Nostalgie mercantile, bonjour, tu en as d’ailleurs de beaux devant toi…On sait tous que le format compilation n’est pas un des plus judicieux qui soit pour l’acheteur potentiel, tout du moins sous sa forme la plus primale. Lorsque les dites compilations proposent des raretés, et sont élaborées en collaboration avec l’artiste lui-même, ça peut donner des résultats intéressants. Mais lorsqu’un label fait cavalier seul après le départ de ses poulains, histoire d’engranger quelques billets supplémentaires, il ne fait jamais s’attendre à des miracles.
Non que ce soit le cas ici, mais je dois avouer que cette initiative d’EARACHE me laisse dubitatif…
Le légendaire label Anglais a donc décidé de regarder en arrière, et de piocher dans son catalogue pour éditer une salve de récapitulatifs, qui avouons-le, sont plutôt d’un intérêt discutable.
Plusieurs groupes sont passés à la râpe à fromage et se voient donc « honorés » d’un résumé de leur parcours, plus ou moins exhaustif selon leur affiliation au label, et outre CARCASS, BOLT THROWER, DEICIDE, nous retrouvons bien sur les chefs de file de la structure de Dig mis en avant, NAPALM DEATH, pour une énième recollection de leurs tranches de vie, qui disons-le tout net, n’a pas la moitié de la valeur ajoutée de Noise For Music’s Sake, qui avait au moins le mérite de proposer des raretés et une poignée de morceaux plus ou moins inédits.
Depuis 2004 et l’album de covers Leaders Not Followers part 2, la bande à Barney est hébergé par les hôtes de Century Media, alors même qu’ils publiaient pour le compte de Spitfire depuis Enemy Of The Music Business ce qui implique évidemment que ce The Best of Napalm Death n’ira pas plus loin que Words from The Exit Wounds.
Niveau survol exhaustif de carrière, on a fait beaucoup mieux, d’autant plus que la période 2002/2015 est sans doute la plus prolifique et brutale du groupe. Alors ne comptez pas sur ce troisième résumé pour vous offrir un volume complet, mais plutôt un inventaire des services rendus à Earache, entreprise déjà mise en œuvre sur Death By Manipulation et Noise For Music’s Sake
Donc, pour être clair, de Scum à Words From The Exit Wound, les morceaux les plus connus et repris en live par le quatuor sont présents au tracklisting mais pas plus. Ce qui fait donc de cette troisième compilation lourdée par Earache un objet tout à fait dispensable pour les die-hard qui ont l’intégrale des albums depuis belle lurette.
Non, ne nous leurrons-pas, The Best of Napalm Death sous ses airs de passage en revue de l’œuvre d’un des groupes les plus importants de la scène extrême Européenne, joue la carte de l’ambiguïté, et aurait dû avoir l’honnêteté de mentionner sur la pochette un plus sincère The Best Of Napalm Death : The Earache Years pour ne pas tromper le chaland trop feignant pour retourner le disque et lire la liste des titres y figurant. Ce « Greatest Hits » de l’impossible s’adresse donc aux néophytes ne connaissant pas encore le groupe, et faisant certainement partie d’une jeune génération un peu tête en l’air sur les bords. Il est certain que l’écoute de ce Best Of leur procurera bien du plaisir, et leur permettra de comprendre pourquoi NAPALM DEATH a toujours été considéré comme un pionnier, et la superficie de terrain qu’ils ont défriché pour les copains, en mesurant l’écart séparant des salves fatales comme « Scum » ou « You Suffer », de dérives plus expérimentales comme « Greed Killing » ou « Next Of Kin To Chaos ».
Vingt-cinq morceaux vous sont donc proposés, pas forcément retraités (pas du tout d’ailleurs), avec une large contribution des deux LP les plus légendaires des inventeurs du Grindcore, Scum et From Enslavement to Obliteration, qui phagocytent d’ailleurs près de la moitié du tracklisting de l’album…
Le reste se disperse entre l’éveil au Death Metal de Harmony Corruption, et la transition entre le Grind et le Death Indus de la doublette Inside The Torn Apart/Words From The Exit Wound, en s’arrêtant évidemment sur les cases brutales de Utopia Banished et celle plus nuancée de Diatribes.
Les morceaux sont proposés aléatoirement et ne suivent aucune chronologie, ce qui offre une variété d’écoute indéniable, mais nuit à la progression naturelle des Anglais, et n’offre qu’un packaging sommaire, tout comme le reste de cette collection pas forcément dispensable.
Pas d’inédit évidemment, ni de version live ou alternative, juste le minimum de ce qu’accorde le syndicat, et au final, un « produit » dans tous les sens du terme qui n’offre qu’un intérêt limité, puisque tous les fans d’extrême connaissent ce groupe par cœur, et ne sauront se contenter d’un album vite emballé pour satisfaire leur soif d’histoire.
Pas vraiment d’utilité donc, si ce n’est celle de gagner un peu de sous avec un groupe qui s’est émancipé de votre autorité il y a plus d’une décennie, mais une jolie opération mercantile de la part d’Earache, qui a quand même pris le soin de vendre cette série d’albums à un prix très modique. Mais là encore, je m’interroge, puisque le CD est vendu par la maison de disques à sept euros, alors même que la version digitale disponible sur le Bandcamp coûte un euro supplémentaire.
Je me perds donc en conjectures, mais ne réfléchissons pas trop au regard d’une sortie qui de toute façon est plus qu’anecdotique.
Les volumes équivalents de CARCASS, DEICIDE ou BOLT THROWER ne sont pas plus indispensables, alors à vous de voir si tout ça mérite un minimum d’attention.
Mais c’est bientôt Noël, alors pourquoi pas.
Ah, et ultime précision. La note accordée à ce The Best of Napalm Death ne concerne aucunement la musique du groupe, mais bien l’objet en lui-même.
Pas de confusion please.
Titres de l'album:
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36