Nous avions NUCLEAR ASSAULT, nous avions IRON REAGAN, nous avions IRON ANGEL, nous avions CHEMICAL ASSAULT, nous avons aujourd’hui IRON ASSAULT, soit le meilleur de tous les mondes et une sorte d’apogée dans la destruction. Cher lecteur, tu imagines bien que je n’ai pas utilisé cette image sans dessein, et tu as raison. Car IRON ASSAULT outre son patronyme qui charrie bien des similitudes se complaît dans un formalisme Thrash qui cite ces illustres références, bien qu’elles ne fassent pas toutes partie de son champ d’inspiration. Plus factuellement, le groupe revendique pas mal d’autres sources, qu’il cite sur sa page Facebook en étant parfaitement conscient de la dime qu’il leur doit. C’est ainsi qu’on retrouve dans la sempiternelle liste METALLICA, MEGADETH, EXODUS, SLAYER, MACHINE HEAD, DEATH, ainsi qu’un laconique et roublard « everything from KISS to CANNIBAL CORPSE », histoire d’échapper aux étiquettes immédiates. Mais ne nous leurrons pas, ceux-là font évidemment partie de cette nouvelle vague de Thrash rétrograde US, en sont fiers, et ne comptent pas échanger leur optique contre un short de Scott Ian. Fondé en 2010, IRON ASSAULT a pris son temps avant de nous exposer ses propres théories, et il fallut attendre 2015 pour enfin les entendre, via un premier long, The Beginning of the End. Plus que le début de la fin, ce premier longue-durée était plutôt la fin d’un début, et le grand saut dans le professionnalisme pour les originaires d’Ukiah en Californie. Il nous présentait un combo sûr de son fait, à la mise en place effective, même si son formalisme ambiant empêchait encore le combo de vraiment éclater sous les sunlights. Ce second effort, intervenant quatre ans après le premier ne leur ouvrira pas plus les portes de la gloire grand public, mais leur permettra de se glisser dans les interstices laissés par les copains. En effet, bien que très classique, ce deuxième album est en tout point agréable, et se laisse écouter sans déplaisir.
Bien sûr, les analogies crèvent les tympans dès le départ. Celles d’un Crossover fameux, qui permet au Thrash le plus joyeux de se frotter à la réalité d’un Core plutôt dru et dur, pour des citations dans le texte des versets de NUCLEAR ASSAULT, TOXIC HOLOCAUST, ACID REIGN et surtout, D.R.I, qui semble être la référence absolu de ces quatre-là (Ethan "TITS" Arredondo - guitare/chant, Josh "Bushy" Eaton - guitare, Ben "JAMIN" Smith - batterie et Tuomas "Doesn't have a nickname yet" Butzow - basse). Pas étonnant d’ailleurs de constater qu’ils ont partagé la scène avec leurs héros, ce qui a dû garantir une soirée homogène et haute en couleurs. Dans les faits, le Thrash des californiens est donc d’usage, sans fioritures, truffés de riffs que le grand SLAYER a popularisés en son temps, mais suffisamment léger pour qu’on puisse mosher sans détruire tout le mobilier. Musiciens capables, les IRON ASSAULT prennent donc leur pied plus dans l’efficacité que dans la créativité, mais admettons-le, il est impossible de résister à des morceaux aussi euphoriques que « Shell-Shocked », qui avec ses voix doublées et son enthousiasme forcené remporte l’adhésion. Relativement bien produit, ce deuxième effort est tendu de bout en bout, constitué de morceaux courts qui frappent fort, à une exception près, « Prophets of Doom », au parfum très FORBIDDEN/VIO-LENCE qui joue les prolongations. De la vitesse donc, beaucoup de vivacité, et surtout, une implication totale qui finit par lever les derniers doutes concernant l’utilité de la chose. Ce LP ne fera certes pas avancer la cause en termes d’inventivité, mais il la fera cavaler grâce à des instrumentistes qui connaissent leur boulot et l’adorent. On le sent dès « Wake Up (A Vicious Reality) », qui explose tout sur son passage après une courte intro, et qui nous présente les choses dans détour ni artifices. On est ici pour tout thrasher, pour tout slammer, et on ne demande rien de plus.
Thrash version mosh donc, pour un résumé parfait de toute l’affaire. Les californiens n’y vont pas avec le dos de la cuillère et lâchent tout ce qu’ils ont dès les premières secondes, pour se rapprocher du VIO-LENCE magique du diptyque Eternal Nightmare/Oppressing the Masses, le tout épicé d’un esprit fun typiquement sud-américain et d’un ton gouailleur à la Joel Grind. C’est particulièrement frappant sur le miraculeux et lapidaire « Psalms of the Damned » qui se permet même quelques inserts sombres à la SLAYER dans un contexte euphorique à la D.R.I de Thrash Zone. La production elle-même semble à cheval entre les époques, et laisse les guitares grésiller sans atténuer leur portée, ce qui permet au quatuor de proposer une synthèse entre l’Amérique de King et Holt et l’Allemagne de Schmier et Gerre (« By Blood and Iron »). Mais ne nous leurrons pas, ces quelques allusions ne font pas vraiment pencher la balance, et le Thrash de A Vicious Reality sent bon les USA de la décennie 80, remis au goût d’une époque friande de gourmandises rétro. Old-School Thrash d’accord, mais du fameux, qui ne tergiverse pas et qui se sert dans les coffres les plus remplis, avec toujours cette propension à s’arrêter pile quand il le faut sans laisser tourner le chrono. Quelques clins d’œil fameux (l’intro très « Hells Bells » de « M. I. A. »), des soli hystériques comme il faut mais propres, un chanteur qui de sa voix juvénile nous entraîne dans sa folie, une section rythmique capable à défaut d’être créative, et principalement, une collection de riffs à faire pâlir les stars du genre. Et avec une petite demi-heure au compteur, ce second LP passe admirablement bien la rampe, restant fidèle à des principes de vitesse tout en s’autorisant parfois de sévères moments Heavy qui dégénèrent (« Assault or Die »).
Un groupe solide donc, aux arguments persuasifs, et une entrée de plus dans la grande bible du Thrash nostalgique qui commence à avoir du mal à faire le tri dans ses chapitres. Mais celui gravé par les IRON ASSAULT mérite qu’on s’y attarde, sans faire office de commandement immuable.
Titres de l’album :
01. Divide and Conquer
02. Wake Up (A Vicious Reality)
03. Psalms of the Damned
04. By Blood and Iron
05. M. I. A.
06. Shell-Shocked
07. Prophets of Doom
08. Assault or Die
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02