Le programme estival proposait pléthore de groupes déjà vus. Notamment, Soulfly était déjà venu dans le même contexte il y a quelques années. Et même si dans la querelle j'ai pris depuis longtemps le parti de Sepultura tant en droit qu'artistiquement, on n'allait pas encore étaler la trêve des concerts.
D'ailleurs ce fut un beau succès public : la cour de la Secret Place était bondée et laissait imaginer le sauna à venir puisque le concert se tenait dedans comme en 2013. Beaucoup semblaient être des vacanciers au sein d'un public de tous âges. Apparemment j'avais raté NOTHING FROM NO ONE, bien qu'arrivant à vingt heures.
Caser ici les Cévenols de 400 THE CAT était assez courageux, car l'autre groupe des légendaires Morgue et Superstatic Revolution a une orientation HardCore Noisy new-school éloignée de la tête d'affiche. Revenus d'une tournée en Russie, ils avaient rodé leur set et la nouvelle formation à quatre avec des changements de poste importants (Max passé à la batterie, Patrick le chanteur prenant une seconde guitare) est dorénavant en place. Le second album occupait la quasi-totalité du temps de jeu. Sur le fond, il n'y a pas de bouleversement dans un terrain balisé entre Breach, Botch, Knut et les premiers Converge : des riffs lourds et marquants structurent chaque titre, de manière à traduire des émotions voisines mais nuancées d'un morceau à l'autre.
Il est difficile de faire la part des choses au fil des années d'amitié que j'ai tissé avec les membres. N'empêche que l'évolution découlant des départs subis apporte une autre sensibilité, rendant les riffs plus lourds peut-être un peu au détriment de la basse, l'attitude moins extravertie et plus menaçante, l'explosivité se réduisant à quelques départs assassins au détour de rythmes plutôt mid-tempo mais complexes – en dépit d'un kit assez modeste. La présentation enchaînée des titres, avec peu de commentaires, est traditionnelle chez le groupe mais renforçait évidemment la saveur bourrue de ce nouveau set. Le chant demeurait impeccable, bien que souffrant d'un mixage trop faible pour l'unique passage parlé. Une part notable du public resta tout le long du temps de jeu, en dépit de la chaleur à l'intérieur, ce qui aura permis au quartet de gagner un peu de notoriété auprès d'un nouveau public qui, heureusement, reste curieux.
Quand la salle fut pleine à ras bord, il devint impossible de voir SOULFLY avec cette scène à peine surélevée. Les fans de l'ex-Sepultura se considèrent comme une tribu, on le sait, et cela explique le fonctionnement du spectacle en refrains fédérateurs mis à la chaîne, créant une communion élémentaire à sauter et taper des mains ensemble. Généralement, les morceaux sont assemblés deux ensemble pour aller directement à l'essentiel des meilleurs passages des plus gros titres d'une discographie quand même conséquente. Et cela marchait bien : une fosse se formait malgré la pression de la foule, et la température montait au point que je battis en retraite au bar au bout de vingt minutes pour ne pas mourir déshydraté.
Marc Rizzo fit montre de ses belles capacités sur plusieurs solos, et également une improvisation enchaînant Slayer, SOD et PanterA. De temps en temps Zion Cavalera se tapait une accélération, mais je ne vois pas ce qu'il apporte spécialement de plus, à part qu'on peut dire qu'il joue dans le groupe de son père. Et Papa Max me direz-vous ? Il gérait encore le growl même si l'on était loin du coffre du temps de Sepultura. Il reste le chef adulé de la tribu, et en indécrottable fan de football il se fendit de félicitations pour le second trophée conquis il y a deux semaines.
Le set avançant, on retrouvait quelques vieux classiques comme "Jumpdafuckup", "No", "Eye for an Eye" "Back to the Primitive", tous ces thèmes d'adolescent éternel qui n'avaient pas plus de chances de me charmer aujourd'hui qu'il y a vingt ans, en dépit de l'efficacité certaine de ces plans qui passaient pour le renouveau du Metal à l'époque. La tribu des fans, elle, était toujours au taquet. L'ultime titre dériva pour le bonheur de tous par une reprise esquissée de "The Trooper", comme il y a cinq ans.
La ressemblance globale avec cette précédente rencontre était frappante, d'autant qu'alors cela avait eu lieu à la même saison dans les mêmes conditions. La seule grande différence restera toutefois l'absence totale de titres repris à Sepultura. Une heure cinq, c'était bien assez vu le four que c'était dans cette bonne vieille salle, j'en sortis essoré. Ce n'était cependant que l'effet d'une setlist conçue ainsi. Et quand Machine Head offre de son côté deux heures quarante…
Au-delà de mes perpétuelles réserves envers Soulfly, je garderai un bon souvenir de cette soirée que je prolongeai en bonne compagnie. En temps de canicule, la nuit est un moment privilégié.
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47