Presque trente ans de carrière, un parcours mélodique impeccable, et un chemin musical tracé dans une ligne d’or et d’argent, quelques millions de disques vendus, mais surtout, une réputation sans tâche et une auréole au-dessus de leurs têtes.
C’est sans doute la façon la plus honnête de présenter l’histoire d’un des groupes Canadiens les plus attachants, mais aussi le meilleur sans conteste possible dans son créneau. HAREM SCAREM a alimenté tous les fantasmes ces trois dernières décennies, que ses membres aient tenté l’escapade en solo avec brio, qu’ils aient changé de nom, ou qu’ils se soient simplement réunis sous leur bannière d’origine, et il y a une raison simple à cela. Il semblerait qu’aux alentours de la fin des années 80, les quatre canadiens aient trouvé la formule magique pour composer des hymnes Hard-Rock mélodiques imparables, leur apportant une patte très personnelle, et les plaçant dans les rangs très enviés des orfèvres du genre, avec un savoir-faire qui n’a jamais été démenti depuis.
Suite à l’album Hope, ils nous avaient avertis que l’aventure était peut-être finie, mais tout le monde savait que d’une façon ou d’une autre, nous allions les retrouver sur notre chemin, toujours aussi faciles en termes de composition et séduisants dans l’interprétation. Leur classe naturelle les avait poussés à ramener les meubles dans la maison pour un comeback aussi prévisible qu’espéré, et Thirteen avait confirmé que leurs liens ne pouvaient être défaits, même inconsciemment.
Comeback donc, qui se devait d’être entériné par un quatorzième album studio ne reniant en rien leur passé, mais louchant quand même salement dessus. Car après tout…
Après tout, trente ans de carrière, ça se fête, et dignement. Alors Harry Hess (chant, claviers), Pete Lesperance (guitare), Stan Miczek (basse) et Creighton Doane (batterie) ont mis les petits plats Heavy dans les grands AOR pour nous revenir plus en forme que jamais, avec dans leur besace un des albums les plus probants de leur longue carrière, qui a une fois de plus réussi à rester dans l’air du temps sans rien renier du chemin accompli pendant ces trente longues années. Ce sont une fois de plus les Italiens de Frontiers qui se voient confiés le destin d’un disque qui va réconcilier les fans de Heavy mélodique avec leur groupe fétiche, et admettons après plusieurs écoutes que les quatre Canadiens ont fait fort et Heavy cette fois-ci, puisqu’on peut affirmer sans aucune hésitation que United porte admirablement bien son titre et se rapproche des plus grands classiques du groupe, Mood Swings y compris.
Pourtant, rien n’a changé, ils sont toujours les mêmes. Pete tisse toujours des riffs salement accrocheurs et mémorisables, et se veut aussi mordant dans son jeu qu’il n’est attachant, Harry chante toujours fabuleusement bien, avec ce timbre voilé qui lui confère une puissance incroyable sur les couplets et de la douceur sur les refrains, fédérateurs évidemment, et la section rythmique de Creighton et Stan n’a plus qu’à suivre, pilonné ou chaloupé, histoire de donner aux morceaux la couleur nécessaire. Du travail de pros qui ont su rester spontanés tout en soignant aux petits oignons chaque détail d’un disque qui fera date dans leur mythologie.
Si certains de leurs efforts le paraissaient parfois un peu trop, United sonne aussi frais et naturel qu’un premier LP sanctionnant des années de jeune existence, et les hits s’accumulent comme s’il était aussi facile pour eux de signer un tube qu’une simple improvisation bluesy sur scène. Alors, inutile de faire le compte des chansons qui vont casser les baraques (les vôtres évidemment), sur les douze que compte cet album, il y a autant de morceaux imparables, qui ne cèdent jamais la puissance à l’émotion, la véritable trademark magique du groupe.
Et même si les réminiscences des BEATLES se font parfois plus présentes (« One Of Life’s Mysteries », que Paul, George et Ringo auraient pu signer sur Anthology en compagnie de Jeff « ELO » Lynne), le Heavy claquant et fouettant se taille la part du lion, comme le démontre les high on energy « Bite The Bullet », ou ce « Gravity » qu’on imagine très bien sorti de l’imagination conjointe des EXTREME et de DANGER DANGER.
La production qui pêchait un peu sur Hope et Thirteen est cette fois-ci impeccable, et la dynamique est ronflante, tout comme cette basse élastique qui rebondit de coups de caisse claire en crash sur les cymbales, sans oublier cette guitare qui rugit pour soudain émettre un feulement de séduction irrésistible. Et pour cause, puisque l’intégralité de l’album l’est. Impossible de ne pas craquer pour cette nouvelle bordée d’hymnes qui transforment United en best-of déguisé, et qui pourrait se vouloir relecture des moments les plus héroïques de HAREM SCAREM.
Vous pensez que j’en fais trop, que j’exagère ? Ecoutez le disque, et vous vous rendrez vite compte que la vérité n’est pas ailleurs.
Si « Here Today, Gone Tomorrow » sonne comme le single brillant qui crève les yeux (à tel point qu’ils nous refont le coup de la version acoustique placée en fin de disque), il se permet de défier les DEF LEPPARD sur leur propre terrain, et de leur damer le pion en trois minutes et quelques, format simple Pop par excellence. Mais l’excellence, c’est justement cette marque de fabrique qui a transformé les Canadiens en prophètes dans leur pays et ailleurs, ce pays qui à n’en point douter va méchamment craquer en écoutant des perles comme « The Sky Is Falling » et son tempo up and down qui donne la pêche alors même que son refrain magique vous donne le sourire pour la journée.
Les locaux ne manqueront pas non plus de souligner la pertinence de « No Regrets », qui en dit long bien sûr, mais qui se veut surtout énorme burner Hard-Rock qui a dû rajeunir les musiciens en studio, plus efficacement qu’un lifting leur tirant la peau. Riff qui plaque ses motifs, chœurs à la QUEEN/DEF LEP qui scintillent, et refrain une fois de plus en apothéose de couplets qui fédèrent massivement. Trente ans de carrière ? Vous pensez bien que même si ça laisse des traces, l’énergie et l’enthousiasme pansent vite les plaies et cachent les rides…
Comme souvent, pas de temps à perdre avec des ballades mièvres et inconsistantes, et même si les harmonies gagnent du terrain, c’est la puissance qui se veut dominante, même quand l’ambiance se veut aussi sincérité que romance (« Heaven And Earth »). Mais le secret de ce quatuor qui ne fut jamais hors sujet, c’est peut être cette osmose qui les unit, et qui trouve son pinacle sur « Indestructible », qui en dit long sur leur complicité, et qui joue de ses arpèges pour suggérer une fusion amicale que personne n’oserait questionner. Et quand soudain le feu d’artifices électrique embrase le ciel de nos souvenirs, on s’imaginerait presque suffisamment proche du groupe pour pouvoir le toucher…Vous avez dit magie ? C’est un mot qui revient en effet très souvent lorsque l’on parle de nos Canadiens chéris…
Avec United, HAREM SCAREM gagné un triple pari. Celui de se montrer sous un jour encore plus uni, celui de valider une carrière qui finalement ressemble à une vie, et celui de signer leur quasi meilleur album depuis Mood Swings. Regain d’énergie, magnifiques harmonies pour un quatorzième album qui ravit, les oreilles et les cœurs, dans une fusion entre les créateurs et leur public qu’ils mettent à l’honneur.
Titres de l'album:
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31