Un groupe de Black Metal suédois. Quoi de plus évident comme accroche pour commencer une chronique ? L’association du genre et de la provenance géographique garantissant la plupart du temps à l’auditeur une qualité d’écoute optimale, il devient alors complètement superflu d’en dire plus, probablement depuis les premières exactions de MARDUK. Toutefois, les AOC, aussi crédibles soient-elles peuvent parfois être galvaudées, et c’est pour cette raison que des précisions s’imposent, même lorsque l’évidence semble acquise. Approfondissons-donc le cas de ce one-man-band de Västerbotten, fondé il y a quelques années, et qui n’avait jusqu’à lors accroché à son tableau de chasse que d’humbles trophées. FARULN repose donc entièrement sur les solides épaules de son concepteur Btsm. Se chargeant donc de l’instrumentation, de la composition et de l’écriture, ce multi-instrumentiste à l’identité aussi opaque que sa musique a d’abord pris le temps d’élaborer un petit répertoire, sous la forme de deux démos, l’une parue en 2015 (Unfettered) et l’autre en 2017 (Faruln). Les deux brouillons furent suffisamment convaincants pour persuader d’abord le label canadien Ekhidna Records, puis l’underground français Battlesk’rs Productions de dégainer leur distribution, et c’est aujourd’hui Zanjeer Zari Productions qui préside à la destinée du concept scandinave, nous offrant via Season Of Mist le premier EP du concept, ce fort bien nommé The Black Hole of The Soul. Mais concrètement, qu’est-ce-qui distingue cet EP du reste de la production pléthorique estampillée BM venant du froid ? En substance, pas grand-chose, sauf que le produit en question est d’une intensité assez remarquable, et d’une variété incontestable dans sa forme la plus pure. Respectant les dogmes énoncés il y a de cela quelques décennies par les pionniers du genre, FARULN y apporte sa touche de versatilité, pour ne pas rester coincé dans une approche trop réductrice de sa linéarité. Et ce sont donc quatre morceaux distincts qui nous sont livrés sur un plateau, passant allègrement d’un Black âpre et belliqueux à des atmosphères plus délétères, couvrant ainsi un spectre conséquent de philosophies nordiques de tradition.
Une fois encore, il reste difficile de décrire une œuvre qui en appelle au ressenti les plus intime des fans d’extrême. Enrobé dans une production sans artifices qui met admirablement bien en avant les nuances d’instrumentation, The Black Hole of The Soul est le prototype même de carte de visite complète et séduisante, apte à convaincre les plus réticents. En à peine plus de vingt minutes, Btsm fait montre de qualités qu’on avait déjà notées sur ses premières démos, franchissant un pas de plus vers une professionnalisation lui rendant honneur. Sans chercher à révolutionner le genre, mais en s’attachant à reproduire ses sonorités les plus authentiques, le musicien suédois se concentre surtout sur une pluralité de tempi, une multiplicité de riffs, qui rendent sa musique intéressante et surtout, profondément sombre et pénétrante. Parfois à la lisière d’un Black à relents Thrash, mais toujours fidèle à l’éthique nihiliste, il accumule les plans performants, certes classiques, qui fonctionnent tout autant en rythme médium qu’en passages lents, les blasts achevant d’apposer le sceau « Swedish BM » sur certains morceaux. On pense parfois aux DARKTHRONE, en version beaucoup plus polie et polie, mais aussi à une vision moins abrupte du BM allemand des années 2000, le tout agité d’une atmosphère qui le confine parfois à la veillée funèbre un soir d’hiver. Pour autant, pas question de Doom, de Post ou autres extensions en caution, puisque le propos est de rester collé à une avancée traditionnaliste, mais pas passéiste pour ne pas répéter bêtement les enseignements d’antan que tout le monde connaît par cœur.
C’est donc ainsi que cet EP commence les hostilités en attaquant de front, restant toutefois assez modéré dans la sauvagerie, via le pluriel « The Black Hole of the Soul ». Après une bourrasque de violence et de blasts en tempête, ce premier morceau finit par se fixer sur une pesanteur assez éprouvante, accentuée par des riffs en dissonance qui plantent le décor et font dégringoler la température. En choisissant de ne pas rester bloqué, FARULN nous entraîne dans un piège de glace et de neige, privilégiant même une basse mélodique au premier plan pour ne pas s’enfermer dans la rigueur disharmonique d’un BM trop sec. Ce qui ne l’empêche nullement de reprendre goût à la rigidité d’une fronde totalement scandinave sur « Recreator of the Great Silence » qui va puiser son inspiration du côté des légendes du nord. Mais une fois encore, en adaptant sa musique à des exigences plus contemporaines et même légèrement Ambient/Indus sur les bords, Btsm s’écarte du troupeau, et parvient toujours à trouver les bonnes stridences et les discordances qui transforment son optique en déviance totalement assumée, d’autant plus qu’en tant que vocaliste, l’homme utilise plusieurs registres, du scandé au hurlé, agrémentant même ses discours guerriers de chœurs agressifs en couches multiples rendant encore plus palpable le malaise. Sans se brider mais sans non plus étirer à l’infini, The Black Hole of The Soul permet aux idées d’être développées convenablement, et aux breaks et segments de s’enchaîner sans temps mort, mais sans non plus créer un phénomène d’accumulation qui aurait pu handicaper l’ensemble. D’ailleurs, le final « Dissolution » reste raisonnablement sous la barre des quatre minutes, pour imposer un requiem de clôture dans la plus droite lignée des albums majeurs de l’axe 93/95, sans sombrer dans le pastiche.
Ajoutez à ce bilan un « The Sworn Enemy » qui pendant plus de sept minutes passe en revue tous les souvenirs de la vague originelle, se permettant même quelques clins d’œil aux pionniers HELLHAMMER, CELTIC FROST et BATHORY, tout en payant son tribut au DARKTHRONE le plus poisseux, et vous obtenez un premier EP d’excellente facture, encore un peu timide dans son audace, mais puissant dans ses assertions. Inutile de préciser que FARULN se pave une voie royale qui le mènera à un premier LP qui pourrait faire date, pour peu que les qualités notées soient encore plus exploitées.
Titres de l'album :
1.The Black Hole of the Soul
2.Recreator of the Great Silence
3.The Sworn Enemy
4.Dissolution
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