1992, les boutons d’acné ont envahi mon visage lorsque je tombe par hasard sur un album, America’s Least Wanted, un album qui va changer ma vie et mon rapport à la musique. Alors que le split est annoncé, je me réjouis ensuite des sorties de MEDICATION, que Whitfield CRANE monte avec Logan MADER (ex-MACHINE HEAD), une aventure avortée devant la réaction du public pas plus passionnée que pour le dernier album d’UGLY KID JOE, Motel California. Mais en 2010, les Californiens reviennent sur le devant de la scène avec Stairway To Hell, un EP qui a pour objectif de juger la réception du public et si sur disque, c’est un succès d’estime (qui va quand même pousser le groupe à rééditer le EP tout de même), sur scène, et notamment sur les festivals d’Europe, les mauvais garçons sont accueillis avec un enthousiasme qui va rebooster le groupe.
Ce soir, les enfants terribles d’UGLY KID JOE remettent les pieds en France, à Reims et si La Cartonnerie annonce qu’il ne reste presque plus que quelques places de libre dans la matinée du concert, en arrivant sur place on se rend compte que le groupe évoluera dans la petite salle pouvant contenir 400 personnes et là où on pouvait s’attendre à une déception générale, car on parle d’un groupe qui a vendu des millions d’albums à travers le monde, une arrivée en rock star US, on va avoir droit à un show exceptionnel, déroulé des faits et chronique d’une soirée magnifique.
Mais avant, la tête d’affiche, ce sont les Australiens de DALLAS FRASCA qui ouvrent les hostilités avec un Hard Rock largement teinté de blues et de soul, un peu comme THE BELLRAYS même si la voix de l’Australienne est tout de même plus rauque, elle vise là plus un mélange de Doro PESCH et BLONDIE alliant force et sensualité. Alors Dallas Frasca, la chanteuse tient également la guitare sur certains titres et le groupe se présente sous forme de trio, sans bassiste et avec Jeff CURRAN à la guitare, que Dallas présentera comme Jean François, et Josh EALES à la batterie, que Dallas présentera comme Petite Nouille. Difficile d’imaginer pouvoir choper une ou deux groupies après ces présentations qui provoquent l’hilarité dans la salle. Par contre, musicalement, le groupe ne rigole pas du tout, on ressent largement les influences d’un AC/DC, la présence scénique du trio est impeccable et Dallas FRASCA fera même assoir l’assistance alors qu’elle se mêle au public. Un vrai show Rock’n’roll qui met parfaitement en bouche et on comprend tout à fait pourquoi Whitfield CRANE, le chanteur d’UGLY KID JOE n’a pas hésité à collaborer avec les Australiens pour leur reprise du "Papa Was A Rolling Stone" de THE TEMPTATIONS sur leur dernier album. Le nouvel EP du groupe, Dirt Buzz, est représenté par le titre "Wasting Time" et le groupe piochera ensuite dans sa discographie passée comme "Better With You" ou "All My Love", des titres immédiats parfait pour mettre le public dans sa poche et dans de parfaites conditions pour l’arrivée d’UGLY KID JOE.
Après le traditionnel changement de plateau, les Américains déboulent sur scène avec le titre "Intro" issu de l’excellent Menace To Sobriety avant de mettre les pendules à l’heure de suite avec "Neighbor", un classique issu du fameux America’s Least Wanted (1992) et qui déclenche de suite la réaction d’un public qui n’en demandait pas tant. Ce début de show permet de constater que le groupe évolue avec deux membres live, à la guitare où c’est Sonny MAYO qui remplace Dave FORTMAN, très occupé en production, et à la batterie où c’est l’incroyable Zac MORRIS qui remplace Shannon LARKIN, très occupé avec GODSMACK. Ce Zac MORRIS joue en slip derrière son kit de batterie et vu la performance du gaillard, on comprend de suite pourquoi, il tape fort le bougre et ne s’économise pas. Ensuite, ce début de show peut laisser planer un doute sur la détermination de Whitfield CRANE, une présence nonchalante mais qui va très vite s’estomper tant le charisme du chanteur l’emporte et va saisir l’assistance au fil des minutes.
En effet, la setlist se déroule comme prévu, "Dialogue", seul extrait ce soir de Motel California, "Jesus Rode A Harley Davidson", "C.U.S.T." et "Panhandlin’ Price" (et son Hey you Mr Trump prémonitoire) absolument dantesque et le groupe se plonge dans les nouveaux morceaux avec "She’s Already Gone", "No One Survives" et "Devil’s Paradise", issus pour ces deux derniers du EP Stairway To Hell, tout comme "I’m Alright" qui déboulera derrière un "Cats In The Cradle" très bien repris par le public. Et c’est peut-être la réaction du public sur "She’s Already Gone" ou "I’m Alright" qui a pu rassurer le chanteur et le reste du groupe car la suite du concert va voir les regards complices du chanteur avec son batteur, ses guitaristes et son bassiste se multiplier. Et après un "Goddamn Devil" terrible, Whitfield CRANE va voir chacun des membres pour leur soumettre une idée, le regard amuseur et c’est "Under The Bottom" extrait du dernier album qui est balancé, le chanteur le présentant comme son morceau préféré de cet album et surtout c’est là le premier écart par rapport à la setlist initiale et le lancement d’une fin de show magique. "So Damn Cool" reprend le fil avant un "Ace Of Spades" de MOTÖRHEAD sur vitaminé, on sait que le groupe était proche de Lemmy et du reste du groupe puisque Phil CAMPBELL apparait sur plusieurs titres de Uglier Than They Used To Be.
Le chanteur se rend alors compte que la setlist est totalement chamboulée et qu’ils ont oublié de sortir de scène pour les rappels, pas de problème, Whitfield CRANE demande au public de faire comme s’ils étaient sortis, les membres se figent, la lumière s’éteint et après 30 secondes d’applaudissements nourris, revoilà les bad boys pour 2 ou 3 titres, cela dépend du public. Et bien "V.I.P." et "Clover", non prévu à l’origine non plus d’ailleurs, sont joués et là le chanteur se lance dans un concours de voix aigüe avec les guitaristes et le bassiste, la compétition est remportée par Sonny MAYO qui aura le droit à pousser la chansonnette tout comme Klaus EICHSTADT en aura le droit. Et si ce dernier balance "Mr. Recordman" comme sur beaucoup de dates de la tournée d’ailleurs, Sonny opte pour "Take On Me" de A-HA après s’être essayé à la Country sans grand succès. UGLY KID JOE s’amuse et offre une image excellente de l’ambiance qui règne dans ce groupe qui pourrait être rongé par l’amertume tant la descente a du être difficile quand on sait le succès qu’ils ont connu. Enfin, "Everything About You" sera joué pour clore ce show, après des faux départs initiés par Whitfield CRANE a de nombreuses reprises durant le show, un peu pour signifier «si vous êtes venu uniquement pour ce titre… il va falloir être patient»
Le groupe n’a donc rien perdu de son humour potache mais surtout rien perdu de ses qualités musicales et de showmen. Si on pouvait douter des intentions du groupe avec ce retour aux affaires, voilà une réponse qui a le mérite d’être clair, si ça ne vous va pas, passez votre chemin. C’est easy listening, c’est joyeux, c’est bon enfant, mais c’est terriblement bien fait, bénéfique et sans aucune prétention et posture de star, un groupe à (re)découvrir de toute urgence ! Quelle soirée, même si le lendemain après une courte nuit, mon corps me rappelle violemment que les années passent et comme disaient le grand philosophe Thierry ROLAND (ndlr on a la culture qu’on mérite) « après avoir vu ça, on peut mourir tranquille… enfin le plus tard possible ! »
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19