The Cycle

Heavylution

04/04/2025

Autoproduction

Au-delà du jeu de mot plus ou moins habile de son patronyme, HEAVYLUTION propose une sacrée mixture de Heavy et de Power Metal, que le groupe lui-même assume en y ajoutant quelques composantes. (Presque) tout y passe, du Thrash au Progressif en passant par le Heavy mélodique pour un melting-pot qui ne manque pas d’ambitions. Mais après une décennie de silence, c’était la moindre des choses. L’introductif Children of Hate nous avait laissés sur notre faim, et le long silence qui l’a succédé n’a pas fait grand-chose pour y remédier. Mais admettons que les arcanes de l’underground soient impénétrables, et célébrons en fanfare le retour d’un des fils les plus éventuellement prodigues de la scène française, qui avec The Cycle nous en propose un assez intéressant.

Un cycle parfaitement illustré par l’omnipotent Stan W Decker, qui nous a encore pondu un graphisme à couper le souffle. Les teintes chaudes, le rétro-futurisme, l’ambiance post-ap, tout y est, et colle au plus près d’une réalité musicale plurielle, mais ancrée dans une tradition de genre.  

Olivier Dupont (guitare), Paul Eyssette (chant), Laurent Descours (batterie), Benjamin Vidal (basse) et Loïc Chalindar (guitare) en ont donc encore dans la musette, et se paient même le luxe d’une tétralogie inspirée par l’œuvre d’Isaac Asimov, et de ses nouvelles Foundation. Plus de vingt minutes de voyage en entame d’un deuxième album, c’est une belle preuve de culot, et un pari emporté haut la main. Les nuances, cette manière d’envisager le Heavy sous toutes ses fragrances, ces allusions Power et ces accents thrashy contribuent à nous immerger dans un monde étrange, fait de machines et de ruines, d’humains et de souvenirs, qui mis bout à bout forment une longue symphonie à la flamboyance du Heavy le plus noble. Mais pour une meilleure compréhension, rappelons-nous ici des thèmes traités par l’écrivain :

22 000 ans environ dans le futur, soit 13 à 15 millénaires après la perte de la Terre dont les Hommes ont oublié l’emplacement depuis qu'elle est devenue inhabitable, un Empire galactique s’est formé qui englobe toute la Voie lactée et regroupe 25 millions de mondes habités. Sa capitale, Trantor, est la planète la plus proche du centre de la galaxie ; elle est entièrement recouverte de dômes en métal, seul le palais impérial est à l'air libre.

Passionnant, et surtout, traduit dans un langage musical fort et expressif. En misant gros sur le travail des guitares, HEAVYLUTION parvient à conjuguer la puissance de JUDAS PRIEST et PRIMAL FEAR, tout en se montrant allusif au lyrisme de SAVATAGE et SORTILEGE. Le mélange est donc assez gouteux, fort en bouche mais délicat sur le foie, et les ambiances développées, entre dystopie chargée et avenir incertain contribuent à faire de cette première moitié d’album un petit chef d’œuvre en soi. On aurait pu craindre une baisse de régime suite à un passage vers des morceaux non liés, mais heureusement pour nous, les stéphanois sont restés concentrés, et âpres à la tâche.

Production gigantesque qui propulse la navette via une rythmique épaisse et précise, tout en tirant des plans de vol incroyablement précis en mélodies mineures et à-coups majeurs. L’atmosphère est donc parfaite pour s’immerger dans un concept maison, et si « Rain of Lies » vient mettre un terme à cette odyssée dans les limbes de la science-fiction, c’est pour mieux nous ramener dans le giron d’un Metal intrépide à la MAIDEN des grands jours.

Soulignons le coffre impressionnant de Paul Eyssette, qui utilise ses capacités à plein régime, et qui module comme une vraie diva. Il y a du STRATOVARIUS là-dessous, mais aussi pas mal d’indicateurs de la scène allemande des années 90, pour un unisson puissant et fédérateur. Les frenchies ont bien grandi, et sont désormais prêts à assumer un éventuel statut de tête d’affiche européenne.

La seconde partie, moins théâtrale mais pas moins passionnante privilégie les formats plus courts, et nous assène de bons coups derrière la tête, tâtant du Thrash léger pour mieux nous bousculer. « Deadly Science » saccade mortel comme un ANNIHILATOR de l’espace, agitant ses drapeaux pour montrer patte blanche, tout en gardant ses armes chargées. On trépide, on s‘agite, on dodeline, tant la chaleur dégagée par ces chansons est contagieuse, et ces refrains envoutants.

Sûr de son fait, HEAVYLUTION taille dans le gras et ne garde que les aventures les plus musclées. « The Earth Will Remain » insiste sur ce côté Power Thrash qui permet au Heavy classique de se faire les triceps, avec encore une fois, cette maitrise incroyable dont fait preuve Paul Eyssette dans les graves comme dans les aigus. Capable d’imiter Ralf Scheepers, Udo, Ronnie Atkins ou Ronnie James Dio, le vocaliste s’adapte à tous les registres, et permet à The Cycle de briller de mille feux.

Et cet album a fière allure à la lumière de l’actualité.

Là où beaucoup d’œuvres du cru privilégient l’apparence à la personnalité, HEAVYLUTION dose les deux à parts égales, et accouche d’un monstre. « Led to Ruin », toujours aussi hargneux, « Shepherds of Fear » lourd comme du ACCEPT contemporain pavent la voie royale à l’épilogue « Travel for Life » qui renoue avec la grandiloquence de la première partie d’album, grâce à un habile jeu de cordes acoustiques et d’un crescendo dramatique très sensible.

The Cycle est un redémarrage en côte sans forcer sur l’accélérateur. Un simple coup de pied sur la pédale a suffi aux stéphanois pour retrouver la route, dont ils comptent bien bruler le bitume. Sacrée cylindrée, sacré carrosserie, une combinaison fatale qui vous laissera la tête dans les gaz d’échappement.   

      

Titres de l’album :

01. Exile | Foundation, Pt.1

02. The Plan | Foundation, Pt.2

03. Sacrifice | Foundation, Pt.3

04. Quest or Burden | Foundation, Pt.4

05. Rain of Lies

06. Deadly Science

07. The Earth Will Remain

08. Led to Ruin

09. Shepherds of Fear

10. Travel for Life


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par mortne2001 le 20/04/2025 à 17:39
85 %    200

Commentaires (1) | Ajouter un commentaire


La Boca
@78.121.68.127
05/05/2025, 18:16:55

J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée  à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .

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