Une soirée Brutal Death Metal dans une excellente brasserie Rennaise (Cessonaise, mais ne chipotons pas) c'est forcément une bonne idée. Nous voilà donc chez Skumenn Brewpub en ce glacial samedi soir de fin novembre.

Il y a du monde dans la place, même si nous avons vu le lieu déjà encore plus rempli (notamment pour des concerts de Hardcore). Les nombreux bancs et tables ont été relégués en réserve et nous aurons donc de la place pour apprécier le déchaînement de blast de ce soir.

Toutes les photos sont de Jérôme Peltan (Facebook). Merci beaucoup mec !

L'asso Rennaise MetalCorporation - spécialisée en Brutal Death Metal - nous propose quatre groupes du genre. C'est MENTAL VORTEX qui ouvre les hostilités, je prend le concert en cours de route. Mais quelle entrée en matière ! Le jeune groupe de Rennes balance avec une grosse conviction son Death Metal old-school et solide. Les musiciens sont carrément à l'aise sur scène malgré la jeunesse affichée. Ils sont tous à fond, en particulier la jeune guitariste soliste qui bucheronne comme une malade derrière sa guitare qui semble plus grande qu'elle. Impressionnante ! Et elle n'est pas en reste durant ses nombreux soli. Même si on navigue en terrain connu (riffs classiques mais efficaces, paroles qui parle de guerre et de fin du monde), on note quelques touches Thrash Metal et un petit côté progressif par moment. Mais on reste toujours dans le frontal bien efficace et sans chichi et on se dit que les membres du groupe ont dû bien user les albums d'un certain Cannibal Corpse. Simon de THE LUMP vient donner du gosier (guttural à souhait évidemment) sur un morceau. L'ambiance est déjà bien chaude en ce début de soirée et le groupe se fend d'un titre supplémentaire non prévu avant de quitter la scène. Ça commence fort !

Mental Vortex

ATROCIA entre ensuite en piste après des balances assez poussées. Étant fan du Brutal Death du quatuor de Saint-Nazaire, je me fais une joie de les revoir en live. Comme toujours ça tabasse dur, ça blast et ça envoie du break "Suffocationien" de porc. Le chant de julien est encore plus guttural que par le passé et nos quatre gaillards sont plus affutés scéniquement parlant que jamais ! Impressionnant. Même si la France n'est clairement pas le pays du Brutal Death Metal, je continue de penser qu'ATROCIA mérite amplement une meilleur reconnaissance dans le milieu. C'est maîtrisé à mort, ça assume ses influences à fond et ça ne déçoit jamais en concert. Si ce n'est pas fait, penchez-vous sur ce Brutal Death de haute qualité ! Ils le méritent !

Atrocia

On passe un cap ensuite en terme de neurones en moins avec CRYOGENICAL EXCISION. Après un faux départ dû à un problème d'ampli, les Rennais, au taquet, distribuent des tartines de Slamming Brutal Death de sauvage. Ça mosh lourdement en faisant plier le public en deux et en arrosant la foule de vocaux bien dégueulasses. Et ils s'y mettent à deux pour nous vomir dessus en plus, les vicieux. Quelques circle pit bien glissant pointent le bout de leur nez durant le concert. Bonne ambiance, brutalité musicale niveau 100. On est bien. Le groupe prépare actuellement l'enregistrement de son premier album (après un EP sorti en 2020, chroniqué ici-même). Vivement.

Cryogenical Excision

Pour terminer cette soirée, on va prendre une branlée. Une grosse branlée. Les Lillois de DARKALL SLAVES, après des balances là aussi poussées avant le concert, atomisent le public à grands coups de caisses claires et de riffs ultra-brutaux et techniques. Pas de coups de semonce, on est directement pris à la gorge. On sent toutes l'expérience scénique et technique du groupe (avec des concerts jusqu'en Russie !). Leur Brutal Death - influencés par les maîtres du genre : Disgorge, Defeated Sanity ou encore Deeds of Flesh - est hyper maîtrisé et carré, c'en est impressionnant. Pas de temps mort même entre les titres (le batteur se fendra d'un "aller on y va !" quand la pause lui semblera trop longue entre deux titres). Le chant de Markus est guttural mais toujours naturel et le débit de paroles ferait pâlir un Eminem au mieux de sa forme. On se demande quand il respire le mec. Le Brutal Death des Lillois malgré sa haute vélocité et sa violence n'en fait jamais trop (pas de drop bass, pas de technique démonstrative exacerbée), il vise tout simplement juste. Et c'est le pied. DARKALL SLAVES est clairement un des meilleurs représentants du style en France et les mecs s'en donnent les moyens. Chapeau bas messieurs.

Darkall Slaves

Une date qui a tenu toutes ses promesses, une date underground comme j'adore (même si le Brutal Death n'est pas mon style de prédilection), de la bonne bière, une très bonne ambiance. Remettez ça quand vous voulez les gars.

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