En parlant de comeback ce matin, je ne m’attendais pas à être confronté à deux cas bien précis. Car les canadiens déchaînés de THE CADAVOR DOG nous font aussi le coup du retour après une longue absence, leur dernier LP remontant à l’année 2014. A l’époque, nous découvrions un combo sûr de lui, en pleine bourre depuis son High River natal, et déjà auteur d’un premier tome deux années auparavant. Rien ne laissait donc présager d’un long hiatus entre Tear Your Peace to Pieces et ce bien nommé The Return Of The Dog, mais l’attente en valait la peine. Car ces marsouins n’ont rien perdu de leur folie, ni de leur talent pour agrémenter un Speed/Thrash classique d’une bonne dose d’hystérie.
Le clebs a donc regagné ses pénates, toujours aussi féroce et prompt à mordiller les guiboles du facteur. Un facteur qui d’ailleurs ne court même plus le risque de passer le portail, et qui préfère balancer le courrier dans le jardin.
Power-Trio dans la plus noble lignée du terme (Wolf Spider - chant/guitare, Nate Dog - batterie et Kyle Smit - basse), THE CADAVOR DOG revient donc remanié de deux nouveaux membres, qui ont parfaitement su coller à l’éthique d’un leader/frontman qui sait comment manier sa laisse et la laisser suffisamment lâche pour pisser. Avec ces dix nouveaux titres, le trio nous propose un voyage dans le temps assez délicieux, entre le pitbull modérément colérique et le dogue argentin lubrique, et dès l’aboiement initial de « Return Of The Dog », on pige que le mâtin n’est pas jouasse et qu’il va s’en prendre à nos godasses.
La recette et pourtant d’usage. Une gueule qui laisse sortir toutes les dents, mais une méchanceté à l’avenant. Un Speed/Thrash sidérant de bonne humeur et une énergie à faire passer les WARFARE pour des sentimentaux AOR. Une façon de traduire les instincts paillards d’IMPALED NAZARENE en mode Thrash des familles, via des riffs classiques et une rythmique turbocompressée.
Il faut dire que Wolf Spider et son timbre diabolique de sorcière à carlin est un sacré maître de cérémonie. Rappelant les meilleurs hurleurs allemands d’ASSASSIN et TANKARD, le guitariste/hurleur trempe sa truffe dans le bol de croquettes, et ne relève la gueule que lorsqu’il est repu. Ce qui prend exactement une demi-heure, le temps de placer une bonne dizaine de gueulantes, l’écume aux babines, et l’auditeur de comprendre que le clébard n’est pas là pour se faire des amis ou se faire cajoler le zizi.
Formel bien sûr, traditionnel dans son optique rétrograde des années 88/89, The Return Of The Dog est une sorte de Tex Avery pour la gent canine, avec courses poursuites, glissades sur le bitume, et poubelles déchiquetées pour le plaisir de pisser sur les réverbères. Mais ces chiens-là ne sont pas dangereux. Ils aboient sans arrêt certes, ont tendance à ne pas respecter la légitimité d’un meuble Ikea, mais savent aussi se montrer plus ou moins affectueux quand leur panse est pleine. Ainsi « The Crawling Dirt » tempère un peu les ardeurs malgré la forte odeur, et prouve que THE CADAVOR DOG est aussi capable de puissance.
Produit avec précision pour que la brutalité reste de saison, ce troisième album célèbre non seulement les retrouvailles, mais les scelle avec enthousiasme. Les canadiens ont parfait leur formule pour se montrer inattaquables, et nous offrent trente-six minutes de férocité sympathique.
Prenez l’album dans l’ordre ou aléatoirement, le résultat est le même. Sauf que le trio a pris soin de planquer vers les deux tiers quelques titres moins lapidaires et plus développés, ce qui pourra vous désarçonner si vous vous attendiez à une attaque sans pitié. Ces morceaux plus métalliques et moins atomiques permettent à l’album de garder une certaine diversité Heavy, même si la plus grosse part se situe entre un Crossover méchamment nerveux du collier (« The Lies That Kill The Light », grosse basse et accélération Punk fumasse) et un Thrash qui schlingue du panier (« Strike Anywhere »).
Pas le temps de finasser donc, ni de se laisser lustrer le poil, il faut battre le rappel du quartier et retrouver les vieux potes pour une kyrielle d’os à déterrer. La chasse est donc ouverte, et les greffiers n’ont plus qu’à se planquer, en espérant ne pas attirer l’attention de cette meute affamée. Prévisible mais jouissif, ce comeback de THE CADAVOR DOG est joyeux, nerveux, et nous rappelle au bon souvenir d’un Thrash joué avec les burnes et qui n’hésite pas à humer quelques rondelles de fion.
Alors, on tue, on rue, mais on joue intelligemment, et on ne se contente pas de ramener la baballe. Et malgré une pochette pur Brutal Death, The Return Of The Dog traque ses victimes dans le jardin des HOLY MOSES, retrouvant l’impulsion germaine en la matière du fond de son froid Canada.
Bark ‘til death !!!
Titres de l’album :
01. Return Of The Dog
02. Strike Anywhere
03. Hate Thy Neighbor
04. Shit For Brains
05. Dirty Pig
06. The Crawling Dirt
07. Agonizing Life
08. The Lies That Kill The Light
09. Kill 'Em
10. The Guillotine
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Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07
Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)
07/09/2024, 10:39
je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)
06/09/2024, 13:32
Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !
05/09/2024, 01:56