Certains groupes ne choisissent décidément pas leur nom au hasard. Prenons les cousins australiens de THE RADIO SUN. Avec un baptême pareil, nous étions en droit d’attendre une musique ensoleillée, subtilement estivale, et gorgée de mélodies à reprendre en chœur, la radio à fond dans une voiture confortable, permettant d’avaler des kilomètres sans ouvrir son cartable. Et c’est exactement ce que ces musiciens nous proposent justement, avec une régularité métronomique qui laisse admiratif. Pensez-donc, un album par an, dont la qualité ne va jamais décroissant, depuis Wrong Things Right, publié en 2014. Alors ajoutez-y Heaven Or Heartbreak en 2015 et Outside Looking In en 2016, puis ce petit dernier, Unstoppable en 2017, et vous obtenez un combo qui n’éprouve aucune difficulté à composer, et qui enchaîne les performances depuis sa naissance. Qualité donc, refrains magnifiques et interprétation investie, pour un résultat magique qui nous replonge directement dans l’émerveillement d’années 80 qu’ils n’ont pas eu l’air d’avoir oubliées, pour notre plus grand plaisir. Le plaisir, c’est justement ce qu’ils cherchent à nous procurer, via des titres simples, courts et accrocheurs, qui doivent autant au Hard-Rock le plus classique, qu’à l’AOR le plus typique, le tout joué avec un enthousiasme contagieux qui donne le sourire dès le petit matin.
Avec Paul Laine, ex-chanteur de DANGER DANGER à la console, et une atmosphère qui se teinte d’ailleurs des mêmes nuances, Unstoppable a tout en effet d’un monstre qui avance sans marquer de pause, et qui ne connaît aucun fléchissement dans la progression, ce qui achève d’en faire un LP essentiel du style en cette fin d’année plutôt prolifique dans le genre…
Les références sont assumées, assimilées, et couvrent un spectre assez large, puisque leur label aime à parler de l’influence de DANGER DANGER justement, la plus probante, mais aussi de celles de WHITE LION, de Rick SPRINGFIELD, ou même du BRITISH LION de Steve « Maiden » Harris, ce qui nous offre la vision d’un tableau instrumental aux couleurs chatoyantes, brillant d’une patine vocale relativement probante. On se croirait replongé dans les plus grandes années du règne californien de la fin des années 80, mais aussi assez proche des effluves amicales de l’écurie Frontiers, de celles qui réchauffent le cœur sans compter les heures, même si une seule suffit à baliser le terrain dans le cas de ce quatrième né. Mais après tout, cette radio du soleil doit se montrer à la hauteur de son nom, ce qu’elle fait sans changer de station étant bloquée sur les ondes les plus agréables à écouter. Notons que depuis leur débuts en 2014, les australiens (Jason Old – chant, Stevie Janevski – guitare et chœurs, Gilbert Annese – batterie et chœurs, Anthony Wong – basse, le petit dernier, soutenus dans leur entreprise par Andy Shanahan (ROXUS) aux claviers) n’ont jamais fait mine de baisser le pavillon, et continuent de lâcher sur le marché des œuvres d’une simplicité lipide. A mi-chemin entre le coté catchy de pop-songs intelligemment élaborées et d’un Hard-Rock léger et orchestré de chœurs à rendre les STRYPER jaunes de jalousie, Unstoppable aligne les moments de bravoure, hésitant entre sentimentalisme emphatique de VIXEN chaperonnées par Richard Marx (« Dreams Should Last Forever », avec Shanahan aux touches), et Rock burné et salement secoué de riffs saccadés en cascade à la DANGER DANGER (« Set The Night On Fire », « Heaven On Earth »), sans se départir d’une sympathie de ton qu’on pouvait déjà trouver sur le dernier album solo de Ted Poley de…DANGER DANGER, sur une poignée de titres (« Only You », « Unstoppable »).
Pour faire simple, et imagé, Unstoppable est le genre de disque dont le sourire transpire des sillons, ce sourire qui illumine le faciès de musiciens vraiment heureux de jouer ce qu’ils jouent, et de nous faire partager leur euphorie via une bordée de chansons lumineuses et radieuses. Certes, tout ceci est éminemment convenu, aucune surprise ne vient en troubler l’écoute, mais le plaisir qu’il procure est immense, parce qu’on sent toute cette entreprise d’une honnêteté que sa qualité ne viendra jamais mettre en doute. Les australiens jouent cartes sur table, et alignent les brelans d’as, les fulls aux dames, voire les quintes flush (« Tonight’s The Night », archétype de tube potentiel que les radios d’il y a trente ans auraient joué toute la journée), reprennent leur souffle pour dériver le long d’un Adult Contemporary Rock de très haute volée (« Why Must I », et ses nappes de chœurs en dérive fluviale), mais sans oublier de nous faire bouffer des guitares jusqu’à nous amplifier, de nous faire trépider d’une rythmique qui frappe fluide mais carré, et de lignes vocales pures comme un matin d’été. Et si le timbre de voix de Jason Old aurait pu lui faire rejoindre les rangs de DANGER DANGER à un moment donné, il s’en donne à cœur joie sans jamais chercher la retape d’effets de sentimentalisme exacerbé. Et faites-moi confiance, pour tenir ce rythme pendant quarante minutes sans fléchir ni faiblir, il faut de la passion et de l’expérience, ce que le trio/quatuor possède en abondance…
En ces temps difficiles de marasme humain et social, ce quatrième LP des THE RADIO SUN est une véritable bouffée d’air frais dans une atmosphère viciée, vouée au culte d’un veau d’or qui confond souvent mercantilisme de bas étage et facilité, et réelle envie de proposer une musique simple et riche, faisant appel au ressenti le plus sincère qui soit. Les LP dans le créneau se succèdent et se ressemblent tous, parce que souvent joués par de vieux musiciens qui connaissent leur métier, et se reposent sur leurs lauriers pour continuer d’exister. Les australiens sont eux encore plein d’une fraîcheur qui vous saute aux oreilles dès les premières notes diffusées, et malgré une productivité qui peut laisser interrogatif, voire dubitatif, continuent d’empiler les morceaux d’une énorme valeur ajoutée. Couplets travaillés, refrains qui s’incrustent dans la mémoire collective, Unstoppable est un train de la joie composé de onze wagons dans lesquels il fait bon voyager, et qui vous emmènent loin d’un quotidien harassant qu’on subit sans broncher.
Un album gorgé de soleil et de dents qui brillent sans pareil, pour quarante minutes de bonheur qu’il serait inconscient de refuser. Je ne sais pas si à l’avenir, ils seront aussi présents année après année, mais j’espère les retrouver à intervalles réguliers pour continuer de m’évader. Le meilleur remède contre la grisaille et la morosité disponible sur le marché, sans ordonnance falsifiée.
Titres de l'album:
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41