Epique, flamboyant, progressif, évolutif, débordant de testostérone, maniant l’épée musicale comme un chevalier de la table ronde, mystique, envoutant, passionnant, sincère et convaincant. Si vous aimez votre Heavy Metal passionnément, alors vous adorerez certainement les chypriotes de SOLITARY SABRED, qui depuis plus de vingt ans mettent un point d’honneur à faire reluire le Heavy épique de leur encaustique créatif. Et il y a de quoi craquer pour ce quintet qui recycle avec panache les méthodes éprouvées du Metal inoxydable des années 80/90. Quelque part entre CIRITH UNGOL, SANCTUARY, IRON MAIDEN, MANILLA ROAD, NEVERMORE et autres représentants couronnés d’une musique sacrée.
Ce quatrième album avait une lourde gageure à relever. Faire aussi bien que les trois premiers, sinon mieux, tous adoptés par les aficionados du True Metal historique comme autant de témoignages d’une passion indéfectible, ou telles des aventures pleine de noblesse. Et trois ans après le déjà formidable By Fire & Brimstone, SOLITARY SABRED revient avec des rimes nouvelles, et une inspiration toujours aussi foisonnante.
Temple of the Serpent, c’est un lieu sacré protégé par les siècles. Un sanctuaire fermé par le sceau de la foi, inviolé, où les défenseurs de la tradition se réunissent pour partager leur conception de la protection d’un monde de valeurs anciennes et de principes valeureux. Une chanson de geste triomphante, qui n’épargne pas les coups du destin, mais qui met en valeur les actes héroïques. En gros, le gite d’une confrérie Metal aux lames rutilantes, et à la dévotion sans limites.
En citant SACRAL RAGE, HELSTAR ou JAG PANZER, on balise peu ou prou le terrain, pour que les néophytes ne se perdent pas en toute. Mais en vingt ans, les chypriotes (Jimmy "Spartacus" Demetriou - guitare et seul membre d’origine, Petros "Asgardlord" Leptos - chant, George "Stainlesz" - basse, Nikolas "Sprits" Moutafis - guitare et Fotis Mountouris - batterie) ont largement eu le temps de développer leurs propres arguments, qui explosent aujourd’hui d‘une maturité incroyable. En combinant la force de frappe musclée de MANOWAR et les envolées lyriques brutales de NEVERMORE, SOLITARY SABRED propose donc des chansons construites et pensées, qui nous emmènent loin de la morosité de cette routine que nous subissons tous.
Dans l’univers des chypriotes, rien n’est routinier. Les aventures sont des quêtes, les rencontres des combats, et musicalement parlant, le livre musical qu’est Temple of the Serpent évoque une croisade contre la fausseté des sentiments, et la prévisibilité d’une tradition old-school trop usée pour encore charmer.
Les serpents se débrouillent donc seuls pour vous hypnotiser, et vous ramener des décennies en arrière. Et si la morsure est rude, le poison se diffuse lentement, vous transformant petit à petit en valeureux défenseur du château, ce château Heavy Metal dont les murs ne se sont jamais effrités, et donc les tours dominent encore le paysage environnant.
Ne le cachons pas, ce disque est une véritable épiphanie de fin d’année. Fier comme du SAVATAGE de NWOBHM, conquérant comme du KING DIAMOND médiéval, passionnant comme un vieux grimoire revenant à la vie, il contient plus d’évènements que n’importe quelle narration nostalgique actuelle, et nous porte à bout de bras dans un univers fait de brume matinale, de dangers indicibles, et d’ennemis à terrasser. Le genre de concept que les Heavy Metal kids adorent, et qu’ils déifient de leur passion.
Outre une collection de riffs à faire pâlir les tricoteurs du monde entier, on remarque le nombre conséquent de cassures, brisures, déviations, réorientations qui permettent de conférer à cette musique l’âme dont elle a besoin pour exister. Avec son petit côté excessif parfois proche du SPINAL TAP de « Stonehenge », SOLITARY SABRED frôle le grotesque, mais ne s’y frotte jamais. A la manière d’un QUEENSRYCHE d’une autre dimension (« Lord of Ganzer », le titre le plus conséquent du lot), les cinq musiciens utilisent différents sous-genres pour façonner le leur, entre Doom light, Heavy lourd, SAXON, CANDLEMASS, ST VITUS, Progressif subtilement psychédélique, et Rock allemand des seventies, encore perdu dans les limbes de l’hésitation.
Aussi anglais que le thé de cinq heures, Temple of the Serpent parvient à synthétiser tous les enseignements Metal de la perfide Albion pour signer l’album le plus majestueux de ce mois de décembre. Un disque aux nombreuses emphases (« Reaper of Kur », pesant et éprouvant), à l’envie presque palpable (« Spectral Domain » formidable de puissance et de mélodie), et aux références sérieuses (« The Undead Cry for Vengeance », MERCYFUL FATE rencontre TOURNIQUET sur le perron des HELL).
Plongez-vous dans cette exploration d’autres temps, plus reculés, mais toujours d’actualité grâce à l’investissement de musiciens qui respectent leurs aînés et leur œuvre. SOLITARY SABRED manie l’épée comme la rime, et nous envoute de ses ténèbres matinales.
Quoi de plus adapté à un hiver enfin réveillé ?
Titres de l’album:
01. Echoes from the Tomb
02. The Skeleton King
03. Spectral Domain
04. Bound by the Lich
05. Lament
06. Flight of the Banshee
07. The Undead Cry for Vengeance
08. Lord of Ganzer
09. Reaper of Kur
10. Gates of Namtar
Merci, thanks for the support!!
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
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27/07/2024, 11:02
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En même temps, fallait pas espérer qu'ils reprennent 666 millions d'esclaves et de déchets de Peste Noire.
19/07/2024, 15:49