tous suivie coûte que coûte, jusqu’au bout de la nuit.
Et cette nuit, un groupe l’éclaire depuis 2008, en proposant justement un point de jonction temporel qui semble unir dans une invocation envoutante toutes ces influences, parvenant même par instants à nous faire croire que nous sommes tous de la même génération, que le temps n’a plus cours, et que seule la passion que nous partageons fait avancer les aiguilles…
Son nom ? BIG ATLANTIC. Et croyez-moi, les mecs ne mentent pas. Ils sont énormes, et n’auraient pu voir le jour que de l’autre côté de l’Atlantique justement, sur cette terre Américaine qui a laissé ses rêves exploser dans un déluge de riffs enragés et de Blues possédé.
Les BIG ATLANTIC sont le type même de musiciens que vous croiserez sur une scène dans un bar, un vendredi soir, dans une salle ou sur les planches d’un festival, qui ne paieront pas de mine dans le noir, mais qui s’incrusteront dans votre mémoire. Des musiciens qui ont refusé la facilité de l’esbroufe et l’escroquerie des arrangements tape-à-l’œil, et qui résument au gré de leur inspiration quarante ans de Rock US sans en avoir l’air, connaissant par cœur leurs classiques et les grands rendez-vous de l’histoire musicale nationale.
Des mecs qui ont grandi aux accords de CREEDENCE, de NIRVANA, des STONES TEMPLE PILOTS, de Bob SEGER, de Bruce, mais aussi des héros Anglais, Jimmy Page, les STONES, et finalement, tous les plus grands noms du Rock, du Hard-Rock, de l’Alternatif, du Grunge et du Blues Rock. Des hommes qui se connaissent musicalement par cœur, et qui bourlinguent depuis 2008, avec deux longue durée sous le bras, dont un premier Motive en 2012, et ce treize titres, Tempered, cette année, qui ne fait que confirmer qu’ils sont bien les héritiers des gardiens du temple, sans hésiter.
Tempered, c’est l’union sacrée des guitares enflammées du ZEP, du Blues Rock burné et roots à la CCR, du Post Grunge sevré de STP et ALICE IN CHAINS, mais aussi du Rock tout court, celui de Bob, de John Cougar, du Hard-Rock racé et viril des TESLA, et finalement, de cet art up in your face qui consiste à ne jamais prendre les fans pour des cons, mais pour des amateurs de vraies sensations. Pas de production qui cache les coutures finies à la hâte, pas de bavardage excessif qui meuble les trous laissés par les mites, et surtout, beaucoup de passion, et une foi sans faille en une culture essentielle, celle qui unit dans un même élan la préciosité des héros de RUSH et la virilité transpirée du trappeur Ted NUGENT (« Hail To The Light »).
Tempered, ce sont treize morceaux qui vont droit au but, un peu rustres sur les bords, mais finement ciselés par des instrumentistes à la technique affûtée, qui se permettent de faire se côtoyer des artistes différents sous un même éclairage tamisé, ramenant à la surface des souvenirs le Blues chanté torride de Robert Plant, le velouté de TEXAS, et la rugosité des STONE TEMPLE PILOT (« Battling Chains », et son solo illuminé).
Tempered, ce sont aussi des instants plus fugaces mais tout aussi efficaces, qui se replongent dans une décennie qui a laissé des traces, des pas Grunge dans l’espace, comme en témoigne ce bref mais distordu «She’s The One », aussi symptomatique des MELVINS que d’ALICE IN CHAINS ou même des STP, once again.
A contrario, ce sont aussi des tentatives beaucoup plus développées, comme ce final « Count Me In », qui fait rouler les dés progressifs sur le tapis du Post Grunge agressif, en un allant aussi intimiste qu’exubérant, avec rythmique mouvante et syncopée, et chant toujours aussi investi et nuancé. De fait, Lee Caruso Jr à son poste de guitariste/vocaliste se pose en nouvelle figure de proue d’un Rock Us en manque de modèles, et module son organe pour évoquer les bonnes sensations, feule, hurle, susurre, murmure, et exhorte la vie par tous les pores, avant de laisser l’instrumental parler à sa place.
L’homme est essentiel à l’alchimie, mais solidement épaulé par une section rythmique de folie, qui elle aussi sait s’adapter, et le duo formé par Jeff Brinkhus (basse) et Nicholas Hufnagel (batterie), loin de se contenter d’un binaire préprogrammé, caresse ses peaux et ses cordes graves avant de faire parler le tonnerre et de laisser éclater la rage sous une pluie de beats et de croches ininterrompue.
De son côté, le poly instrumentiste Jim Zamerski se partage entre guitare et claviers, pour apporter un peu de douceur à des titres gorgés de Soul, de Rock et de Blues, comme cet introductif « Rollin Rich », entremêlant le feeling des BLACK CROWES et l’épaisseur des DEEP PURPLE, et traitant le tout comme un Phillip SAYCE tournant vaudou sur une scène de la Nouvelle Orléans.
Mais à vrai dire, que rejeter de ce second album quasiment parfait ? Rien justement, puisque « Perfection » le résume en émotion et dévotion, se mouvant d’un mid tempo nostalgique porté par une mélodie magique que les SOUL ASYLUM auraient pu nous offrir sur Grave Dancers Union.
A l’autre bout du spectre, « This Life », hymne à la vie sur la route et aux rencontres qui déroutent, et illustré d’une vidéo fleurant bon l’authenticité, se love au creux d’un riff compact qui sinue le long d’un beat appuyé, avant qu’un refrain digne des FOO FIGHTERS ne nous enlève dans une crise d’enthousiasme collégial enflammé.
« Starting Over » confirme l’option Rock alternatif des early 2000‘s, alors que « Nattyudoo Caroline » se souvient des MATCHBOX TWENTY et autres CREED, qu’il expurge de leurs scories les plus mièvres. Nous avons même droit à des choses plus intimistes, à l’image de cet étrange « Inside Your Head », à la syncope synthétique, ou du très BON JOVI contemporain « Already There ».
Mais comme je le disais, les BIG ATLANTIC avec Tempered nous donnent la température de quarante ans de déviances Rock énergique, acoustique, électrique, enfin tout ce qui l’a fait et le fera toujours, envers et contre toutes les modes que ce quatuor s’ingénie à ne jamais suivre.
Allez, installez-vous confortablement dans votre fauteuil, et jouez cet album. Fermez les yeux, et imaginez-vous un samedi soir, dans un bar de Pittsburgh. Le verre à la main et le sourire aux lèvres, visualisez les BIG ATLANTIC monter sur scène.
Vous y êtes ? Eux aussi. Prêts à vous offrir la soirée de votre vie.
Titres de l'album:
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44