Rares sont les retours réussis après de longues absences. Dead Can Dance ayant décidé au long des années de se reformer pour quelques concerts, puis de refaire un album aussi finalement quand Brendan Perry y consentit, et même de faire une tournée de promotion de celui-ci, la pression s'accumulait à mesure que les étapes de cette renaissance étaient lentement franchies avec succès.
Mais la déception ne fut pas au rendez-vous quand arriva le concert qui promettait d'être grandiose dans un cadre pareil.
Coincé entre Johnny et Christophe Maé dans la programmation, le passage de Dead Can Dance à Nîmes a finalement affiché complet, ce qui ne signifiait pas que les arènes étaient pleines mais seulement la configuration choisie. Évidemment le public dépassait nettement les trente-cinq ans de moyenne, il y avait des looks travaillés, et ce fut aussi l'occasion de certaines retrouvailles assez inattendues. Le ciel était bouché et le temps frais, mais ce temps marin ne dégénère que rarement en vraie pluie par chez nous. Pour moi c'était la fin d'une ancienne malédiction, ce que je surnomme "le syndrome Slayer", ces groupes qu'on écoute depuis longtemps et qu'on n'arrive jamais à voir d'une occasion sur l'autre. Cela faisait aussi quelques années que je n'étais pas revenu aux arènes pour la musique.
Un bref mot pour la première partie, un homme seul que je crois être l'un des instrumentistes de DCD, qui a enchaîné quelques titres acoustiques en utilisant à chaque fois un seul instrument exotique… C'était d'un intérêt très limité, mais sur la place des Halles on lui aurait peut-être donné une pièce. Au moins l'avantage de ces concerts assis auquel un métalleux n'est pas habitué, c'est que ces longueurs passent moins péniblement. On pouvait par exemple s'étonner que la tête d'affiche allait utiliser un set de batterie classique déjà installé derrière.
L'assistance s'impatientait à l'approche de 21 h 30 quand on vit enfin DEAD CAN DANCE sortir du toril, Lisa et son manteau à traîne se détachant de loin, la protestation devenant aussitôt acclamation…
Après un "Children of the Sun" au son un peu trop fort, le set fut très axé sur le dernier album, comme on s'y attendait. Ça me convenait très bien, mais je peux comprendre que d'autres en soient repartis frustrés.
Accompagnés de cinq instrumentistes, Brendan Perry et Lisa Gerrard alternent les vocaux. Et il faut reconnaître que Lisa est réellement captivante, sur scène des titres bien connus retrouvent leur dimension envoûtante de première fraîcheur. "Sanvean", par exemple, se réaffirme dans une certaine sobriété comme un titre absolument époustouflant. Pourtant elle attaque moins qu'avant, ce qui se ressent bien sur de grands classiques comme "Cantara" légèrement réécrit dès l'intro, de manière à éviter quelques notes trop difficiles.
Tous les titres anciens sont parfaitement maîtrisés même si Perry a tiqué sur un pain minime au début d'un "The Host of Seraphim" recueilli. La reprise de "Song to the Siren" n'était pas interprétée au top par les accompagnants. Lisa Gerrard est toujours férue de sa harpe chinoise, Perry utilise souvent des cordes ou un tambour tout en chantant. Il est touchant à regarder écouter sa partenaire chanter seule par moments.
J'ai décollé presque à chaque morceau, même un titre récent comme "Opium" m'a hérissé les poils d'émotion. Et encore ce n'était rien par rapport à quelques graves fanatiques. Tout le monde a pu voir la femme à la banderole qui s'est avancée entre les chaises de la piste, mais il y a eu aussi un exalté plus bas devant moi qui était debout et s'agitait sur les premiers titres… et que nous avons revu à la fin dehors sur le parvis affalé par terre dans son vomi !
Brendan Perry a assuré la communication avec son peu de français, notamment pour introduire la reprise de ce morceau Grec qu'ils font depuis la présente reformation. Cette chanson lui permet de faire une envolée vocale finale inhabituelle pour lui, qu'il gère avec plus de peine que sa comparse mais qui fait son effet chez les fidèles surpris par cet écart.
Le jeu d'éclairages s'est progressivement enrichi à mesure du set, donnant quelques très beaux effets sur le rappel. Mais ils auraient été mieux servis avec un mur au fond de la scène plutôt que de les laisser se perdre dans les gradins vides au-dessus du toril. Mais ce cadre, même en le connaissant bien, est exceptionnel pour ce style d'affiches. Le répertoire de DCD fait voyager, mais s'embellit encore mieux dans cette ruine et vous emmène soit dans un pays lointain soit dans la Terre du Milieu selon vos préférences…
À la fin, malgré la nuit tombée, on n'avait guère l'impression d'y avoir passé 1 heure 40. Après avoir pris un verre au Trois Maures comme en feria pour atterrir et debriefer entre amis, il était clair que nous avions passés un beau moment d'enchantement.
Il y avait un petit peu de merch', des t-shirts essentiellement, mais je ne suis pas allé voir.
Children of the Sun / Agape / Rakim / Kiko / Amnesia / Sanvean / Black Sun / Nierika / Opium / The Host of Seraphim / Ime Prezakias /Cantara /All in Good Time
Rappel : The Ubiquitous Mr. Lovegrove / Dreams Made Flesh (This Mortal Coil) / Song to the Siren (Tim Buckley cover) / Return of the She-King
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
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09/07/2025, 20:31
Je suis partagé. Je ne vais plus au Hellfest qui est devenu trop cher pour moi, et beaucoup trop peuplé. Pour autant, même si Muse ou Shaka Ponk suscitent le débat, ce n'est pas non plus archi-scandaleux. Les premiers ont toujours eu d'assez grosses guitares d(...)
09/07/2025, 18:22
Je crois qu'il faut accepter que la scène Metal (extrême en particulier) va redevenir underground et invisible pour le profane (et c'est pas pour me déplaire). Le reste - vieux dinosaures des années 80 et jeunes groupes prêt à tout pour quelques l(...)
09/07/2025, 15:34
"la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises"En même temps quand on voit ce que propose les "jeunes" groupes faut pas s'étonner que les gens qui cherchent un peu de qual(...)
09/07/2025, 15:26
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52