How Flowers Grow

Scowl

19/11/2021

Flatspot Records

Voilà trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps que je ne m’étais pas penché sur une bonne nouveauté Hardcore, et le son street me manquait terriblement. Les hasards des publications et sorties ont heureusement comblé ce manque, avec le nouvel album des américains de SCOWL, qui en quinze minutes résume la quintessence d’un style aussi virulent qu’adolescent dans les faits.

SCOWL, originaire de Santa Cruz, Californie, ne se veut pas le chantre de ce son SoCal Punk qui a détruit les années 80 de sa rage. Non, l’énergie du quatuor viendrait plutôt des racines anglaises du genre, avec cette guitare sombre et ce chant raclé, même si la légèreté typiquement US de Boston sait se faire un place dans ce tracklisting sans faute de goût.

Kat Moss (chant), Malachi Greene (guitare), Bailey Lupo (basse) et Cole Gilbert (batterie) nous proposent donc un cours sur la floraison, et l’origine de la nature, cours assez éloigné de l’explication Souchon/Voulzy sur le pouvoir des fleurs. Ici, pas question de géranium mais plutôt d’uranium, de plutonium, de radiations, de colère, de ressentiment, et l’ironie de cette pochette colorée et bon enfant risque de vous éclater au visage une fois « Bloodhound » lancé sur les sillons de votre mange-disque.

Inutile de cacher ses travers et ses penchants, le Hardcore à chant féminin a toujours été ma faiblesse, ma kryptonite, déclenchant des suées, des crises de nerfs, des spasmes de plaisir, et avec une frontwoman de la trempe de Kat Moss, qui à chaque seconde fait choir Kate Moss de son podium fantoche, le plaisir n’en est que décuplé. La chanteuse vitupère comme une vieille sorcière, mais chante aussi comme la teenageuse qu’elle est toujours, qu’on imagine la moue boudeuse et le visage trop fardé pour choquer les bourgeois (ce qui est confirmé par les deux vidéos qu’on trouve sur YouTube).

Incroyablement fast et puissant, ce nouvel effort des californiens est un résumé de tout ce qu’on l’on peut aimer dans le Hardcore traditionnel. Cette assise Punk qui recherche la simplicité, cette hargne Hardcore qui vient de la rue, ces mélodies torturées qui empruntent aux girls-groups des années 60 leur pouvoir de séduction, et ce son rêche mais chaud, très analogique qui nous renvoie aux meilleurs vinyles du genre.

Il y a donc de tout dans les humeurs de ces jeunes rebelles avec cause. Des réminiscences des eighties les plus alternatives entre un SONIC YOUTH joueur et des PIXIES moins égocentriques mais aussi, cette rage viscérale que les CLOSET WITCH exploitent de façon plus radicale. Il y a surtout une envie d’en découdre, une science de la composition immédiate et efficace, des traînées de poudre de l’époque de MINOR THREAT (« Dead to Me »), et une façon de synthétiser tous les sous-courants du Hardcore sans en trahir les dogmes. Certes, la brièveté joue en leur faveur, mais une fois les douze petits tours terminés, on a comme un goût d’inachevé dans la bouche, tant les oreilles auraient aimé dix bonnes minutes supplémentaires.  

Etonnant de sincérité et de franchise, How Flowers Grow ne perd pas de temps à analyser les espèces dans le jardin de la colère, et piétine les plates-bandes des grandes références. Rarement au-dessus des deux minutes, ces dix morceaux sont autant de tranches de vie, racontées à la vitesse de la lumière, mais qui savent imposer la fantaisie quand l’humeur le réclame. Ainsi, le hit improbable « Seeds to Sow », lâché en éclaireur de single, nous entraine sur la piste du Ska anglais, de Frank Black, de Kim Gordon, de l’Indie américaine des college radios nineties, des RAMONES, et propose une mélodie Pop posée sur une trame de Power-Rock. Evidemment, la douceur ne dure jamais longtemps avec ces quatre-là, et « Idle Roaring Room » reprend le rythme de croisière en l’accélérant quelque peu.

On s’en prend donc plein les reins avec les fulgurances « Fuck Around » et « Pay Privilege Due », on comprend que le combo joue avec ses tripes comme si son transit en dépendait, mais on reste assez admiratif d’un album terriblement bien construit, et qui s‘achève sur une véritable déclaration d’intention, via le long « How Flowers Grow », méchamment Heavy, mais toujours assez Punk pour lever le majeur.

Les marsouins se sont même fendus de deux clips, vous n’avez donc aucune excuse pour continuer à ne pas les connaitre. Car justement, ils gagnent à être connus. Mais protégez vos meubles quand même, on ne sait jamais.  

    

                                                                                                                                                                                               

Titres de l’album:

01. Bloodhound

02. Dead to Me

03. Pay Privilege Due

04. Trophy Hunter

05. Seeds to Sow

06. Idle Roaring Room

07. Fuck Around

08. Roots

09. Four Walls

10. How Flowers Grow


Site officiel


par mortne2001 le 15/12/2021 à 15:19
80 %    831
Derniers articles

Defeated Sanity + HM 2

RBD 09/07/2025

Live Report

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Dede

Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer 

09/07/2025, 23:09

Dede

Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)

09/07/2025, 23:07

NecroKosmos

Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)

09/07/2025, 21:39

Salmigondis

Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)

09/07/2025, 20:31

totoro

Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)

09/07/2025, 18:22

Jus de cadavre

Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)

09/07/2025, 15:34

Jus de cadavre

"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)

09/07/2025, 15:26

DPD

@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.

09/07/2025, 13:52

Saul D

Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....

09/07/2025, 13:52

Ivan Grozny

J'aime beaucoup ce groupe, hâte d'écouter ce nouveau disque !

09/07/2025, 13:17

Ivan Grozny

News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)

09/07/2025, 13:16

Jus de cadavre

"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)

09/07/2025, 12:20

labbe

ça va en faire du selfie à la con sur internet... 

09/07/2025, 10:44

Dom

C'est justement peu-être l'affiche 2025 qui a convaincu  :)

09/07/2025, 10:34

Humungus

Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"

09/07/2025, 10:30

l\'anonyme

Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ? 

09/07/2025, 10:13

GPTQBCOV

@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant... 

09/07/2025, 06:45

DPD

@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.

09/07/2025, 01:12

LeMoustre

Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru

08/07/2025, 23:59

DPD

Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.

08/07/2025, 22:44