Sous l’équateur du Brésil, entre Cuba et Manille ? Prends-moi la main viens danser ? Equateur oui, mais pour ce qui est de danser, vous pourrez toujours repasser. Vos t-shirts de SARGOFAGO ou DEMOLITION HAMMER par exemple. Car ce quatuor équatorien ne vous jouera ni samba ni salsa, et vos explosera les guiboles de son Death/Thrash primal et encore très amateur dans le rendu.
Formé en 2017, le quatuor MEDIKAL HORROR (Marcelo Villavicencio - basse, Paúl Plaza - batterie, Jeremy Pilatasig - guitare et Fabián Torres - chant) propose en 2021 son premier album autoproduit, et un premier album qui louche méchamment vers la méchanceté brésilienne des années 80. Revendiquant sans honte ses références et influences, ce sympathique ensemble de bal fout le feu aux poudres, et allume la mèche de la nostalgie brutale. Avec sa superbe pochette faite main qui nous replonge dans le graphisme underground des produits les plus Thrash d’il y a trente ans et plus, Toxicopharma créé un vortex nous aspirant et nous transportant dans le temps, lorsque les hordes les plus barbares privilégiaient l’authenticité à la technique, et se permettaient de signer des œuvres sans tenir compte du solfège.
Presque aussi carré que le SODOM d’Obsessed by Cruelty, quasiment aussi blasphématoire que les débuts de SARCOFAGO, pâtissant d’un son aux médiums exagérés nous renvoyant aux pires heures des premiers cris de SEPULTURA, MEDIKAL HORROR ne prend pas de gants pour affirmer sa personnalité rétrograde, et appuie là où ça fait méchamment mal pour les tympans tout en développant des arguments rythmiques et mélodiques relativement convaincants. Mené par un frontman ayant vendu ses cordes vocales au diable depuis belle lurette, le quatuor avance donc en terrain connu, et synthétise tout ce que le Thrash/Death a connu de plus diabolique depuis son émergence dans les années 80 sous l’impulsion des sud-américains ou de POSSESSED.
Etrangement, le groupe, quoi que ancré dans une époque bien définie, se permet d’être allusif à d’autres décades en empruntant à PANTERA ses riffs les plus bluesy. Ainsi, « La Noche » suggère que des albums comme Cowboys From Hell ou Vulgar Display of Power ne sont pas tombés aux oubliettes en Equateur, mais ne vous inquiétez pas : le plus gros du propos rapprochera les fans de KREATOR, SODOM et VULCANO, tout comme les nostalgiques de BLASPHEMY et autres HOLOCAUSTO.
Du bestial donc, du brutal, des changements de tempo à la louche, des paroles évidemment infectes hurlés d’une voix de démon possédé par les deux angelots de Bonded by Blood, une attitude droite dans ses bottes tordues, et une exploration des possibilités bruitistes qui le confine parfois au travail au calque et au crayon de bois. Réfutant tout principe d’évolution, les équatoriens nous jouent la partition la plus crue, restent dans les limites d’un mid tempo tournant up quand il le faut, mais qui, il faut l’admettre, est trop raisonnable pour vraiment convaincre. On aurait apprécié que les musiciens s’affolent un peu plus et s’affalent dans la brutalité la plus lubrique, nous servant des mets Bestial Thrashcore bien épicés, mais cette modération qui empêche l’album de vraiment décoller est un handicap sérieux.
Alors évidemment, tout ceci reste très épais comme une sauce de ragout avec trop de farine, et des morceaux aussi conséquents et méchants que « La Morgue » ou « Agonías Nocturnas » sauront satisfaire les plus accros à la hargne typique d’Amérique du sud. Toutefois, les problèmes de mise en place, les riffs un peu trop répétitifs pour être convaincants, la batterie au son un peu approximatif, s’ils constituent des arguments vintage de choix, finissent par lasser malgré le métrage assez bref.
Alors, on compte sur les quelques cassures moins prévisibles, comme les arpèges amers introduisant « Suicidio Universal », ou la bestialité accrue de « El Títere » pour accepter le parti-pris trop prévisible. La langue ibère nous permet aussi de respirer un air d’exotisme bienvenu, mais les allures de démo plus professionnelle et les répétitions successives empêchent de prendre vraiment ces outsiders au sérieux, même si leur travail d’exhumation est assez sympathique au demeurant.
Titres de l’album:
01. Corrosión Social
02. Agonías Nocturnas
03. La Noche
04. Infección Tecnológica
05. La Morgue
06. Toxicopharma
07. Suicidio Universal
08. El Títere
09. Vida Extrema
10. Puchuato (Ente Homicida)
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
09/07/2025, 18:22
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12