Il y a longtemps que je n’avais pas fait un petit détour par le Japon, en dehors de dossiers ponctuels. L’actualité musicale m’y ramène, via le nouvel album des légendes nationales d’ONMYO-ZA (Assemblage du Yin et du Yang en VF), qui depuis plus de vingt ans propagent la bonne parole d’un Metal incisif, et délicatement teinté de folklore nippon. Le look et le concept du groupe sont d’ailleurs basés sur la Renaissance du Japon au Xème siècle, un demi-siècle avant la période européenne équivalente.
Voici donc les présentations faites, et avec une mention du line-up (Matatabi - basse/chant, Maneki - guitare, Karukan - guitare et Kurokeno - chant) qui d’ailleurs n’a pas changé d’un poil depuis les origines, nous pouvons donc passer aux choses sérieuses, en traitant du cas de ce 龍凰童子, plus qu’intéressant pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, parce que ce nouvel album intervient après la plus longue pause discographique du groupe, cinq ans après 覇道明王 lâché en 2018. Alors qu’ONMYO-ZA - comme la plupart des groupes japonais - remplissait son carnet de bal d’un rendez-vous annuel - voire deux - 覇道明王 a offert une pause visiblement salvatrice, uniquement interrompue par des compilations et autres boxsets de différentes valeurs artistiques. Il était donc temps de revenir aux affaires, en offrant aux fans ce qu’ils souhaitaient le plus au monde : une solide dose de Hard Rock/Heavy Metal moderne, mélodique, et typique de ce que le Japon nous exporte depuis deux décennies.
De fait, ce nouvel album marque une continuité dans la rupture, ou l’inverse, et reprend les choses là où son prédécesseur les avait abandonnées. S’inspirant des mélodies Folk de sa culture en les juxtaposant à des bases instrumentales solides et agressives, ONMYO-ZA fait parfois penser à un LACUNA COIL ou un WITHIN TEMPTATION venu de l’est, sans pour autant sombrer dans les affres opératiques d’un Metal symphonique de strass et paillettes/pacotilles. Non, ici, les thèmes ne sont pas de simples prétextes à des arabesques vocales indigestes, et si la dualité de chant évoque aussi quelques groupes du nord de l’Europe, la puissance globale permet aux japonais de se démarquer sur la scène, et de conserver leur identité.
Evidemment, si vous connaissez bien la scène japonaise moderne, vous connaissez déjà ONMYO-ZA. Si tel est le cas, vous découvrirez un album sans réelle surprise, fait d’enchaînements classiques et de transitions épiques, le tout emballé dans un paquet cadeau bombastic, entre Metal moderne et Néo-Metal décomplexé. Le cas échéant, vous découvrirez un album efficace joué par un groupe maîtrisant totalement son sujet.
Ne le nions pas, malgré ses traits de caractère uniques, le quatuor d’Osaka reste très traditionnel dans son approche. En témoignent ces quinze morceaux, de longueur raisonnable, qui mis bout à bout piétinent les soixante-dix minutes de jeu, ce qui est assez inhabituel pour une réalisation aussi classique. Mais entre deux saillies convenues, le quatuor nous offre un interlude de plus de onze minutes, « 白峯 » (Shiramine), sublime césure à l’hémistiche qui permet à 龍凰童子 de reprendre son souffle en mode soirée au théâtre tragique.
On louera évidemment une fois encore les prouesses vocales de Kurokeno (chat noir en version française), qui passe sans problème d’accents puissants à des volutes délicates et ciselées. Profondeur, précision, la chanteuse fait partie de cette caste rare d’interprètes capables de faire passer toute émotion avec une crédibilité indéniable. Ses nappes vocales permettent donc de sublimer ces trames traditionnelles, entre CHTHONIC et les BAND MAID, et transforment des titres simples en déclaration d‘amour au Heavy Metal le plus versatile.
Il faut dire que la paire de guitaristes ne fait pas semblant d’envoyer ses riffs les plus létaux. Et comme la section rythmique donne dans l’abattage industriel, le tout déborde d’énergie et de puissance, nous laissant scotchés à notre siège en mode mach 4 aplati. Mais loin de turpitudes stériles, ONMYO-ZA parvient toujours à rendre le fil de sa narration passionnant, en agrémentant ses aventures de nombreuses mélodies et harmonies imparables et irrésistibles.
Il reste néanmoins très difficile de mettre un titre en avant plutôt qu’un autre, d’autant que la seconde partie de l’album se veut plus ouverte, et parfois, plus musclée. Ainsi, le Néo-Thrashy « 両面宿儺 » cite autant OUTRAGE que DELAIN, sans verser dans le sentimentalisme lyrique surfait et boursouflé.
A l’image d’un manga géant pour adultes connaissant la chanson, 龍凰童子 aborde de nombreux thèmes - conceptuels et musicaux - et se découvre dans toute sa richesse, bénéficiant en outre d’une production parfaitement adéquate. Si certains trouveront l’expérience méchamment redondante, les autres, admettant une longueur un peu exagérée, se délecteront d’une playlist faite maison, et reprenant les meilleurs morceaux de ce vingtième album. On y glissera l‘évident « 月華忍法帖 », le final entêtant « 心悸 », et d’autres preuves de la vitalité renouvelée d’un groupe qui traine ses basques dans le business depuis plus de deux décennies.
Sans exploser dans l’actualité musicale abondante, ONMYO-ZA se fait remarquer de son professionnalisme exacerbé, et de son énergie jamais démentie. Un bon point d’entrée dans une discographie très riche, et l’occasion de sympathiser avec un groupe emblématique de sa génération.
Titres de l’album :
01. 霓 (器楽奏)
02. 龍葬
03. 鳳凰の柩
04. 大いなる闊歩
05. 茨木童子
06. 猪笹王
07. 滑瓢
08. 赤舌
09. 月華忍法帖
10. 白峯
11. 迦楼羅
12. 覚悟
13. 両面宿儺
14. 静心なく花の散るらむ
15. 心悸
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31