En voyant cette photo promo sur le Bandcamp de GANNONDORF, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à MORTICIAN, et ses deux membres Will Rahmer et Roger J. Beaujard. Mais bien que les deux groupes partagent des inclinaisons pour la brutalité, leurs différences les éloignent considérablement du même champ de perception. Car ce duo californien s’épanouit dans un registre de Black Metal mélodique et complexe, alors que nos chers Roger et Will se sont toujours vautrés dans la fange du Brutal Death.
L’histoire de GANNONDORF est relativement erratique. Formé en 2008, le concept a duré trois années avant de se rebaptiser GRAVESPELL, pour finalement revenir à son baptême original en 2020. Fascinés par la légende de Zelda, ces musiciens (deux sur le Bandcamp, mais cinq sur l’entrée Metal Archives) nous proposent donc enfin leur premier album, après avoir lâché deux démos…entre 2008 et 2010.
Pas vraiment prolixe, GANNONDORF n’en est pas moins aujourd’hui une entité très viable. Avec un premier album solide, entre innovation et recyclage, l’aventure semble enfin commencer réellement, en souhaitant que l’avenir soit plus stable. Mais aussi que cette musique créative continue de bouillir dans la marmite sans devenir toute molle, ou fondue dans son jus.
Il n’est guère difficile de trouver des comparaisons entre ce The Nightmare Institution et des artistes comme MAYHEM, CRADLE OF FILTH, EMPEROR et quelques autres esthètes sombres. En premier lieu, on prend acte d’une technique soutenue, qui s’exprime par de fréquents changements de rythme, pour ensuite remarquer une indéniable créativité, fleurissant en un bouquet de mélodies et d’arrangements plus symptomatiques du Heavy Metal et du Death Metal.
Je parlais de recyclage plus en amont, car le groupe s’est proposé de reprendre certains de ses anciens titres pour les actualiser et leur offrir un son digne de ce nom. Certaines compositions seront donc connues de ceux ayant collé une oreille attentive aux deux premières démos, les autres ne pouvant faire la différence. Mais malgré cette disparité d’époques, The Nightmare Institution se montre très cohérent, et surtout, d’une puissance assourdissante, mais intelligente.
Partagé entre des titres largement développés et des postures beaucoup plus directes, The Nightmare Institution ménage donc ses effets, mais maintient la tension sur toute sa durée. On assiste donc médusé à un ballet ininterrompu d’ambiances, d’humeurs, la plupart du temps très véhémentes, et l’utilisation de chœurs proéminents confère à l’œuvre un parfum diabolique qui rappelle les grandes heures des hivers nordiques. Avec une jolie bordée de soli très intéressants, entre dissonances et sextolets incendiaires, une dualité vocale classique, et des patterns rythmiques alambiqués, GANNONDORF s’expose sous une lumière assez épique, et très proche de ses thématiques de prédilection.
Loin de se contenter de foncer tête baissée, les californiens aiment peindre des atmosphères délicates, qui contrebalancent efficacement avec la rudesse de leurs riffs. L’un des meilleurs exemples étant « Electric Forest », qui de son clavier au son très eighties cite COF dans le texte, tout en restant assez proche d’un ARCTURUS en version moins stellaire et plus Heroic-Fantasy.
Très ambitieux, The Nightmare Institution sait aussi se montrer très efficace. « End of Time » impose donc des attitudes plus traditionnelles, avec toujours en exergue cet affrontement entre les écoles nordique et anglaise. Beaucoup de dramatisme, une gestuelle théâtrale et des accents Folk, pour un voyage au long-cours dans les forêts les plus sombres et magiques.
Solide, inventif, curieux, osé, classique et actualisé, le répertoire 2024 résume à merveille le parcours de ces américains qui jusqu’à présent n’avaient rien accompli de notable. Mais un morceau comme « Void » est évidemment susceptible d’ouvrir quelques portes, et de projeter GANNONDORF vers un avenir des plus cléments.
Opéra horrifique, The Nightmare Institution use de toutes les astuces. Cordes en son clair, mélodies joyeuses, breaks purement Heavy, tout y passe, et avec brio. La multiplicité des tempi, l’investissement vocal, et l’imbrication des plans font de ce premier album un modèle de son genre, qui reste d’ailleurs à définir avec acuité. Tout au plus pointera-t-on du doigt le côté un peu synthétique de la rythmique, et les évidences qui rebondissent de piste en piste.
Mais cette petite heure en bonne compagnie permet de se faire de nouveaux amis. Des amis qui n’hésitent pas à voyager en mode ibère sur l’intro de « Somber Screams of Silence », à la guitare classique délicieuse, avant de tout envoyer valser à grands coups de blasts.
Entre modernisme et traditionalisme, GANNONDORF n’a pas choisi et c’est tant mieux. Certainement moins expérimental que les arguments promotionnels ne le vantaient, The Nightmare Institution n’en demeure pas moins un album très intéressant, qui dégage quelques pistes dignes d’être suivies. A moins que le groupe ne change encore de nom ou ne se mure dans le silence.
Titres de l’album:
01. The Nightmare Institution
02. Black Seas of Infinity
03. Gates of Demise
04. Dante’s Inferno
05. Electric Forest
06. End of Time
07. Void
08. Somber Screams of Silence
Spoiler il y aura un nouvel album de Slayer à un moment ou un autre et ce sera de la merde. Vivement que cette génération 80's crève franchement.
13/07/2025, 01:09
Le dernier Celestia est cool aussi. Je veux dire ça se plaint de moi parce que je pense beaucoup de bien de Chat Pile, vous voulez quoi ? une putain de liste ? foutez-vous la dans le cul et faites l'effort d'avoir la votre ou allez écouter ac/dc ou je sais pas quel autre g(...)
13/07/2025, 01:07
J'aime bien le dernier Cénotaphe et celui de Kaevum (parce que je suis un nazi), bon je pense que vous êtes au lit. J'arrête le spam.
12/07/2025, 23:01
Au passage je pourrais placer du black assez UG qui est mon genre principal j'avoue que c'est pour vous faire chier, mais je le pense vraiment.
12/07/2025, 22:08
C'est quoi la suite ? on va prétendre que Kiss est autre chose qu'une opération commerciale, bien les vieux ? i was made for loving youuuu baby, wow, quel chef d'oeuvre.
12/07/2025, 22:07
Je ne suis en aucun cas un troll, je pense absolument ce que je dis. Désolé de boulverser votre branlette collective, mais entre Black Sabbath et Deafheaven c'est Deafheaven sans hésitation. Sunbather est un album culte, bien plus que tout ce qu'a pondu Black Sabbat(...)
12/07/2025, 22:00
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09