« Nous avons prévenu ».
Et c’est la vérité, puisque les brésiliens de PULLVERIZER ont affiché leurs intentions dès leur première démo en 2004, Final Imminent. Mais alors, si la fin était déjà imminente il y a dix-sept ans, qu’en est-il de la situation aujourd’hui ? Plus proche de la fin ? Au-delà de la fin ? En pleine fin ? La question restera en suspens, jusqu’à réponse des principaux intéressés. Qui ont d’ailleurs autre chose à faire, puisqu’ils fêtent en 2021 la sortie de leur second EP, depuis Mind Evil Darkness lâché en toute discrétion en 2009…Douze ans de silence donc pour les brésiliens, et une rentrée en force tonitruante, et en convergence du Heavy, du Thrash et du Hardcore, pour produire une sorte de Heavy Crossover musclé et puissant.
PULLVERIZER est donc une entité composée de quatre musiciens motivés, Fernando "Pullbass" (basse), Eduardo "Big" Milano (guitare), Marcio "Pone" (chant), et le petit dernier Bruno Toledo (guitare, depuis 2016), rageurs, acharnés, et bien conscients de devoir faire des efforts pour imposer leur nom dans l’underground, au-delà de leurs frontières en tout cas. Ce We Have Warned tombe donc à pic pour que le monde prête attention à eux, et ces cinq morceaux, assez formels dans la forme, sont pluriels dans le fond, avec des influences assez difficiles à cerner, allant du Hardcore le plus traditionnel au Groove Metal des années 90, revu et corrigé nouveau siècle.
Doté d’un son énorme qui dépoussière le vieux formica de ta grand-mère morte en 1998, assez proche de ce qu’un Ross Robinson pouvait proposer il y a quelques années, We Have Warned rappelle intelligemment les BIOHAZARD, TOXIC WASTE, IRON REAGAN, SUICIDAL, ILL NINO, et quelques autres n’étant pas tombés dans le sonotone d’un sourd. Le groupe, soudé en collectif de béton, propose un éventail assez large de ses possibilités, passant d’un Heavy Thrash avec « Mind Evil Darkness », à un Crossover plus festif et musclé sur « Stricken by the Force », et si les riffs sont d’un classicisme assez confondant, les soli purement Metal permettent de s’accrocher à quelques sextolets bien sentis pour se payer un bon tour de manège Thrash.
Epais, conséquent, solide et à bout portant, ce second effort de la bande de Mauá est en quelque sorte une carte de visite intéressante, ou un CV déposé sur le bureau de recrutement des musiques extrêmes, qui montre le visage d’un groupe qui se cherche peut-être encore dans ses influences, mais qui est déjà capable d’envoyer la poudre pour faire sauter le train en marche. Entre beat martelé avec haine sur colère saine (« We Were Warned », véritable hymne qui va tout détruire live), et mise en jambes véloce et féroce (« Rise of the Machines »), PULLVERIZER n’y va pas à petites gouttes mais asperge tout sur son passage, fait cramer les mauvaises herbes mais aussi la pelouse, et ne laisse qu’un tas de cendres encore pulvérisées par une section rythmique increvable.
Le travail immense accompli par Eduardo "Big" Milano, seul à la guitare mérite lui aussi d’être souligné, l’homme passant en revue toute la panoplie du guitariste moderne, avec arpèges délicats, soli ciselés, riffs gras ou modulés, et finit par se détacher de ses trois compères. Mais « Bloodsucker » et son ambiance à la SLAYER des grands jours dégénérant Hardcore sur les dernières minutes est la cerise sur le gâteau collectif, et c’est en tant que tout que le groupe se détermine, nous offrant là l’épilogue fou auquel nous avions clairement droit.
Un EP certes tardif au regard de l’histoire du groupe, mais qui rattrape aisément ces quelques années de silence de sa puissance dévastatrice. A écouter d’une humeur massacrante, mais en évitant les objets contondants, style marteau ou masse. Les pains dans la gueule sont toutefois autorisés au cas où vous croiseriez un connard qui ose vous contredire que la qualité du produit.
Titres de l’album:
01. Rise of the Machines
02. Mind Evil Darkness
03. Stricken by the Force
04. We Were Warned
05. Bloodsucker
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13