Chez les Lavallois de Throatruiner Records, on n’a jamais fait les choses à moitié. Il suffit de jeter un coup d’oeil à leur catalogue via leur Bandcamp pour piger que ces mecs-là ont des critères de sélection assez drastiques. Après tout, on ne signe pas COWARDS, COMITY, BIRDS IN ROW, VERMIN WOMB, PLEBEIAN GRANDSTAND et autres CORTEZ par hasard. Et si les NECRODANCER se retrouvent aujourd’hui au casting de leur superproduction, c’est tout sauf un hasard. Après tout, au vu du pedigree des intervenants et leur passage au sein de formations comme VERDUN, DAGGERS, DEATH MERCEDES ou L’HOMME PUMA, pas étonnant de les retrouver sous la coupe des défenseurs de libertés artistiques de Laval. Non qu’ils partagent beaucoup de points communs avec les autres pur-sang de l’écurie (quoique les accointances avec COWARD et BIRDS IN ROW, niveau attitude et pourriture du son frappe les esprits assez vivement), mais ils ont la même approche déviante d’un Rock à tendance salement crade, qui refuse de rester cantonné à un esprit Punk somme toute trop restrictif. Pourtant, ces oiseaux-là sont de purs punks dans l’esprit, puisqu’ils nous proposent avec ce Void de quoi remplir nos espaces vides entre deux découvertes fondamentales, dont ils pourraient bien faire partie un jour. Mais de fait, et en restant objectif, il leur reste encore un peu de chemin à faire avant de devenir la référence qu’ils ne manqueront pas d’incarner un sale jour d’hiver. Car si d’aventure vous recherchiez de quoi vous réchauffer ou vous remonter le moral, autant passer votre chemin. Les NECRODANCER (G.M / L.S / G.P / D.S) sont de cette catégorie d’artistes au regard pointé sur le caniveau, et à la psyché obsédée par les aspects les plus repoussants de la vie, se nourrissant des vices de leurs contemporains, un peu dans la même philosophie que des SEX SNOBS encore plus désabusés que d’ordinaire.
Et puis, lorsqu’on se réclame d’emblée d’un style aussi confus qu’hermétique que le Funeral Grunge, difficile de passer pour les joyeux drilles que l’on n’est pas. Aussi à l’aise en société que les STOOGES de « 1969 », ce quatuor préfère l’urgence de guitares en déliquescence, les refrains de désillusion, et les enchaînements poison qui nous mènent d’un titre aux épaules tassées à un morceau à l’optimisme cramé. Produit par Amaury Sauvé (BIRDS IN ROW, comme par hasard, THROW ME OFF THE BRIDGE, comme de bien entendu), et masterisé par l’increvable Brad Boatright aux incunables Audiosiege, Void est tout et le contraire de son titre, et convoque l’esprit des SONIC YOUTH, des MILK, de FLIPPER aux agapes bruitistes de leurs confrères de label, pour une petite demi-heure sans complaisance, en mode partouse de fesses molles à mi-chemin entre la France et la Belgique. On retrouve dans leur foutoir presque bruitiste des caleçons hérités de la vague de Seattle et du no-hope de 90’s à l’agonie d’une génération Y, pas mal de Rock incandescent de la fin des 70’s, louchant parfois sur la morgue de la No-Wave New-yorkaise de l’esthétique de Richard Kern et du labo MARS/DNA (sans l’abstraction insupportable et le côté arty prétentieux), mais surtout une personnalité prononcée, drapée comme un dandy pas si endimanché que ça, arpentant les clubs les lunettes de soleil vissées sur le nez after dark, et surtout, des traces de sleepover mal digéré, pour cause d’abus en tout genre. On pourrait même croire, par intermittence, que ces lascars-là veulent livrer leur propre interprétation d’un Sludge à grosse tendance Oï de stade (« The Calling »), laissant une grosse basse pataude et dégueulasse scander des slogans à leur place. Evidemment, la linéarité pourra en rebuter certains, mais il y a quelque chose de fascinant dans leur démarche, dans ce refus de bouger, sans pour autant rester statique et borné. Pourtant, ils le sont, et ne laissent jamais le rythme en découdre, comme s’ils voulaient brider leur énergie en laissant s’exprimer leur fausse apathie. Pas forcément euphorique, mais jouissif.
Et puis, cette façon d’accoler un « The », devant chaque titre de morceau, comme pour leur apporter à tous une caution sixties (comme on le sait, avec un « The », tout passe mieux), cette manière de débuter un disque avec un brulot presque exubérant, chanté d’une voix de barfly à la gorge en bulbe (« The Necrodancer », ou comment les CRAMPS ont repris les MELVINS sous tutorat des COWARDS), cette volonté de ne jamais dépasser un timing Eurovision pour condenser les pires idées en un minimum de temps, c’est admirable en soi. Oser torcher un premier LP en vingt-six minutes, c’est aussi révélateur d’un caractère frondeur, qui n’a cure des tolérances de longueur contemporaines qui consistent à croire qu’il faut boucher au maximum les trous pour en donner pour notre argent. Mais va-t-on pour autant leur filer notre blé durement gagné pour qu’ils aillent le picoler ? Oui, parce que ce Rock-là, Post Grunge ou pas est monstrueux d’efficacité, et sa relecture torture porn de canons esthétiques Garage sous contrainte Hardcore est vraiment délicieux, et aussi enivrant qu’une vieille prune pas encore raffinée. Et affirmer que les NECRODANCER ne sont pas raffinés est d’un lénifiant euphémisme…Je veux dire…Des musiciens capables de torcher un « The Hunter » à la distorsion aussi fine que l’humour de Divine ne doivent pas se couper les ongles de pieds tous les jours. Et pourtant, sous ces couches de chœurs sépulcraux se cache un véritable standard Pop défiguré à l’acide Post-Rock. Ou plutôt, une adaptation des vexations Grunge au manque d’ouverture Noisy des 80’s à l’agonie. Comme vous voulez. Genre, un groupe aux chansons à boire qu’on sniffe. Et le défilé continue. De rythmiques élastiques, s’insinuant sous la jupe de Debbie Harry pour la contenter façon Nerdcore (« The Turning », flamboyant), en guitares carillonnantes, traduisant le vocable d’Akron et Athens pour le rendre compréhensible par les fans de KRUGER (« The Crusade »), en passant par les Catharsis de groupe dignes d’un tableau de Bosch (« The Trial », une telle schizophrénie vocale ne devrait surtout pas être évoquée à la sécurité sociale, française ou belge), tout y passe, et nous aussi, et considérer que les zigues osent refiler leur truc gratos sur leur Bandcamp en dit long sur leur mentalité Punk.
C’est tout ?
Oui. J’en ai assez dit.
Titres de l'album:
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
09/07/2025, 18:22
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13