C'est la période des bonnes résolutions, commençons l'année en supportant l'underground. Les temps sont durs pour les petites salles qui peinent à maintenir leur niveau d'activité alors que les charges ne baissent pas. En cette fin de semaine de plein hiver, une mini-tournée de groupes venus de la Côte d'Azur s'arrête par chez nous avant d'aller vers Bordeaux, et la tête d'affiche est une valeur locale connue. Le prix était mieux qu'abordable. Nous rallions donc la Secret Place où nous n'étions pas revenus depuis presque six mois.
N'ayant pas su que l'un des groupes était annulé, j'arrivais inutilement tôt dans une cour encore quasi déserte mais où l'air nocturne était doux pour un début janvier. La scène extérieure estivale a laissé place à une rampe de skateboard. Peu à peu les gens arrivèrent, l'affluence atteignant la fourchette prévisible pour une soirée de Death Metal amateur entièrement Français. En plus, on y retrouvait de vieux compagnons de combat. C'est là qu'en me tenant sous le pin je me suis pris une belle goutte de résine au sommet du crâne, qui m'a pégué les cheveux toute la soirée !
Après une longue attente ce fut MARKARTH qui ouvrit enfin le feu. Dans une lumière rouge, la scène était occupée par deux toiles dessinées, quelques crânes et des ossements fixés sur le pied du micro de chant. À cinq, les musiciens étaient assez serrés sur l'espace restant, avec des tenues incluant de larges capuches masquant en grande partie les visages que l'on devinait peinturlurés. Le batteur empruntait l'appareillage du groupe suivant. Musicalement il s'agissait d'un Black Death avec de légères dissonances et une rage me rappelant de prime abord Mayhem mais avec un son bien plus propre, à rebours des productions laissées par la sulfureuse vieille scène Toulonnaise. Les riffs étaient bons, variés à défaut d'être hyper originaux, et certains passages penchaient plus vers le style symphonique et triomphal d'Emperor ou la scène Grecque. Mieux encore, quelques plans sertis ici ou là étaient franchement du Death Mélodique pur qui s'inséraient sans jurer dans l'ensemble. C'était donc difficile de s'ennuyer dans ce set cohérent mais pas monotone. Les quelques paroles de remerciements détaillés avant le dernier titre furent la seule tentative de communication non musicale du set (normal, il s'agit de Black), avant un riff proche de "Freezing Moon". Une petite bande de jeunes étudiants déclencha alors le premier pogo de la soirée, culminant une performance d'une cinquantaine de minutes. Ce temps de jeu assez long pour une première partie s'explique par la sortie récente d'un premier album, qui dut être joué en entier ou à peu près.
Dehors, les trois groupes avaient leur stand, surtout les visiteurs qui cherchaient à se faire mieux connaître.
DISMO était déjà venu cet été en mon absence. Ils revenaient également à cinq, avec d'autres bannières également dessinées, pour un propos un peu différent, avec une chanteuse en bure et un thème très clair. Dans un univers Lovecraftien, Dismo envoie un gros Death Metal syncopé reprenant ouvertement le style de Morbid Angel voire Immolation – et on se rappelle que l'invocation des Grands Anciens était aussi un sujet des mythiques premiers albums de Trey Aza(g)thoth. Le décor n'employait pas d'énormes moyens sinon le jeu de lumière beaucoup plus changeant et des fumigènes. Cela laissait place au charisme de la chanteuse qui accompagnait ses growls par ses gestes, sans trop en faire. C'est surtout la qualité de son beuglement qui frappa l'assistance (les conversations de sortie de set le confirment). Il était difficile de résister à l'invitation au headbang à sa suite. Les étudiants relancèrent la fosse assez rapidement, avec bon esprit entre eux et envers les autres spectateurs plus statiques. Pour efficace et maîtrisé que soit le propos, une certaine redondance affleurait par moments ; mais dans la seconde moitié du set le groupe tenta un titre instrumental (peu différent du reste), puis s'aventura prudemment plus vers le Black, en accord avec le côté vaguement cérémonieux du spectacle, avec même de la guitare sèche samplée. Lors d'un passage en vocaux parlés, la chanteuse descendit la petite marche servant d'estrade pour plonger ses yeux aux lentilles fluorescentes dans ceux des premiers spectateurs à presque se toucher… Leur set ne fut pas beaucoup plus long en dépit d'une ancienneté de vingt ans et de cinq albums réalisés. Le show de ce soir procédait en fait d'un virage stylistique majeur entamé depuis deux ans, suffisamment net pour que le passé antérieur passe à la trappe afin de garder une certaine unité. Iä ! Iä ! Cthulhu Fhtagn !
Je profite de la pause pour un aparté : on entend souvent des plaintes comme quoi les jeunes ne viendraient plus aux concerts de Metal, j'ai abordé le sujet dans mon bilan annuel. Ceux qui étaient là ce soir ne devaient toucher les vingt ans au maximum, n'avaient pas tellement des dégaines de Metalleux et prenaient leur pied. Ce démenti me semble montrer que quand ce n'est pas cher et que les prochains examens sont encore loin, il est possible de mobiliser cette tranche d'âge si importante dans la formation de la passion pour le Metal extrême.
Ayant revu ANTROPOFAGO il y a quelques mois seulement je n'avais pas d'attentes énormes. Et pourtant, c'était peut-être l'une des meilleures fois en quinze ans d'activité, grâce à un mixage corrigeant l'ancienne habitude de tout mettre sur le chant et la batterie. Jamais je n'avais pu si bien profiter des riffs prodigués par l'unique membre permanent du groupe. C'est peut-être lié aussi à l'orientation un peu plus ralentie et construite de l'EP sorti en 2024. Autrement, il faut aussi apprécier la méthode naturelle que le combo a toujours privilégié : le growl naturel du chanteur actuel devant et le jeu de batterie classique à l'arrière, c'est-à-dire la baguette tenue haute pour le blast, sans sacrifier au gravity qui était la grande mode à leur génération (je recommande au passage Disowning auquel il a participé). Ce mixage et le respect du meilleur de la tradition m'ont comblé. Pour autant, la setlist laissa bien entendu une large place au répertoire antérieur, puisqu'il compte trois albums et autant d'EPs, on remonta jusqu'à des titres des tous débuts où l'inspiration tirée d'Origin crève les tympans. Cela continuait à se bouger dans la fosse, le chanteur s'y incrusta brièvement dans un instant de calme. Son attitude chaleureuse colle bien à l'esprit du Death brutal indépendant. Ce dernier set de la soirée fut légèrement plus court que les deux autres, mais c'est le genre qui voulait cela.
Comme il faisait encore assez bon pour une nuit d'hiver un vendredi soir, nous avons prolongé la soirée sur place, signe que nous avions passé un bon moment. Mais en principe, ce n'était rien encore par rapport à ce qui nous arrive d'ici peu dans une catégorie supérieure.
Le coup de la goutte de résine, ça va me faire la soirée...
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22
Je milite pour le retour de la k7 et les lecteurs cd dans les voitures . spotify et compagnie
09/02/2025, 10:28
Il ne s'agit pas non plus de remplir une salle comme l'O2 Arena mais un stade, celui d'Aston Villa. Plus d'infos et
08/02/2025, 14:56
Pour moi, c'est absolument impossible à regarder tellement chaque plan change toutes les secondes. C'est dommage d'y avoir mis tant de moyens pour finalement proposer un montage pareil. Je ne sais pas si des gens apprécient ça, moi je ne peux pas. J'&eacut(...)
08/02/2025, 14:24
Parce qu'une ultime réunion de Black Sabbath au format originel intéressera toujours moins de monde qu'un plateau aussi colossal. Je sais que cette affirmation peut être interprétée comme un blasphème pour les fans du Sab' qui considè(...)
08/02/2025, 14:04
Deathotheque, voir un Ozzy parkinsonien en fauteuil et un Bill Ward cardiaque au denrier degré, je ne suis pas certain du résultat...
08/02/2025, 04:34
Lol Deathcotheque Black Sabbath est de loin le groupe le plus mainstream de la liste.
07/02/2025, 19:48
Je ne vois pas du tout l'intérêt d'avoir ajouté tous ces groupes mainstream.Black Sabbath et le groupe d'Ozzy Osbourne sont largement suffisant et justifient le déplacement pour l'évènement et la cause soutenue.
06/02/2025, 20:15
Blabbermouth annonce qu'Ozzy ne peut plus marcher. Mais bon, ça va être un concert historique... Euh... après ''The End'' qui était déjà leur dernière tournée et leur dernier concert.
06/02/2025, 19:34
Le prix doit être à l'avenant de l'affiche, qui prêterait bien le flanc aux critiques sur ces méga-concerts qui viennent traire les fans les plus fortunés en rassemblant les derniers dinosaures encore vivants sur la planète Metal... Mais il est pr(...)
06/02/2025, 14:44
Ce morceau a été joué mardi à l'Élysée Montmartre. Concert très sympa d'ailleurs.
06/02/2025, 14:42
Je revoyais très récemment le dernier concert de Led Zeppelin de 2007 en me disant que bordel j'aurais quand même aimé y être. Ça va douiller sévère à coup sûr mais une affiche pareil, ça se tente. Quitte à reve(...)
06/02/2025, 14:39
Le jeu était plié depuis le soir même des JO. Je ne vois pas tellement ce que MetallicA avait fait spécialement en 2024 pour mériter d'être nominé (je suis fan, mais quand même).Je suis Gojira depuis le premier album et j'ai vu(...)
06/02/2025, 14:29