CORAXUL est la dernière petite surprise réservée par le label allemand Purity Through Fire pour cette année 2021, et la maison de disques germaine est allée la chercher au fin fond de la Finlande, pays pourvoyeur en exactions sonores aussi sombres que misanthropes. Guère étonnant que ce concept s’affilie donc au Black Metal le plus traditionnel, et qu’il choisisse sa langue natale pour s’exprimer, mais derrière les convenances se cachent des ambitions plus solides, et un résultat assez impressionnant dans les faits.
CORAXUL, selon les informations, serait une réunion de musiciens fameux pour avoir été impliqués dans des groupes comme SACRIFICIUM CARMEN, CURSE UPON A PRAYER, LICHT DES URTEILS, ou RIIVAUS. Mais avec un seul homme sur sa pochette, ce premier album intrigue, d’autant qu’il n’a été précédé de…rien. Sorti de nulle part, il propose donc des vues assez traditionalistes d’un BM rigide, froid, mais efficace et non dénué d’authenticité. Et si je parlais d’un seul homme, la biographie fournie par le label mentionne quatre individus, dont l’identité nous est donc cachée, mais ce mystère ne fait qu’accentuer cette sensation d‘initiation assez délicieuse que constitue la découverte d’une œuvre anonyme, mais précieuse.
Destiné selon les arguments promotionnels aux fans de NOENUM, VITSAUS, ou PREVALENT RESISTANCE, Vihavirsiä Aamunkoin s’inspire donc du satanisme, de la nature et du folklore finlandais, se rapprochant ainsi des œuvres du poète Eino Leino, mais ne vous inquiétez pas : malgré ces racines culturelles, le BM du groupe reste un modèle de violence, toutefois nuancé par une touche de nostalgie mélodique. Fondamentalement bestial, mais aussi rigoureux qu’un hiver nordique interminable, Vihavirsiä Aamunkoin repose donc sur des fondations profondes, et une inspiration séculaire. Pas vraiment le plus misanthrope des groupes, CORAXUL propose une digression assez intéressante sur les dérives scandinaves et norvégiennes, tout en gardant cet attachement pour les racines finlandaises, et cette terre de légendes et autres mythologies nationales.
Entre bestialité clinique mise en exergue par un chant distancié dans le mix et évidemment suraigu dans les harangues, et agression plus modulée par des mid tempi efficaces soutenus par des guitares concentriques et mélodiques, Vihavirsiä Aamunkoin se propose de dresser un bilan du BM finlandais de ces trente dernières années, gardant un parfum nineties envoutant, pour mieux en adapter les fragrances au vingt-et-unième siècle.
Rien de novateur à souligner, mais une mise en place carrée, une production parfaite dans sa sécheresse de graves, et une volonté de séduire les plus modérés via des morceaux plus nivelés que la moyenne, à l’image de ce mélancolique « Luonnollisesti Saatana ». Toutefois, le traditionalisme est assez flagrant, dans les ambiances évidemment, mais aussi dans l‘instrumentation se dispensant d’effets sonores et autres claviers envahissants. Ce formalisme se cristallise sur des titres aussi francs et rapides que « Kieltäkää Elämä » ou « Marttyyrin Kruunajaiset », rapides comme des coups d’épée et sournois comme un pacte passé avec le diable, mais aussi dans cette volonté de retrouver l’impulsion du DARKTHRONE le plus classique, via des aménagements comme « Mania », au groove concret et dansant.
Entre respect et ambitions, CORAXUL avance donc à son rythme, sans remettre en cause les dogmes les plus fondamentaux. Les puristes apprécieront ce petit jeu de faux statisme, se rassasieront de riffs aussi syncopés que celui propulsant « Maailmanvuohi », tout en acceptant l’interlude de basse « Sielun Molli », joué à l’économie, mais pertinent. Les autres se rueront sans doute sur les deux derniers chapitres de cette saga naissante, et surtout, sur l’épilogue presque progressif de « Viimeiset Vainajaiset », qui après quelques minutes de violence sourde, s’écrase sur des récifs glauques et sur un instrumental beaucoup moins prévisible.
Un premier effort qui en fait pour séduire les plus nihilistes, mais aussi les plus perméables à l’évolution de la tradition finlandaise. Une histoire méchamment contée, qui appelle évidemment une suite, mais qui réussit à éclairer un pan de noirceur de l’histoire du BM le plus fondamental des années 90.
Titres de l’album:
01. Kieltäkää Elämä
02. Juurenkaskeaja
03. Luonnollisesti Saatana
04. Marttyyrin Kruunajaiset
05. Mania
06. Maailmanvuohi
07. Sielun Molli
08. Vihavirsiä Aamunkoin
09. Viimeiset Vainajaiset
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19