Me voici une fois de plus face au cauchemar de tout chroniqueur : un groupe sorti de nulle part, sans date de formation, sans line-up, sans site officiel, Bandcamp, ou toute autre référence utile. Attiré par cette pochette séduisante et par cette appellation « US Power Metal », je me suis donc rué sur le premier album des UNDERWILL, certain de tomber sur la dernière nouveauté à la mode. Las, en dehors d’un disque entièrement disponible sur YouTube, point de salut, d’historique ou de point de départ. Alors, sans informations, on se concentre sur la musique.
Et cette musique est fameuse. En effet, UNDERWILL est un pur produit de l’école Heavy Power américaine, ce Power Metal joué avec les tripes et enrichi de nombreuses mélodies, tel qu’on pouvait le pratiquer dans les années 80 avec plus ou moins de conviction. La conviction ici est irréfutable, et le résultat évident : ce premier album est une petite bombe, une mine d’idées empruntées à droite à gauche et fondues dans le même creuset d’inspiration.
« Melting in the Sun » met immédiatement les choses au point, et nous enchante de son énergie palpable et de ses guitares affamées. Un up tempo efficace, des thèmes classiques mais sincères, et un premier tube qui ouvre le bal avec férocité. Evidemment, en écoutant cet album, on ne peut s’empêcher de penser à IRON MAIDEN, la référence ultime de tout groupe Heavy US qui se respectait entre 1982 et 1988, et par extension, à LIZZY BORDEN, ARMORED SAINT, SHOK PARIS, JAG PANZER et autres LEATHERWOLF et MALICE. L’ombre de FIFTH ANGEL plane bas, celle de VIRGIN STEELE plus haut, et ce melting-pot de références et d’époques est savoureux, et immédiatement charmeur.
Mais composer une ouverture capable est une chose, tenir la route sur quarante et quelques minutes en est une autre. Heureusement, les UNDERWILL confirment immédiatement via « Riders In the Night » et ses syncopes rythmiques à la Steve Harris/Nicko McBrain, pour un festival Metal euphorique et enthousiasmant. « New Horizons » enfonce un peu plus le clou, gagne le gros lot, et nous tend la queue du Mickey sur un tempo d’enfer. Back to the eighties, dans une Californie ou un Arizona sous influence, pour une course poursuite contre le temps qui passe. Décidément plein de gusto, ce premier album est une mine de hits qui louvoient entre Heavy formel et Power traditionnel, et si MAIDEN reste l’icône absolue, UNDERWILL parvient sans difficultés à se transcender pour dépasser son modèle et ses albums les plus récents.
Puissant, aux chromes rutilant, The Inevitable End est un point de départ inévitable, qui risque fort de faire de ce groupe une valeur sure de la scène américaine. On pense au RIOT des années Thundersteel et The Privilege of Power, décoré de quelques ornements plus européens. Un poil de savoir-faire à la STRATOVARIUS (« Kings of the Wasteland »), beaucoup d’intelligence dans l’agencement, et une progression qui nous fait passer de l’excellence au sublime, spécialement lorsqu’on s‘arrête sur la case tendresse de « Falling in the Dark ». Il y a du QUEENSRYCHE là-dessous, du QUEENSRYCHE des premières années (et donc celui le plus perméable aux recettes de MAIDEN), et la voix incroyable du chanteur sublime des structures simples et des progressions prévisibles. Entre ce frontman et ce (ou ces) guitariste(s) aux riffs persuasifs, le tableau est presque complet, si l’on rajoute une rythmique infatigable, mais qui trouve toujours le bon pattern.
Et de fil en aiguille, de clous en patches, l’album suit son cours, et ne déçoit jamais. Pas de remplissage, pas de pilotage automatique en fin de parcours, et une qualité qui supporte toutes les critiques, même les moins objectives. Entre Speed raisonnable et harmonieux (« Something Worth Fighting For »), Heavy Metal puissant et musclé (« Demons from My Mind »), tradition 80’s qui une fois de plus louche méchamment sur les années Dickinson (« There Is No Pain ») et un final épique, aux proportions gigantesques (« Just Run »), UNDERWILL fait plus que le job : il enterre la concurrence facile aux réflexes évidents, et nous offre un album de toute beauté, certes quelquefois par trop inspiré par la période charnière du MAIDEN qui tournait à guichets fermés aux Etats-Unis.
Mais impossible de résister à cette foi inoxydable, à ces duels de guitares en tierces magiques, et à ces lignes de chant lyriques qui s’envolent dans des cieux chargés. Alors, certes, l’absence d’informations et de promotion risque de pâtir au groupe, mais la qualité incroyable de cette première réalisation parle d’elle-même.
Titres de l’album :
01. Melting in the Sun
02. Riders In the Night
03. New Horizons
04. Kings of the Wasteland
05. Falling in the Dark
06. Something Worth Fighting For
07. Demons from My Mind
08. There Is No Pain
09. Just Run
Thanks for the review! We really appreciate it, it means a lot for us. We´ve updated our social media, our Bandcamp page it´s up and running now: https://underwill.bandcamp.com/album/the-inevitable-end
Merci!
Je n’ai jamais entendu parler de ce split vous savez ou l’écouter ou ce le procurer
03/06/2025, 13:35
Effectivement difficile de rester insensible à ce type de festival, à taille humaine, avec une ambiance conviviale sans tomber dans la cour des miracles et surtout avec une bell prog’. Très content d’avoir découvert Gravekvlt et pris la mandale attendue de (...)
02/06/2025, 23:00
Excellent report ! J'y étais. C'était purement génial. Dans le même style, tout aussi excellent, le Courts Of Chaos fut aussi un fantastique moment.
01/06/2025, 19:36
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55