Aces Wild

Sadistic Force

01/10/2021

Autoproduction

Nouveau fleuron du Blackened Speed Us ou du Black Thrash selon les points de vue, le trio SADISTIC FORCE ose enfin se jeter à l’eau avec un premier album qui sent bon le souffre, le blasphème et autres crachats à la face du bon goût. Formé en 2020, ce trio de débauchés a attendu un an avant de balancer tartares deux EP forts recommandables, annonçant clairement leur programme de campagne. Ainsi, les fans ont pu se repaître d’injonctions aussi claires que Pain, Sex, and Rapture et Black Moon Sadism cette même année 2021, avant qu’une compilation ne les laisse le souffle court. Une année très chargée donc pour les texans, qui de leur Austin natal regardent le monde s’effondrer sous leurs psaumes énervés.

 

Aces Wild permet donc de prolonger la magie jusqu’à Noël, fête que ces trois olibrius doivent certainement mépriser au plus haut point. Et alors que l’underground s’agite déjà sous les soubresauts d’une rythmique infatigable, la planète reste hébétée de tant de violence paillarde qui unit dans un même coït les mélodies tournoyantes de DESTRUCTION et les saillies lubriques d’IMPALED NAZARENE.

James Oliver (guitare/chant), Blaine Dismukes (basse/chœurs) et Jose Alcaraz (batterie/chœurs) retrouvent donc l’impulsion la plus primaire de VENOM pour la remettre au goût d’un jour encore plus méchant. Sous une sublime pochette signée de la main de Wyrmwalk se cache donc l’album de Black/Speed de l’année, et pas seulement parce que l’exubérance des musiciens est presque palpable au travers des speakers. Contrairement à bon nombre de leurs camarades de jeu, les SADISTIC FORCE ont pris grand soin de composer de véritables chansons, et non de simples hymnes à la débauche, bien que leur optique sur ce sujet soit très claire. Sorte de proto-MOTORHEAD après un voyage aux confins des enfers, SADISTIC FORCE aligne les plans avec un flair certain, et sait même faire preuve de finesse et de groove lorsque l’ambiance le réclame. Ainsi, le trépidant « Cavern of the Wraith », dégueulé comme après une cuite au pinard bon marché, donne clairement envie de pogoter et headbanguer, tout en plaçant judicieusement quelques soli mélodiques du plus bel effet.

Gravité et harmonie, telles sont les deux mamelles tétées par ces grands enfants. Sous des atours plutôt grossiers et louches, le trio sait faire parler la poudre et les watts, à tel point qu’ils nous balancent immédiatement une énorme décharge dans le cul. Avec une entame de la puissance de « 2,000 Volts », les texans jouent sur le triphasé qui délie les langues des traitres, et annoncent une campagne live à venir qui va tenir de l’exécution dans leur état d’origine.

Rien de bien neuf, mais une vraie joie de jouer une musique pas si simple qu’il n’y paraît, et de la partager avec d’autres parias partageant les mêmes obsessions pour le passé. Entre accélérations fulgurantes et gauches qui rappellent le meilleur du Thrash bestial des années 80 (« Aces Wild »), lourdeur et oppression à la BATHORY après un stage chez les DISCHARGE (« Murder at Boggy Creek »), l’ambiance est gentiment Grand-Guignol et les effets plutôt réussis. Il faut dire qu’entre les acrobaties pas toujours précises de Jose Alcaraz et le chant raclé et à mauvaise haleine de baleine de James Oliver, chaque détail a été soigné pour transformer ce premier album en vieille cabane de campagne dans laquelle quelques victimes d’infortune sont enchaînées en attendant d’en savoir plus sur leur sort funeste.

Bien produit, exécuté avec rage et hargne, Aces Wild incarne la débauche à l’état pure, le stupre, la luxure, la méchanceté des poux qui grattent le cuir chevelu, et les piqûres de tiques qui s’en prennent à votre sang goulument. Grâce à de nombreux riffs parfois joyeux, le groupe ose la diversité dans la brutalité, et nous propose une ballade dans un monde où se côtoient Rob Zombie, Lemmy, Cronos, Hershell Gordon Lewis, Anton LaVey, Mika Luttinen, Andy Milligan et les frangins Brabbs de TANK, un monde de blasts, de goules affamés, de vierges à sacrifier, et de simplicité de fond.

Découpé en huit tranches bien saignantes, ce premier album est de ceux qui marquent, avec des astuces vieilles comme le Thrash allemand, et des ficelles aussi grossières qu’une fille de joie arnaquée sur le pourboire. Entre Rock n’Fast, Crude Speed et Don’t Give a Fuck Metal, SADISTIC FORCE impose des mid tempi salvateurs et fédérateurs (« The Blade Itself »), des embardées plus BM que le slip de Fenriz (« The Living Grave »), mais gardent toujours en tête qu’une bonne mélodie maladive rend les choses encore plus létales.

En ressort une sensation de plaisir fou, d’exubérance adolescente, et de recyclage malin, joyeux et expressif. Un groupe classique dans le fond mais unique dans la forme, pour un stretching matinal qui laisse les articulations en vrac et le palpitant affolé comme un diable qui sort de sa boite à musique.  

                                                                                                                                                               

                                         

Titres de l’album:

01. 2,000 Volts

02. Cavern of the Wraith

03. Aces Wild

04. Murder at Boggy Creek

05. Strike of the Iron

06. The Blade Itself

07. The Living Grave

08. Snowblind in Texas


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par mortne2001 le 25/06/2022 à 15:35
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