Une affaire simple. Des suédois, un label suédois, du Black Metal vraiment méchant et sale, et une continuité dans la tradition, jusqu’à épouser celle des années 90, qui a en quelque sorte jeté les graines de la discorde. Fondé en 2015 à Malmö, le power-trio (le mot est faible) ULTRA SILVAM a d’abord fait ses armes via une première démo éponyme, avant de proposer un premier long célébré par l‘underground comme le nouveau messie vintage. The Spearwound Salvation montrait en effet de belles et néfastes qualités, et une propension à se vautrer dans la fange sombre comme un porc sacrificiel appréciant un dernier bain de boue. Mais le cas de ces trois musiciens n’était pas non plus des plus évidents. Certes, leurs accointances avec la scène mythique nationale étaient évidentes, mais un désir de rendre l’histoire plus souple et contemporaine crevait les tympans, un peu comme si Abbath s’amusait avec son propre héritage. Nous attendions alors une suite éventuelle à ce brouillon intelligent, que Shadow Records nous offre en ce mois de février 2022.
Shadow Records (distribué par Regain Records) a choisi de multiplier les formats, et d’étaler les sorties. Ainsi, le CD et la cassette sont disponibles conjointement, alors que la version vinyle vous fera patienter encore quelques mois. Et croyez-moi, l’objet mérite bien un format un peu moins évident que le dématérialisé ou le simple compact-disc anonyme.
ULTRA SILVAM c’est un peu le melting-pot ultime. Un chaudron de violence bouillonnant, une marmite de bestialité paillarde, un tonneau de liqueur qui crame la gorge et l’estomac. En choisissant de ne pas choisir entre les figures légendaires de son pays, le trio (M.A - basse/chant, A.L - batterie et O.R - guitare) préfère mixer ses références pour produire le BM chaotique le plus prenant, le plus groovy et collant aux semelles du marché. Avec de réguliers inserts Heavy dans la plus grande tradition IMMORTAL, The Sanctity of Death alterne la colère et la séduction vénéneuse, et nous empoisonne de son venin noir comme la poix. Si les segments brutaux sont d’une intensité inégalée (ou presque, n’exagérons rien), les passages plus modulés proposent des choses aérées et intelligentes, des mélodies prononcées, et des allusions à la NWOBHM, à la scène Thrash californienne, mais aussi au Black le plus évolutif de ces vingt dernières années.
Ainsi, « Incarnation Reverse » se propose de vous préparer un petit plateau audio avec quelques échantillons savoureux. De grosses tartines à la sud-américaine, quelques toasts à la suédoise, des en-cas typiquement européens roboratifs à base de riffs pleins et de basse déliée, et le tout passe comme un apéritif pris entre amis, des amis ayant le même background et n’aimant rien de plus que la variété de ton.
Alors, lorsque la température monte d’un cran, on ne peut s’empêcher de penser à une rencontre fortuite mais créative entre BEHERIT et VULCANO, le tout supervisé par le savoir-faire d’un DARKTHRONE, comme le démontre l’épilogue furieux « Of Molded Bread and Rotten Wine ». Truculent dans l’excès, mais fin dans le dosage, ULTRA SILVAM a su s’entourer de la bonne équipe pour accoucher de ce The Sanctity of Death. Enregistré par Devo Andersson (MARDUK) à l’Endarker Studio, mixé & masterisé par Marco S. Vermiglio au studio The Forge Music Production, et décoré d’un superbe artwork de Samuel E. Thomas, ce deuxième album frappe très fort, et très intensément sur une durée très restreinte, ce qui le rend encore plus efficace. Il est tout à fait possible de ne pas être étonné par cette approche plurielle mais brutale, mais en prêtant attention aux détails, et notamment ces breaks brillamment amenés pour aérer des compositions frôlant le non-sens bruitiste absolu (« Sodom Vises Himlafärd » et ses blasts au petit bonheur la chance), on se rend compte du flair de musiciens qui ne vendent pas la peau de l’ours avant de l’avoir mal léché.
Et c’est ce contraste entre la débauche totale et une certaine finesse qui fait le charme d’un album totalement imprévisible, et pourtant ancré dans la culture suédoise des pieds fourchus à la tête cornue. Pas le moindre des paradoxes, mais surtout, un sacré exutoire pour les bipolaires hésitant constamment entre le massacre et le nihilisme d’un côté, et une envie de plaire de l’autre.
ULTRA SILVAM, future référence de la nouvelle vague suédoise ? Possible, les indices sont probants.
Titres de l’album:
01. Dies Irae
02. Sodom Vises Himlafärd
03. The Sanctity of Death
04. Tintinnabuli Diaboli
05. Förintelsens andeväsen del II: Den Deicidala Transsubstantiationens Mysterium
06. Black Soil Fornication
07. Incarnation Reverse
08. Of Molded Bread and Rotten Wine
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Jus de cadavre 12/11/2023
Magnifique chro pour un disque entré dans la légende.J'ai découvert Slayer, et par la même occasion le Metal extrême, avec cet album (pas à l'époque de sa sortie, je n'étais pas né !). Le grand frère d'(...)
03/12/2023, 17:04
Oui une bien belle soirée en effet !!!J'étais venu principalement pour Atrocia et Darkall Slaves, mais ai pris une bonne branlée devant Mental Vortex.Beaucoup moins client du style de C.Excision, mais il faut reconnaitre que les gars savent tenir une sc&egr(...)
03/12/2023, 15:16
Franchement un superbe groupe et des super mecs ! Bien content d'avoir enfin pu faire une vidéo sur eux !
03/12/2023, 14:43
Si la sphère Maiden élargie savait gérer les vfx et les artworks 3d ça ce saurait @Tourista !
02/12/2023, 11:22
Oh my gaufre ! j'aime beaucoup le bonhomme mais là c'est douloureux et ridicule (le son, l'image).J'espère que le reste redressera le niveau.
02/12/2023, 10:45
Faiblarde l affiche.A titre perso ormis sacramentum et Didier y a rien qui me vas. (Des vieux trucs d il y a 20 ans)Je passe cette année
01/12/2023, 21:18
Y'a pas l'Elysée ? déçu...J'espère une première partie Squeezy, et toujours des chansons avec des camions, des bidets et du caca.
01/12/2023, 10:33
@Orphan, tu avais rectifié de toi même. Je voulais bien sûr parlé de la Temple ( où tu seras) et non la Valley.
30/11/2023, 13:10
@Buck Dancer : OK avec toi.Voila pourquoi, on va camper entre Altar / Temple / VIP ce jour la.(petit détour par SCOWL quand même, j'aime bien ce truc).
30/11/2023, 10:23
Le dimanche, si on enlève l'Altar et la Valley, on est quand même pas loin d'une affiche de Rock en Seine. Heureusement quelques groupes viennent sauver l'affiche.
29/11/2023, 18:53
Quand je pense que les gens achètent leur place sans connaitre l'affiche. Il doit y avoir un paquet de reventes...
29/11/2023, 13:06
Honnêtement ca fait biiiennn longtemps que je n'ai pas vu une affiche globalement aussi bonne pour un fest de cet envergure.Le problème au Hellfest c'est le public. Ca ca bougera pas, faut faire abstraction, mais sur papier ca régale.Et un gr(...)
29/11/2023, 09:46
Ouaip... ... ...J'm'attendais à une affiche bien plus pourrie que ça en fait...Cela aurait pu être mieux, mais cela aurait surtout pu être bien pire.
28/11/2023, 17:04
Bah je trouve qu'il y a de quoi se faire un beau festival quand même et ça évite de faire trop de choix cornélien, en élargissant ainsi l'offre. Ca ne me parait pas si catastrophique que ça, en dehors du tarif bien entendu...
28/11/2023, 11:20
Cool, y'a Green Lung, donc j'espère qu'ils feront une ou deux autres dates à côté afin d'aller les voir (je reitère, leur dernier album est excellent). Je regarde surtout la liste dans cette optique hehe. j'ai levé un sourcil pour (...)
28/11/2023, 10:03