Noël, c’est la tradition. Les pulls atroces, les embrassades hypocrites, les cadeaux foireux, les repas qui n’en finissent pas, tout ça pour honorer la naissance d’un gus qui nous a bien emmerdé avec sa doctrine. Nous sommes donc en droit de rejeter ce foutu esprit de Noël au titre de notre libre arbitre, et de notre attachement à la laïcité. Et puis sincèrement, avoir la même chemise ou le même nécessaire de bureau pour la troisième année consécutive vaut-il les efforts fournis pour ne pas dézinguer tout le monde au couteau à beurre ?
La tradition, on peut la chercher ailleurs. En Suède par exemple. Un pays qui depuis des années domine la production Metal mondiale, et qui n’a de cesse de recycler sa propre culture pour se nourrir de ses propres fantasmes. Mais abordons le problème sous un angle Black Metal. Si la Norvège reste le dépositaire majeur d’un secret obscur enfoui dans la profondeur des forêts, la Suède n’a jamais été en reste, et a livré une copie moins occulte et brutale, mais toute aussi cruelle.
Et lorsque la Suède se met à imiter la Norvège, tout est permis, et la dite tradition s’en prend vraiment un grand coup.
Pour la faire simple et courte, le duo AVSKRÄDE est en quelque sorte un revival très élaboré, mais aussi très sauvage. Louchant sur la sècheresse de la Norvège en empruntant les codes d’un BM âpre et systémique, le tandem [insert a musician name] [insert another musician name] originaire de [insert a city name] s’offre une relecture des grimaces DARKTHRONE en puisant dans le répertoire de l’intuition norvégienne. Très porté sur la période Peaceville de Nocturno Culto et Fenriz, AVSKRÄDE ne s’embarrasse pas de principes, tourne le dos à l’innovation, et nous offre un spectacle glacé qu’on ressent au plus profond de nos entrailles.
Traumatisés par des albums comme Panzerfaust, Total Death et autres Under a Funeral Moon, nos deux compères enneigés ne se gênent pas non plus pour faire les poches d’IMMORTAL, tout en insérant dans leur musique des éléments joyeux et plus personnels. En résulte un disque moins prévisible qu’il n’y paraît, bien que guidé par des préceptes datant des années 90. Signe que la Suède est toujours aussi froide et inhospitalière quand l’humeur est mauvaise.
En embrassant les clichés du genre pour les sublimer, AVSKRÄDE signe l’album de Black le plus formel de ce mois de décembre 2023, mais se permet quelques fantaisies rythmiques et mélodiques via le bondissant « Natten Nalkas », vomi comme de la bile sur un prêtre naïf, mais éructé comme un commandement satanique venu du fond des temps. Avec une grosse basse qui gronde et ne décolère pas, une guitare sans autre effet qu’une distorsion rachitique, et une voix dégueulée comme aux plus grandes heures de Legion, AVSKRÄDE joue sur du barbelé, et impose sans ambages sa conception old-school.
Ce qui garantit donc une efficacité optimale qui compense le manque cruel d’originalité.
Mais je parlais en préambule de tradition, et Undergång s’y accroche comme un chien à son os. Bien que le duo ose des riffs un peu plus aérés, ses fondamentaux restent ancrés dans cette brutalité clinique et congelé des early nineties, lorsque l’armada norvégienne se perdait dans les forêts pour quelques photos promo. Le Black est ici aussi rude qu’un hiver sans poêle, aussi radical qu’une disparition programmée, et aussi violent qu’un crime commis sans aucun remord.
De tout ceci découlent des compositions percutantes et efficaces. La plupart du temps basées sur un ou deux riffs, avec quelques effets pertinents (« Forskarlen » et ses remous aquatiques gelés), les onze chansons sont autant d’hommages rendus à la génération précédente, celle qui a défriché tout le terrain pour agrandir son champ d’action.
Alors, certes, les allusions à DARKTHRONE ne sont pas toujours des plus subtiles, mais l’énergie, la sincérité et l’efficacité du concept permettent d’occulter certaines petites erreurs de jugement, faisant d’Undergång un album plus que recommandable.
Loin du lo-fi, allergique à l’avant-garde, AVSKRÄDE propre donc un entre-deux classique mais savoureux. On se laissera donc tenter par cet anti-chant de Noël qui célèbre plus volontiers les traditions païennes que les cadeaux sous le sapin.
Un album qui sent le sapin justement. J’aime assez la formule.
Titres de l’album:
01. Må du Brinna
02. När Bönerna Tystnat
03. Mänsklighetens Avskräde
04. Av Lågornas Hunger Förtäras
05. Natten Nalkas
06. Naturens Borg
07. Forskarlen
08. Ty du Skall ner i Jorden Skrämmas
09. Mörker du Majestätiska
10. Ångest
11. Fri
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04