Bon, inutile de cacher ce secret de polichinelle, tout le monde sait que le pseudo de BILLYBIO cache en fait le nom de Billy Graziadei, guitariste et chanteur de BIOHAZARD Un nouveau projet sous son nom et en parallèle de ses autres activités au sein de projets plus ou moins stables, mais une même passion, celle qui l’anime depuis ses débuts à Brooklyn : un Hardcore métallique de premier choix. Mais un Hardcore densifié, métallisé à l’extrême, avec toujours ces poussées de fièvre qui nous rappellent ses origines Street, même si BIOHAZARD fut âprement critiqué en son temps pour sa crédibilité discutable.
BILLYBIO/Billy Graziadei, le musicien s’envole donc pour la première fois de ses propres ailes, pour une raison somme toute assez simple : le moment était venu. Il déclare d’ailleurs à propos de la naissance de ce projet, sans faire aucun mystère:
J’ai toujours voulu sortir un album solo, et le moment semblait venu. J’ai toujours laissé parler ma créativité, sans la brider pour me conformer à un style particulier. BILLYBIO c’est moi, à 100%. Pas d’influence extérieure, c’est juste moi et ce que je suis devenu.
En gros, un mec entier, attachant, toujours en colère et le faciès crispé, prêt à prendre sa guitare et hurler sa rage, et surtout, à composer des hymnes Hardcore comme s’il en pleuvait. Après tout, l’homme bosse dans son propre studio depuis ses années, a collaboré et collabore toujours avec de grands noms de la scène (POWERFLO, avec SenDog de CYPRESS HILL, Christian Olde Wolbers, et Roy Lozano), manie les curseurs comme personne, et s’est donc autorisé une incartade en solitaire qui ma foi, présente une facette assez connue de sa passion : une musique sans artifices, jonchée de riffs mortels, de lignes de chant revanchardes, le tout sur tapis rythmique solide.
Les fans du bonhomme ne seront donc pas déçus par ce Leaders And Liars, au titre assez révélateur de l’état d’esprit de Billy. Ils ne seront pas déçus par cette musique aussi puissante qu’un gigantesque coup de poing en pleine gueule, et par cette alternance de morceaux furieux et de titres plus posés et lourds. Entre Metal, Crossover, Hardcore, entre clins d’œil à BIOHAZARD, mais aussi à AGNOSTIC FRONT et la scène de NYC, Leaders And Liars est exactement le disque qu’on attendait de Billy, qui nous fait plaisir en restant lui-même. Le son, immense et épais, évoque une bande de rue aux mines patibulaires, prête à en découdre avec n’importe quel gang, mais aussi l’amitié qui peut lier les hommes ayant les mêmes racines, avec ces chœurs de stade de foot qu’on aime tant lorsqu’ils sont joyeux et fédérateurs (« Deception »).
Il retrace le parcours de Billy depuis ses débuts dans les années 80, son évolution en tant qu’homme, technicien et musicien, et se veut aussi honnête qu’un concert joué sans explosions ou gimmicks. Pas d’esbroufe donc, mais des capacités, déjà largement étalées par le passé, et des chansons qui frappent fort. Une secousse sismique parfois, de la simplicité, mais aussi un certain sens du radicalisme, avec des crises de folie intenses (« Generation Kill »), et des constats plus nuancés, sous le ciel menaçant d’un avenir de plus en plus incertain. Ainsi, « Black Out », sa voix raclée et son ambiance à la SABBATH incarne la parfaite ouverture d’un disque qui se veut brutal et objectif sur son époque, et dès que le riff principal résonne dans la nuit, on retrouve notre cher Billy, toujours aussi remonté, et fier de ce qu’il est devenu.
Avec un tracklisting de quinze morceaux, BILLYBIO est conséquent, mais il ne lasse pas, grâce à un savant jeu de chaises musicales. Via quelques astuces Rap, et des samples bien placés, on se laisse prendre à cette narration personnelle qui consiste à se montrer sans fard. « One Life to Live » et son aveu explicite développe cette philosophie de vie, tout à fond, ne rien regretter et assumer ses actes Hardcore. Billy est toujours aussi inspiré de cette saine colère venue de la rue, même s’il l’a adaptée à ses exigences.
Evidemment, le tout est prévisible, et rien ne déstabilisera l’auditeur, qu’il soit fan fidèle ou curieux de passage. On reconnaît immédiatement la patte du blondinet, qui joue des muscles, alterne les humeurs, et finit son disque sur les chapeaux de roue pour nous rappeler la scène Crossover des années 80 (« Enough »).
Un effort solide donc, spontané mais peaufiné. Une certaine vision d’un Hardcore que BIOHAZARD a grandement popularisé en son temps, et un drapeau que Billy continue de faire flotter fièrement. Un plaisir personnel qui devient collectif, pour quarante minutes d’une musique simple, mais jouée avec les tripes.
Quelques histoires du côté dur de la vie
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Titres de l’album :
01. Black Out
02. Fallen Empires
03. Leaders and Liars
04. Lost Horizon
05. Turn the Wounds
06. Sheepdog
07. Deception
08. Generation Kill
09. Looking Up
10. One Life to Live
11. Our Scene
12. Just in the Sun
13. Enough
14. Remission
15. Cyanide
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52
Au delà du commerce qui brûle, ce qui est ÉVIDEMMENT regrettable pour l'entrepreneur et la clientèle, il est difficile de ne pas voir le côté comique de l'événement... Au pays des clochers qui ont servi si souvent de barbecues.  (...)
15/04/2024, 18:21
Oh ça va on rigole ! Pour une musique qui se dit en désaccord avec le concept de religion, je trouve que l'on sacralise et idolâtre un peu trop de choses dans cette scène.C'est dommage c'est sur mais c'est que du matériel, ça va !
15/04/2024, 16:14
je plussoie ! cet album est effectivement fort fort bon... mention spéciale pour Howl of Gleaming Swords. Merci pour la découverte !
15/04/2024, 15:01
Oh purée !!! Merde !Moi qui ai eu la chance de pouvoir y trainer une demi journée entière (il les fallait) a la recherche de perles d'époque, émerveillé par ce magasin-musée, c'est bien fâcheux cette news.U(...)
15/04/2024, 13:47
Y a des gens ici qui n'ont aucun sens de l'Histoire et un sens de l'humour franchement bas-de-plafond.
14/04/2024, 23:29