La chaleur nous oblige à rechercher la fraîcheur. Tiens, d’ailleurs, au lieu de bronzer dans mon jardin, je traine devant mon PC pour vous entretenir de l’actualité musicale mondiale qui justement, me pousse vers la Suède et ses côtes à températures plus raisonnables. Sauf que pas de bol pour moi, un pays ne garantit jamais un climat, et le groupe dont traite cette chronique est du genre lourd, concentré, et plutôt brûlant. Sans avoir plus de précisions puisque les musiciens en sont plutôt avares, je peux vous dire que les ASTRAAL viennent donc de quelque part en Scandinavie, qu’ils s’y sont formés en 2015 sous l’impulsion du guitariste/chanteur Emil Hardarson et du bassiste Sebastian Fingal (depuis parti vers d’autres horizons), et qu’ils ont depuis leur création sorti un premier LP In Time. C’est donc en 2019 et avec un line-up renouvelé (Emil Hardarson - guitare/chant, Joel Jansson - batterie, Joel Edvardsson - guitare et Jonathan Holmström - basse) que le combo nous offre ces cinq nouveaux titres regroupés sous la bannière d’un gros Hard Rock bien gras et subtilement Stoner, et baptisés The River, de celles qui coulent vers la Nouvelle-Orléans, charriant des torrents de décibels que la vague NOLA répand depuis quelques années. Sans hésiter, autant affirmer que ce second effort des suédois est en tout point conforme à ce qu’on attend d’un disque de Heavy rétro comme il faut, légèrement nuancé d’efficacité plus moderne, ce que les influences des instrumentistes confirment. Ils citent donc très logiquement BLACK SABBATH, TYPE O NEGATIVE, BLACK LABEL SOCIETY, DOWN, et beaucoup d’autres qu’ils gardent à l’arrière du crâne pour ne pas les oublier.
Encore une fois, point de révolution à l’horizon, mais beaucoup de pertinence, et d’efficience. En stoppant leur seconde enjambée juste au-dessus de la demi-heure, ASTRAAL a fait le bon choix, nous évitant la redondance pénible de ce genre d’effort. Disposant d’un son très compétitif, et assez épais pour couvrir le jus qui coule des guitares, The River n’a pas grand-chose avec celle chantée par le Boss, et se répand plutôt comme un marécage qui déborde, sous une chaleur de plomb. Le genre de musique qui attire les moustiques, qui pique, et qui laisse avec une soif à étancher avec une gnole typique. Tout ou presque est dit dès l’introductif « The Great Machine », qui de son tempo bien pataud nous suggère un mélange DOWN/KYUSS/TYPE O, bien déhanché, mais suffisamment lourd pour peser dans la balance. Quelques arrangements pour meubler le fond, une voix un peu fluette à la Ozzy, et vogue la galère, mais avec beaucoup de groove et un flair pour trousser des riffs de fou. Un phrasé de chant investi, et une dimension ample, pour un premier titre qui parvient sans peine à convaincre même les plus indécis. Et si les tonalités de base se répercutent de titre en titre, l’ambiance elle évolue et change, s’allège ou subit les effets de la pesanteur, mais sans perdre cette ingéniosité rythmique qui permet même au martèlement le plus poussé de sonner supportable. Tout est en place, et les pieds finissent par s’agiter, la tête commence à dodeliner, et « Man of Nothing (And So Much More) » de nous sevrer du meilleur Stoner/Sludge qui soit, c'est-à-dire pas trop traumatisé par les exactions seventies.
Sauf que plus le disque avance, plus les chansons rallongent, proposant assez d’idées pour combler les vides de l’espace. Les guitares apprennent à se faire plus discrètes pour laisser un couplet respirer (« The Last Rays of the Sun »), alors que les refrains explosent d’une syncope méchamment saccadée, et l’aspect progressif prend le dessus, sans que les ambitions ne lestent le projet. Alors, on s’envole, d’autant que les bougres savent agencer et structurer, ne manquant jamais de jus pour propulser la rythmique ni de flair pour rendre les riffs mémorisables. En convergence de tout ce que leurs styles de prédilection préconisent, les suédois avancent avec certitude, et trouvent toujours le petit plus qui fait la différence. Tout ça peut prendre la forme d’une batterie qui tonne et d’une basse qui grogne (« When All Is Heavy », et ça n’est pas peu dire…), d’une accélération soudaine qui nous transporte, ou d’un chant plus noyé dans le mix et soumis aux effets accentuant le côté un peu lysergique de l’ensemble. D’ailleurs, le trip se termine par une envolée pas très lyrique de près de dix minutes, qui démontre s’il en était besoin que le quatuor en a sous le coude, et « The River That Runs » de prendre des airs de virée en barque après la tombée de la nuit. Une guitare sombre que le maître Iommi n’aurait pas reniée, des sifflements, un vrombissement, des feuilles d’arbres qui tremblent, et la dérive commence…On se souvient évidemment de feu Peter Steele, mais aussi du bon Phil lorsqu’il se penche sur l’historique de son sud adoré, et tout ça nous éloigne de la légèreté suédoise habituelle, plus coutumière des illuminations Pop ou des assombrissements Death.
On attendra bien sûr à l’avenir un peu plus de culot dans le traitement, et d’autres morceaux brefs qui aèrent le tout, mais en définitive, et malgré son caractère encore anecdotique, ce deuxième album d’ASTRAAL pourra même convertir quelques nouveaux fidèles sur sa route, fidèles qui seront conquis par cet esprit libre. Un voyage doomy but dreamy, un peu cotonneux mais méchamment Heavy, mais surtout de bonnes chansons, ce qui dans le genre mérite d’être noté. Fait chaud en Suède finalement. On est bien à la maison.
Titres de l’album :
1. The Great Machine
2. Man of Nothing (And So Much More)
3. The Last Rays of the Sun
4. When All Is Heavy
5. The River That Runs
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
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Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54