Parfois on fait preuve de mauvais esprit sans même le vouloir. On se laisse abuser par sa propre expérience, avant même d’avoir posé une demi-oreille sur un nouvel album. C’est la mésaventure qui m’est arrivée avec le deuxième long des américains d’IRON WOLF, qui dès le départ, m’est apparu comme un énième tribut germanophile avec clous, sueur, riffs de saigneur, et marteau-pilon toujours à l’heure. Je sentais déjà l’odeur des saucisses émanant d’une échoppe à ciel ouvert lors d’un festival en Bavière, et je sentais même des patches me pousser dans le dos. Peine perdue, puisque ce deuxième album tenait plus de la confirmation en finesse que de l’agression pénible et funeste.
Originaires d’Armagh en Pennsylvanie, les IRON WOLF sont des gens très éduqués, et pour qui la politesse musicale a gardé tout son intérêt. Responsables il y a cinq ans d’un introductif Strong Never Broken, ces quatre chevaliers es-Heavy chromé nous en reviennent donc avec appétit, et l’envie de laisser une petite trace dans l’histoire du Heavy. Gagné, puisque leurs compositions sont variées, colorées, musclées, mais aussi très mélodiques et peaufinées.
Plus proche d’un MAIDEN technique ou d’un LEATHERWOLF artistique que d’un MANOWAR bodybuildé ou qu’un ODIN bien frappé, Victim Of The Dark se sent proche des performances de la NWOBHM, mais aussi des ambitions de la NWOAHM. Quelque part entre un SAVATAGE en forme, un KING DIAMOND en robe et un SAXON énorme, cette seconde entrée de la saga IRON WOLF se déguste bien posé, la tête relaxée, les muscles relâchés, et le cerveau récuré. Avec un sens de l’à-propos technique qui ravira les amateurs de Progressif, les américains nous brossent un tableau joyeux de la violence modérée, celle qui fait brandir les poings et lever le pain.
Dans la tronche.
Adeptes des fameuses harmonies à deux guitares intronisées par THIN LIZZY et tous ses suiveurs, puis adoubées par Smith et Murray, les IRON WOLF sont des orfèvres qui méritent amplement d’être remarqués sur le marché. Après une première salve de titres forts et enlevés, entre boogie diabolique et percée dans les vingt-cinq mètres, les ambitions se mettent en branle, et les morceaux épiques explosent le chambranle. « Victim of the Dark » assombrit considérablement le ciel, de son riff presque thrashy, et de ses envolées vocales typiquement dans l’esprit. Le tableau se dévoile dans toute sa splendeur, et les réminiscences eighties s’accumulent comme autant de médailles sur une veste d’uniforme.
Déjà en confiance, on accepte volontiers de rentrer dans la danse, même si la production de l’album, un peu trop tassée, empêche de vraiment apprécier les passages les plus concentrés. Mais dès qu’une des deux guitares part en son clair et en arpèges cristallins, la finesse d’exécution montre son arrière-train et nous lâche des promesses plein les tresses. Capables de caser deux ou trois plans sur un simple final, les quatre musiciens (Alec Wolf - basse/chant, Andrew Wolf - batterie, Blake Brendlinger - guitare et Austin Wolf - guitare/chant, tous des loups évidemment) savent aussi pilonner lorsque l’enclume à tendance à la ramener, se rapprochant ainsi des pères fondateurs anglais de BLACK SABBATH, voire des admirateurs de DOWN sur l’épique et pas toc « Warhead », lourd comme le destin et ferme comme une poignée de main.
Clair-obscur, lumière vive ou tamisée, ténèbres impénétrables ou nuit de lune de lait, Victim Of The Dark est plus à l’aise après minuit, lorsque les créatures de la nuit sortent de leur tanière pour nous hululer un refrain d’hier. Un peu Southern Metal sur les bords, complètement Heavy dans le cœur, IRON WOLF a un don certain pour moduler ses humeurs, allant jusqu’à taquiner le spectre d’un Heavy seventies, sauvage et précis, sur le calorifère « Ship of Doom » qui ne manquera pas de plaire aux accros DEEP PURPLE.
De surprise en surprise, l‘auditeur finit par comprendre que cet album est un petit miracle en soi. Refusant la perfusion nostalgique de toutes ses forces, IRON WOLF recycle, mais avec tellement de diversité qu’il finit par créer son propre style. Quelque chose capable de mélanger David Coverdale, Ronnie James Dio et CORROSION OF CONFORMITY (« Lone Wolf »), ou de partir en ruant sur les routes propager la bonne parole Hard n’Heavy (« Follow Me Through Hell », irrésistible).
Je me suis donc fait prendre à mon propre jeu. Les certitudes ont ceci de dangereux qu’elles polluent l’objectivité comme des fibres plastiques dans l’océan, et si les recycleurs vintage nous pourrissent la vie à longueur d’année, il convient de se renseigner avant de leur coller une tannée.
Résultat, celle que m’a infligée Victim Of The Dark m’a laissé le séant tout rouge. Bonne année ?
Titres de l’album:
01. Never Ending Curse
02. Casting out the Light
03. Vengeance Is Mine
04. Victim of the Dark
05. Warhead
06. Ship of Doom
07. Lone Wolf
08. Follow Me Through Hell
Pour moi, par ordre décroissant préférentiel, ce sera :Massacra - Enjoy the ViolenceMercyless - Abject OfferingsLoudblast - Disincarnate
23/04/2025, 12:56
Allez, mon top 3 français des années 90: Massacra - Signs of the Decline Mercyless - Abject OfferingsLoudblast - Sublime Dementia
23/04/2025, 08:42
Je rajoute une couche avec l'album d'Anialator sorti en fin d'année dernière. Je l'ai beaucoup écouté et l'écoute encore avec plaisir.
22/04/2025, 19:35
Plus fan de Massacra que de Loudblast perso, même si je possède les deux premiers albums du groupe.
22/04/2025, 19:34
De mon côté j'ai toujours eu du respect pour le groupe même si ce n'est pas ma génération, je n'étais pas né quand ils se lançaient... Donc ils ne m'ont pas marqué comme ils ont pu le faire avec leurs fans de la prem(...)
22/04/2025, 17:35
Pour moi Loudblast, ce sont des suiveurs avec un bon train de retard sur ce qui se fait à chaque époque et Clearcut fait partie de cela... Bref, je ne suis pas très client de leurs albums, on m'avait chanté les louanges de Burial Ground, je me suis ennuyé..(...)
22/04/2025, 16:04
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
22/04/2025, 13:35
@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
21/04/2025, 20:53
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
21/04/2025, 11:45
Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
20/04/2025, 18:02
Comme je le dis dans la vidéo, leur sommet c'est Desincarnate. Puis The Burial Ground. Je suis moins fan de Sublime.
20/04/2025, 14:08
Pour moi Loudblast c'est surtout Sublime Dementia et Cross the Threshold. (Quand à la vidéo je ne manquerai pas de la regarder ce soir).
20/04/2025, 12:45
Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
19/04/2025, 09:13
J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
19/04/2025, 08:38