La Colombie, pays pourvoyeur de brutalités en tout genre depuis les années 80 exporte encore et encore, sous des formats divers, mais toujours attaché à cette bestialité qui a fait sa renommée. Aujourd’hui, hors du Black, du Black/Thrash et autres dérives Noisy plus ou moins recommandables, l’Amérique du Sud nous envoie une horde de zombies plus ou moins frais, s’exprimant dans un langage séculaire, et bousculant une fois de plus la sensibilité des plus fragiles. Ainsi, les originaires de Cúcuta de BORDER TERROR ne nous proposent pas un énième torture porn à base de touristes charcutés par des psychopathes locaux, mais bien une énième visite guidée des bas-fonds colombiens sous bande-son Death de tradition.
Fondé en 2017, ce collectif hirsute n’en est pas à son coup s’essai, puisqu’un premier moyen-format avait déjà choqué les âmes prudes en 2018 (Escaping from Pandemonium, savoureux). Et trois ans plus tard, c’est via un premier long plutôt court que les colombiens reviennent sur le devant de la scène moisie, armées de huit titres dont une intro pour nous mettre à genoux et nous faire humer la terre d’un cimetière local.
Vingt-cinq minutes, c’est peu, mais suffisant. En effet, quelque mesures suffisent à prendre l’ampleur des dégâts old-school, et cet Ultratumba ravira les amateurs de sensations fortes estampillées nineties, avec son démarcage à peine caché des exactions les plus caverneuses de l’époque. A cheval entre l’inspiration brutale américaine et la froideur des riffs suédois, BORDER TERROR propose donc une fusion assez délicieuse entre les coups de boutoir glaciaux d’ENTOMBED et la rigueur de dépeçage de SUFFOCATION, soit la quintessence des deux écoles, assaisonnée de piments locaux.
Entre vitesse exagérée et lenteur éprouvante, ce premier album démontre que les musiciens ont des capacités de composition certaines, et qu'ils manient leur instrument avec un panache indéniable. Le title-track est justement le genre de postulat dont nous avons toujours besoin en cas de classicisme prononcé, et sa férocité dans la vélocité est vraiment très agréable et mordante, d’autant que quelques breaks emprunts de fantaisies en blasts viennent agrémenter le tout.
Caverneux mais discernable, intelligible mais bestial, ce premier album nous plonge dans le marasme de la tradition Death des origines. Pas de complaisance dans la copie, mais du flair dans l’aménagement des titres, qui reposent tous sur plusieurs idées différentes. Les riffs congelés et réchauffés au micro-ondes donnent donc facilement le change, d’autant que le quintet composé de Diego Barajas à la basse, d’Alex Mora et de Carlos Corzo aux guitares, d’Hector Sanabria à la batterie et d’Andres Ardila au chant peut s‘appuyer sur une rythmique au rendement maximal, et sur une paire de guitaristes qui n’ont pas la rigor mortis dans leur sac à cadavres.
Alors, ça tangue, ça bouscule, ça écrase, ça concasse, mais ça le fait proprement, et avec amour. Entre un abattage sérieux et une compression solide, les colombiens font le tour de la question formelle, et nous offrent un panaché de morceaux tous plus convaincants les uns que les autres. Et ce classicisme de forme ne lasse pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire, d’autant que le schéma est bien élaboré, reposant sur un principe d’alternance entre le glauque et l’horrifique rapide.
Le long et évolutif « Furnaces Of Infamy » prouve que le groupe en a sous le coude et reste tout à fait capable de nous divertir, tandis que le lapidaire et sans pitié « Guerra A Muerte » nous donne des fourmis dans les neurones, nous obligeant à voir la vie sous son angle le plus cruel et implacable.
Espagnol, anglais, les langues se succèdent mais la violence reste stable, et avec des brûlots de la trempe de « Muerto Insepulto », on se laisse facilement prendre au jeu de la brutalité la plus traditionnelle. Une fois encore la Colombie prouve qu’elle n’usurpe pas son titre de nation la plus brutale de l’univers Death, et impose ses poulains de BORDER TERROR aux postes de surveillance d’une frontière assez bien gardée pour que la chasse le soit aussi.
Titres de l’album:
01. Sepulcro (Intro)
02. Manufacturing For Death
03. Ultratumba
04. Born In Tombs
05. Furnaces Of Infamy
06. Guerra A Muerte
07. Ritual Of Pain
08. Muerto Insepulto
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08/07/2025, 06:08
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
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