Voilà un premier EP tout à fait sympathique, composé et joué par un groupe qui n’a pas oublié sa hargne sur un banc de Saint-Omer. Formé il y a un peu moins de deux ans, le quintet VECTOR, anciennement VEKTOR (mais aucun lien de parenté avec le monstre Progressif américain du même nom) nous colle donc une bonne rouste en à peine vingt minutes et cinq morceaux. De quoi se taper un bel œil au beurre noir et attendre de les voir en live avec impatience.
Dans un registre de Thrash bien agacé et teinté de rage Hardcore pour accoucher d’un Crossover bien velu, Death of my Soul se pose là. Rythmique sobre et solide, chant revanchard et braillé comme un slogan anarchiste lors d’un concert de G.B.H, guitares tout en délicatesse de branlée majeure, le résultat est cohérent, certes classique, mais enthousiasmant.
VECTOR ne cherche nullement à épater la galerie de son culot, mais plutôt à la calmer de ses assauts. Mathieu (basse), Jean-François (batterie), Aurélien & David (guitares) et Rémi (chant) se placent donc dans une logique californienne ou new-yorkaise de Thrash vraiment ventru, avec des muscles saillants et une mine patibulaire. Le résultat ne se fait donc pas attendre, et vise l’estomac dès ses premières mesures. Alors ne vous laissez pas abuser par cette pochette qui rappelle le sens de l’humour de NECROPHAGIA, et laissez-vous emporter par cette vague de véhémence qui colle les miquettes au pitbull le moins éduqué.
D’un son très correct, ce moyen-format est un exutoire, ni plus ni moins. Quelque part entre la scène Hardcore de NYC, et le renouveau violent du mouvement Metal extrême français des années 90, VECTOR se fait une place enviable, et laisse présager du meilleur. On accepte avec plaisir cette provocation que l’on embrasse de tout son corps, et on se défend comme un boxeur au premier round. L’adversaire est certes costaud et pas franchement avenant, mais il la joue régulière et ne porte pas de coup bas.
De fait, ce petit répertoire fait un effet bœuf. On apprécie tout particulièrement les moments où l’intensité envoie le triphasé, à l’occasion du terrassant « Riding the Reaper » qui clôt les débats avec une pugnacité enviable. Agrémenté de quelques fantaisies en soli propres, cet épilogue résume à merveille la démarche des nordistes, qui ne se contentent pas de balancer des patates à l’aveugle. La branlée est méthodique et rapide, et laisse étalé pour le compte, quelque part sur un trottoir du nord de la France.
Pas fin mais pas non plus borné, Death of my Soul offre quelques crochets efficaces, appuyés par des invectives à la limite d’un Death bien digéré pour ne devenir qu’un ingrédient parmi tant d’autres. Et si la messe est dite dès le glouton « Death of My Soul », ça n’empêche pas le groupe de continuer à nous travailler au corps, comme tout bon combo de Thrash/Hardcore qui mord.
L’écoute est donc très plaisante, un peu agressive pour les tympans, peut-être un chouïa trop répétitive par moments, mais toujours efficace et directe. Les formules d’impolitesse employées sont convaincantes, et on ne ressent pas le besoin d’aller provoquer des musiciens déjà fort remontés.
Retrouvez sur YouTube l’intégralité de cet EP que vous pouvez écouter quand vous le voulez, et qui laissera un goût de fiel et de gasoil dans votre bouche. Dans une galaxie ou BIOHAZARD et AGNOSTIC FRONT font la loi, des groupes comme ENFORCED foncent dans le tas et défoncent quelques gros tas. La baston est rude, les os craquent, mais au final, on se reconnaît tous dans cet affrontement de rue qui scelle les amitiés comme les inimitiés.
Quel est votre VECTOR Victor ?
Nous avons l’autorisation de décoller.
Titres de l’album:
01. Death of My Soul
02. Nothing Left to Kill
03. Screen Warfare
04. Through My Eyes
05. Riding the Reaper
C'est justement ce relent de Hardcore qui en fait du Thrashcore en condition live qui m'a dérangé. Le placement du chant fait vraiment moderne, c'est con mais ça m'a un peu rebuté, dommage parce que musicalement c'est vraiment pas mal.
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