Hier je me lève (un peu comme tous les matins), et en buvant mon café, je me sens mal à l’aise. Je chronique quand même, parce que je suis professionnel même lorsque mon esprit est perturbé, mais je me sens gêné aux entournures.
Que pouvait-il bien m’arriver ?
Après ma deuxième tartine, j’huile ma turbine, et je me rends compte que j’ai oublié mon Heavy Metal et mon Hard-Rock dans le placard de ma mémoire. Non que je sois fan absolu, mais c’est quand même sur ce chemin là qu’il y a trente ans mes pas se sont perdus.
Alors, réparation. Non, pas de gros Germain qui tâche, pas de Brésilien qui fâche, mais je cherche le meilleur, celui qui est encore capable de pondre des hymnes imparables, de faire se lever les poings de la table, le nordique, le Suédois, celui qui fait loi et qui réchauffe quand il fait froid.
Alors un petit tour sur la toile après avoir ciré la nappe, à la recherche de retape, et je tombe sur un LP qui frappe, signé par un quatuor de Trollhättan…
RAVAGED, ce sont deux EP pour quatorze ans d’existence, de nombreux problèmes de line-up, mais une foi sans bornes en une approche très personnelle du Metal, tel qu’il est pratiqué dans le nord de l’Europe. Un Metal enrobé dans des hymnes fatals, qui oppose des guitares tranchantes à des mélodies attachantes, une puissance Heavy pour un débit Rock pas du tout réduit, et surtout, des tubes, de gros riffs, et un chant qui s’envole autour d’harmonies qui décollent.
Alors après un Scream it Out qui mettait les pendules à l’heure de la Suède, un Master en 2014, pas plus complaisant mais tout aussi plaisant, Nikki Niel (chant), Rob Gillard (guitare), Roon Don L. (basse) et Claws Druminator (batterie) reviennent pour fêter nos étrennes avec leur premier LP, Vol. Threesome et son titre en forme de pied de nez au politiquement correct et à l’élégance masculine. Mais rassurez-vous, la seule partouze qu’ils vous proposent est musicale, un genre de fête en Heavy majeur qu’ils aiment eux-mêmes à décrire comme étant du Power Heavy Rock 'N Roll, dont ils se targuent d’ailleurs d’être les seuls représentants.
Pochette au graphisme grossier et au trait qui le l’est pas moins, qui pourrait faire penser à une version enneigée des grotesques STEEL PANTHER, si les RAVAGED n’étaient pas plus malins qu’une moyenne basse de pastiches qui au lieu des crinières habituelles, usent de postiches. Non, ici l’humour est bien évidemment une composante très importante, mais pas plus qu’une musique qui se veut beaucoup plus versatile que son artwork et ses pseudos ne le suggèrent. Car je l’avoue, j’ai été conquis par ces sept morceaux qui se comportent comme autant de hits et de déclarations d’amour à un Heavy Power teinté de Hard-Rock de premier choix. A l’écoute, on pense évidemment à une version plus déchirée de THE DARKNESS, à un clin d’œil aux THE LOCAL BAND sans les reprises méprises, à DRAGONFORCE qui aurait oublié de prendre ses compléments alimentaires douteux, enfin à plein de choses qui finalement, une fois mélangées dans le chaudron de ces allumés, devient une mixture pas vraiment nouvelle, mais de grande qualité.
Ces dingues, outre un niveau instrumental de très haute volée, s’amusent beaucoup à survoler tout ce qui a fait du Heavy un Hard Rock surgonflé et musclé, et passent en revue trois décennies de décibels vomis par des Marshalls bénis.
Ils osent, mais surtout composent. Car leurs chansons, aussi connotées soient-elles, sont de véritables petits bijoux ciselés dans la grande tradition de l’orfèvrerie scandinave, qui n’hésite pas à mélanger la séduction de la Pop à la testostérone du Hard Rock le plus gonflé.
Alors, sept morceaux, et autant de classiques personnels. Et je vous assure que je ne joue pas les rebelles pour remplir du papier ou m’illustrer, mais que je colle à la vérité la plus franche et assumée.
Les RAVAGED avec Vol. Threesome se jouent des clichés pour les transcender, et valsent entre des styles qui s’ils sont proches, restent suffisamment éloignés pour ne pas trop se ressembler.
Tout à tour bien méchants, séduisants ou marrants, ces Suédois à qui on ne la fait pas, osent tout, et transforment tous les essais pour bien nous plaquer.
Ils commencent leur sarabande avec une bande totalement Hard-Rock, qui propose un riff redondant sur fond de hurlement à la Rob Halford, pour un ballet Heavy Metal total, qui ne freine jamais sans pour autant laisser les mélodies de côté. Arrangements bien troussés et bien placés (ce son de tonnerre pendant que Nikki grogne un « storm !!! » vengeur, c’est miam), refrain d’airain, « Ravagers » place la barre très haute et nous séduit sans avoir recours à divers apôtres autres que ceux d’un Heavy bien produit.
« Heart Of a Hero », joue à fond le jeu de la radiophonie, ose des claviers sans mépris, et déroule des couplets addictifs qui déboulent sur un refrain définitif, dans le style ANGRA/HELLOWEEN décomplexé, mais assumant ses influences à la JOURNEY pour une adaptation d’un Rock mélodique dans un contexte Heavy qui pique.
«Sanity » durcit le ton, et multiplie les ambiances, démarrant sur un Hard-Rock tonitruant aux accords bien méchants, qu’une batterie gonflée fait rebondir de son jeu de grosse caisse bumpé, avant qu’une fois de plus un refrain tonitruant n’occupe toute la place de son séant. Riffs chaloupés à la ZEP, on passe par un solo d’anthologie à la Yngwie, et puis on se finit sur une accélération Power qui fait cramer les BPM tout en laissant Rob soloïser comme un damné et se brûler sur des sextolets pendant que la rythmique fond comme neige en juillet.
« The Parasites » tient le bon bout Hard groovy qui séduit les femmes et leurs maris, avec une fois de plus un refrain à la THE DARKNESS irrésistible, tandis que « I Remember You », se souvient des SKIDS et tente le coup de la ballade acoustique bien sentie. Un peu SCORPIONS, un peu ROW, mais surtout, un vrai talent de composition, qui éclate sur l’immédiat « Call My Name », qui nous ramène aux heures bénies du Sunset et de L.A.
« Hellrider » et son up tempo très chaud termine la party sans faire payer les consos, et achève de nous convaincre que pour un premier album, Vol. Threesome est bien une gigantesque partouze musicale où tout le monde garde son flouze mais prend son pied sans avoir le blues…
Pochette de très mauvais goût, pseudos qui sentent le ragoût, mais musique unique de bout en bout, qui vous donne beaucoup de plaisir et attise votre désir.
Me voilà donc rabiboché avec mon Heavy délaissé, et encore une fois, grâce à des Suédois. RAVAGED, plus qu’un groupe, est un moment d’euphorie, une chimère bien jolie qui se love au creux du talent de musiciens aguerris. Une petite perle ou une grosse giclée, comme vous voulez. A vous de choisir votre sandwich préféré entre un Heavy mélodisé et un Hard Rock customisé. Et pas besoin de capote, puisque le but est de vous contaminer. De bonne humeur bien sûr…
Titres de l'album:
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04